Présentation de la commune de Sari-d'Orcino
Corse ; Corse-du-Sud (2A) ; Sari-d'Orcino
Cruzini-Cinarca
Si certains auteurs voient dans l'antique Urcinum décrite par Ptolémée l'origine de la fondation de Sari, les traces d'une occupation antique sur le site de San Giovanni ne suffisent pas à confirmer cette hypothèse. Au Moyen Age elle dépend de la circonscription ecclésiastique ou piève de Cinarca - dont le siège se trouve sur son territoire comme l'attestent encore les ruines de l'église romane Saint-Jean-Baptiste, et de la seigneurie de Leca au cours du 14e siècle. Mentionnée par Mgr Giustiniani dans son ouvrage "Dialogo nominato Corsica", paru en 1531, cette localité a particulièrement souffert des actions militaires menées par l'Office de Saint-Georges contre les derniers seigneurs Cinarchesi au cours de la deuxième moitié du 15e siècle. Au printemps 1489 le village est détruit et les populations, environ 100 familles, sont cantonnées à la marine, près du château de Cinarca, où le commissaire génois souhaitait les voir s'installer avec quelques franchises. Deux ans plus tard, le gouverneur génois signale que Sari, qualifié de "village fortifié de la montagne", a été reconstruit sans autorisation. Erigé en commune en 1790, il perd en 1849 la partie côtière de son territoire au profit de la commune de Casaglione. Sa population, composée de 91 feux en 1537 d'après le registre des tailles, est formée de 707 habitants en 1768, 774 en 1806, 837 en 1851 et atteint son niveau le plus élevé en 1881 avec 1013 habitants. Elle ne cessera ensuite de décroître pour passer de 826 habitants en 1901 à 450 en 1954 et atteindre son seuil le plus bas en 1982 avec 218 habitants. A partir de 1990 cette tendance s'inverse puisque l'on compte alors 236 habitants puis 259 en 1999 et 306 en 2007. L'expansion démographique au 19e siècle est concomitante d'un essor économique lié au développement des cultures vivrières. Alors que la culture des céréales occupe 45 % du territoire à la fin du 18e siècle, elle passe à 60 % en 1844, phénomène dont témoignent d'une part l'importance des boeufs de labour (environ 100 couples au début du 19e siècle) et d'autre part les nombreux moulins à farine établis au cours de cette période : 8 moulins en activité en 1828, 9 en 1861, 5 en 1913. La culture de l'olivier et du châtaignier se développe au cours du 19e siècle sous l'effet des incitations de l'Administration : 4 moulins à huile en activité en 1845, deux de plus en 1881. Quant à la viticulture, qui de longue date a fait la réputation de Sari, elle est en bonne place parmi les cultures vivrières à la fin du 18e siècle. Occupant alors une centaine d'hectares jusqu'au milieu du 19e siècle, elle va décroître progressivement pour tomber à 21 ha en 1970. Le 20e siècle voit en effet l'effondrement de l'agriculture : les céréales disparaissent, les vergers s'amenuisent considérablement, l'élevage se reconvertit vers les bovins. Seule la vigne regagne du terrain avec la quarantaine d'hectares exploités actuellement par le domaine d'Alzeto. L'installation d'une distillerie en 1888 et d'une scierie pour le façonnage des ébauchons de pipes en 1917 sont les deux seules mentions d'une activité industrielle aujourd'hui inexistante.
Cette localité de la Cinarca, s'étendant sur une superficie de 2208 hectares, constitue le chef-lieu du canton de Cruzini-Cinarca né du regroupement, en 1973, des cantons de Salice et de Sari-d'Orcino. Adossé aux flancs du San Damianu, le village de Sari domine tout le bassin versant de la Liscia bordé par une ligne de crêtes qui s'élèvent jusqu'à 1242 mètres d'altitude à la pointe Sant'Eliseo, s'ouvrant largement sur le golfe de Sagone. Il se caractérise par un habitat étagé compris entre 300 et 450 mètres d'altitude et occupant des replats correspondants à des lignes de cassures donnant naissance à des sources auprès desquelles l'habitat s'est groupé. En témoignent les deux principales zones agglomérées dites d'Acqua in Giu et d'Acqua in Su, établies à l'origine autour de deux points d'eau (Canale et Marghjinale) , regroupant les hameaux de Cardolaccia, Poggiola et Bartolaccia pour la première et ceux de Timpagnola, Canale, Costa et Piane pour la seconde, structure stable décrite en 1531 par Mgr Giustiniani et que l'on retrouve sans grand changement sur le Plan terrier puis sur le cadastre en 1844.
2007
© Inventaire général ; © Collectivité Territoriale de Corse
2010
Bernard Guillaume ; Fideli Marie-Antoinette
Présentation de la commune
Collectivité Territoriale de Corse - Direction du Patrimoine - Service de l'Inventaire du Patrimoine Villa Ripert - 1, cours Général Leclerc - 20000 Ajaccio - 04.95.10.98.22/04.95.10.98.23