Présentation de la commune de Rosazia
Corse ; Corse-du-Sud (2A) ; Rosazia
Cruzini-Cinarca
Mentionnée par Mgr Giustiniani dans son ouvrage "Dialogo nominato Corsica", paru en 1531, comme l'un des quatre lieux habités de la piève de Cruzini, cette communauté partagea les destinées politiques de la seigneurie de Leca à laquelle elle est intégrée au cours du 14e siècle. La répression menée par l'Office de Saint-Georges au cours de la deuxième moitié du 15e siècle contre les derniers féodaux a en effet des conséquences désastreuses pour les populations du Cruzini et des pièves environnantes (destruction des villages, déportation des habitants). Figurant également sur le registre des tailles en 1537, cette communauté apparaît dans les sources d'archives sans discontinuité jusqu'au Plan terrier dressé en 1785, signe d'une certaine stabilité due en grande partie à son isolement géographique. Erigée en paroisse en 1730 puis en commune en 1790, sa population, composée de 15 feux en 1537, compte 188 habitants en 1770, 261 en 1800, 363 en 1851, 411 en 1891 et atteint son seuil le plus élevé en 1911 avec 539 habitants. Elle ne cessera ensuite de décroître pour passer à 347 habitants en 1921, 158 en 1954, 71 en 1982 et atteindre son seuil le plus bas en 2007 avec 55 habitants. Territoire de tradition pastorale, les terres cultivées, qui n'occupent que 2, 6 % de sa surface totale en 1785, atteignent près de 72 % en 1852, conséquence à la fois de l'accroissement démographique important au cours du 19e siècle et de la diminution progressive du nombre de bergers. Base de l'alimentation, la culture du châtaignier se développe au 19e siècle pour passer de 5 arpents en 1785 à près de 71 ha en 1852. A cette date, la vigne occupe 3, 8 ha et les oliviers 7, 8 ha. Quatre moulins à farine sont alors en activité. Deux autres sont construits à la fin du 19e siècle et un autre au début du siècle suivant. Deux moulins à huile sont édifiés au cours du troisième quart du 19e siècle et un moulin à farine est transformé en scierie pour le façonnage des ébauchons de pipes. Une forge est également mentionnée en 1852 et en 1880.
Formant l'une des treize communes du canton du Cruzini-Cinarca, cette localité s'étend sur une superficie de 1972 hectares en grande partie recouverte d'un épais maquis et de bois de feuillus qui ont pris la place des nombreuses terrasses agricoles encore visibles sous le village. Elle est bordée au nord et au nord-est par une ligne de crêtes dominée par le Monte Cervellu qui culmine à 1624 m, au sud et au sud-ouest par la rivière du Cruzini jusqu'à sa jonction avec le Liamone. Le territoire est ainsi particulièrement encaissé et n'offre que des parcelles étroites et pentues difficiles à cultiver. Le village occupe un site défensif, perché sur un promontoire rocheux à 660 m d'altitude, qui domine un vallon secondaire du Cruzini. Il présente un habitat aggloméré, les maisons sont hautes, serrées les unes contre les autres, laissant juste la place à des ruelles tortueuses. Ce n'est qu'au cours de la deuxième moitié du 19e siècle que l'habitat s'est développé de manière linéaire le long de la nouvelle route départementale.
2009
© Inventaire général ; © Collectivité Territoriale de Corse
2010
Bernard Guillaume ; Fideli Marie-Antoinette
Présentation de la commune
Collectivité Territoriale de Corse - Direction du Patrimoine - Service de l'Inventaire du Patrimoine Villa Ripert - 1, cours Général Leclerc - 20000 Ajaccio - 04.95.10.98.22/04.95.10.98.23