Ardoisière
Ardoisière du Garros, puisArdoisière de Poulmoguer, actuellementArdoisière de Mengleuse-Moguer
Ensemble d'industrie extractive
Ardoisière du Rick (Saint-Goazec)
Bretagne ; Finistère (29) ; Saint-Goazec
Basse-Bretagne
Châteauneuf-du-Faou
Le Rick
B 452
En écart
19e siècle ; 1ère moitié 20e siècle
16e siècle ; 17e siècle ; 18e siècle
L’ardoisière du Rick aurait été exploitée à ciel ouvert dès 1486. Elle est connue dès 1840 sous le nom de Mengleuse Moguer puis de Poulmoguer. Les propriétaires, à l’époque sont les Guilloré de la Landelle, du village de Pénaros en Saint-Goazec. En 1850, M. Ferdinand Guilloré de la Landelle est autorisé à faire des travaux de consolidation dans le bief n°21 du canal afin de faciliter le transport de ses ardoises, en exhaussant le marchepied le long des ardoisières et en établissant un perré. Un mur est aussi construit pour soutenir les déblais. Il est alors propriétaire de plusieurs autres ardoisières sur la commune de Saint-Goazec. En 1849, elle passe sous le contrôle de la famille de Kerjégu, l’ardoisière connaît un développement important. L’ardoisière du Rick fait partie de la seconde génération des ardoisières centre-bretonnes. Elle appartient au bassin de Châteaulin. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, elle profite des facilités offertes par de nouveaux moyens de transport (canal, train, camion). Ici il s'agit avant tout du canal de Nantes à Brest, situé à seulement quelques dizaines de mètres de la carrière. En 1866, la combinaison des ardoisières de Mengleuse-Moguer, de Poulmoguer et du Vernic, toutes voisines, donne du travail à 200 personnes. Il y a donc l’exploitation à ciel ouvert de trois excavations, de 20 mètres, 40 mètres et 35 mètres. Les blocs sont apportés aux fendeurs par des voies ferrées. Vers 1880, le problème du stockage des déchets prend de l’importance. Un ingénieur de service du canal décrit l’ardoisière en disant qu’elle atteint une cinquantaine de mètres au-dessus du niveau de l’eau. En 1880, Julien Le Cloitre (pour les héritiers de Kerjégu), est autorisé à construire un débarcadère pour faciliter l’embarquement et le dépôt des produits des ardoisières. Le mur de face mesure 20 mètres de long et un aqueduc est aussi construit sur le fossé du marchepied. Pour l’utilisation du marchepied, l’exploitant doit payer une redevance de 5 francs par an. En 1883, des travaux urgents sont réalisés pour la circulation des piétons sur le marchepied en face des carrières du Rick ou de Poulmoguer. Le passage était devenu impraticable et dangereux et le sol était entièrement caché par des débris d’ardoises. Le mur de soutènement avait été mal réalisé et il a cédé en plusieurs endroits. Le mur a été réparé et le marchepied a été remis en état aux frais des héritiers de Kerjégu. En 1883, l’exploitation est confiée à Mademoiselle Touchard, qui est aussi gouvernante dans le château de la famille De Kerjégu. En 1898, l’ardoisière est dirigée par Charles Du Frétay, en tant que mandataire des héritiers de Louis de Kerjégu. Il est le gendre de ce dernier. Il doit une nouvelle fois faire reconstruire des murs de soutènement près du marchepied du canal pour empêcher les débris des carrières du Vernic et du Rick de glisser dans la rivière. Cela montre bien l’importance que prend l’ardoisière dans le paysage. De plus, la même année, des dépôts d’ardoises ont été effectués illégalement sur le marchepied. M. Tanneau, gérant des carrières etM. du Frétay recevront une contravention.En novembre 1904, on compte 170 carriers et fabricants. En 1906, l’ardoisière est exploitée par Grégoire Taineau, certainement toujours pour le compte de la famille De Kerjégu. Vers 1910, un tunnel maçonné est creusé de l’excavation à travers une colline pour y transporter les déchets. En 1913, la production atteint 7000 milliers d’ardoises ou 2300 tonnes. En 1914, un ingénieur des Mines, M. Baulard décrit l’exploitation comme étant « en voie de transformation importante ».La Première Guerre mondiale provoque une chute des effectifs et de la production. De plus, en 1919, deux éboulements importants ont comblé l’excavation de l’ardoisière. Depuis 1911, l’ardoisière du Rick est exploitée par les familles Du Fretay et de Rouvray-Saint-Simon, sous la direction de M. Mahé. En 1921, ils emploient 98 ouvriers et 2479 milliers d’ardoises ont été produites en 1921.En janvier 1923, une usine hydroélectrique est édifiée en bordure du canal de Nantes à Brest, au Goaker. Les produits empruntent le canal pour rejoindre la gare de Châteauneuf-du-Faou. En 1923, un plan incliné de 40 mètres de long est réalisé sur une des parois de l’excavation, afin de remonter les wagons, grâce à un treuil. Jusqu’en 1930, 95 ouvriers sont employés. En 1933, le baron Foucault hérite de l’ardoisière. En 1934, une période de chômage forcé pousse certaines familles à partir pour Maël-Carhaix ou Trélazé. En 1935, le baron s’apprête à fermer quand le contremaitre, M. Mahé propose de reprendre le bail. L’ardoisière n’emploie plus que douze ouvriers. En 1937, un éboulement comble en partie l’excavation. Le Rick est converti en exploitation souterraine en 1938 par MM. Le Garrec et Le Cloarec. Un nouveau puits est foncé à la dynamite plus à l’est, à 80 mètres de profondeur. Des chambres sont ouvertes sur le côté ouest et exploitées en remontant. Un chevalement en bois est installé au-dessus de l’excavation. Mais le gisement contient à certains endroits des grains de pyrites de fer et le schiste est difficile à tailler. Dans les années 1940, les fendeurs touchent une prime à cause de la dureté de la pierre.En 1946, les héritiers du Fretay et de Saint-Simon déclarent la continuation des travaux, sous la direction de Pierre de Foucault. Il emploie 32 ouvriers. En 1949, Pierre de Foucault, le fils du baron, décide de fermer l’ardoisière au vu du peu de commande et de la mauvaise qualité du filon. L’exploitant cherche un repreneur. La « Société Larivière » y pense un temps mais y renonce. L’excavation faisait alors 180 mètres de long, 160 mètres de large et 80 mètres de profondeur. La veine exploitée faisait 50 mètres de large.En 1952, Joseph Scieler devient propriétaire. Les trois parcelles du site sont inscrites comme étant détruites. La forge passe aux mains de Gilles Citharel. L’exploitation reste sans exploitant jusqu’à ce que la famille Crublé la reprenne artisanalement dans les années 1960. Elle mesure alors 20 mètres de long sur 15 mètres de large et 2,5 mètres de profondeur. L’exploitation, trop dangereuse est finalement fermée par la DRIRE en 1978.
La cavité à ciel ouvert mesure 100 mètres de longueur sur 80 mètres de large. Le fond de la carrière atteint le niveau des eaux du canal de Nantes à Brest qui longe l’ouest de l’ardoisière. L’ardoisière présente un puits atteignant 74 mètres de profondeur, possédant une galerie de 30 mètres vers l'ouest. Le puits dessert quatre chambres dont trois au niveau 58 et une au niveau 66 dans deux veines parallèles et exploitées en remontant. L’ardoisière est aujourd’hui presque entièrement couverte de végétation, les tas de déblais très conséquents se distinguent encore. L’excavation à ciel ouvert présente un pan incliné sur sa paroi ouest, qui descend jusqu’au fond, il servait à remonter les blocs de schiste à la surface. De part et d’autre de ce pan, la paroi est travaillée en gradins, dans lesquels a été taillé un petit escalier. L’entrée d’un tunnel apparaît à droite du pan incliné. Le fond de l’excavation est invisible à l’état actuel, une descenderie permettait de descendre dans celui-ci. Elle est elle-aussi à peinevisible. Sur le haut de l’excavation, un bâtiment est toujours présent, sans fonction connue (atelier de fente peut-être).
Exploitation à ciel ouvert ; Exploitation de type souterraine
Envahi par la végétation
À signaler
Ensemble d'industrie extractive ; excavation ; aire des déchets
Propriété privée
2014
(c) Maison du patrimoine de Locarn ; (c) Région Bretagne
2014
Gourmelen Lena ; Vozza Mathilde
Dossier individuel
Région Bretagne - Service de l'Inventaire du Patrimoine Culturel - 283 avenue du général Patton - CS 21101 - 35711 Rennes Cedex 7 - 02.22.93.98.35