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Plateforme ouverte du patrimoine

Usine textile (usine de drap) Pradier, puis Pelletan, puis Bonneville, puis Lugagne, puis établissement vinicole, actuellement logement

Désignation

Dénomination de l'édifice

Usine textile ; établissement vinicole

Précision sur la dénomination de l'édifice - hors lexique

Usine de drap

Appellation d'usage

Usine textile Pradier, puis Pelletan, puis Bonneville, puis Lugagne

Destination actuelle de l'édifice

Logement

Titre courant

Usine textile (usine de drap) Pradier, puis Pelletan, puis Bonneville, puis Lugagne, puis établissement vinicole, actuellement logement

Localisation

Localisation

Hérault (34) ; Clermont-l'Hérault ; Saint-Exupéry (rue)

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Hérault

Canton

Clermont-l'Hérault

Lieu-dit

Fontaine de Thurou

Adresse de l'édifice

Saint-Exupéry (rue)

Références cadastrales

1835 G 166 à 179 ; 2011 CZ 38 à 53

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

En ville

Nom du cours d'eau traversant ou bordant l'édifice

Thurou (source de)

Partie constituante non étudiée

Atelier de fabrication ; magasin industriel ; chai ; hangar agricole ; bassin de retenue ; logement patronal ; jardin d'agrément ; grotte artificielle ; fontaine ; lac de jardin ; allée couverte

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

17e siècle ; 18e siècle ; 1er quart 19e siècle ; 3e quart 19e siècle ; 4e quart 19e siècle ; 3e quart 20e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1829

Commentaires concernant la datation

Porte la date

Description historique

Dès la seconde moitié du 17e siècle, il existe un mas à la fontaine de Théron, appartenant à Mathieu Pradier, fabricant pour le Levant. Au 18e siècle, le domaine, composé d'une maison avec ses appartenances, parterre, terrasses, jardin, verger, vigne, bois, fontaine et viviers, le tout ceint de murs, appartient toujours à la famille Pradier, puis à partir des années 1770, au manufacturier Jean Pelletan, puis Antoine Pelletan, liés par alliance aux Pradier. A partir du dernier quart du 18e siècle, la ressource hydraulique, abondante sur la propriété, est utilisée en raison de ses propriétés dans le lavage des laines qui entraient dans la fabrication des draps à destination des Echelles du Levant. En 1791, le domaine se compose d'une maison, de 3 viviers, d'un espace pour le lavage des laines et leur étendage, de jardins et de divers terrains. Le traitement des laines a vraisemblablement lieu dans un espace accolé au logis, en soubassement, et dans des ateliers situés au sud-ouest de la demeure. L'ensemble est vendu en 1802 à Alexandre Bonneville, négociant de la rue Frégère. Dans le premier quart du 19e siècle, plusieurs modifications sont apportées (extension ou réfection du bâtiment dédié au traitement des laines dont une entrée porte la date de 1829), initiées par la famille Bonneville ou par Antoine Aninat qui s'en disputent la propriété. A cette époque, les ateliers abritent toujours uniquement les premières étapes de fabrication des draps, c'est-à-dire le lavage et le cardage des laines. La famille Bonneville y ajoute la teinture des laines à partir des années 1840. Le filage, le tissage et les apprêts devaient être effectués dans d'autres unités de production, situées vraisemblablement le long de la Dourbie. Le domaine est vendu en 1855 à Télémaque Ortus, marchand de laine à Clermont l'Hérault, en 1864 aux frères Lugagne Planque et Casimir Saumade, négociants associés, puis en 1869 à Ernest Lugagne Delpon. Ce dernier est à l'initiative de plusieurs transformations dont l'aménagement du jardin d'agrément à l'emplacement des terrains anciennement réservés à l'étendage des laines, au cours des années 1870. Cette époque semble marquer l'arrêt de l'activité textile. Après une tentative d'implantation d'un atelier pour le « nettoyage et blanchissage des cartes à jouer maculées par l'usage» en 1896, Gaston Lugagne transforme le domaine en établissement vinicole. Le bâtiment auparavant dédié au lavage, à la teinture et au stockage des laines est reconverti en chais et cellier (surélévation du plancher). En 1921, François Mathieu, viticulteur à Canet, se porte acquéreur des vignes situées au lieu dit les Près et du domaine de la Fontaine Thurou. Entre 1925 et 1930, période d'activité la plus prospère, le domaine produit entre 800 et 1000 hectolitres. Jusqu'aux années 1940, la vinification se fait sur place, le vin étant vendu à des négociants clermontais. Après guerre et jusqu'à la fin de l'activité en 1955, la production est amenée à la cave coopérative de Clermont l'Hérault. Les bâtiments ont connu très peu de modifications, seuls ont été ajoutés une serre pour les orangers, accolée au logis principal, et une extension réalisée en 1951 à l'arrière du chai dont une partie a été reconvertie en logement.

Description

Matériaux du gros-œuvre

Grès ; pierre de taille ; calcaire ; moellon ; enduit

Matériaux de la couverture

Tuile creuse

Description de l'élévation intérieure

Étage de soubassement ; 1 étage carré ; étage en surcroît

Partie d'élévation extérieure

Élévation ordonnancée

Typologie de couverture

Toit à longs pans

Commentaire descriptif de l'édifice

Le domaine de la Fontaine de Thurou est un ensemble clos composé d'un logis, d'anciens ateliers et hangars agricoles, de bassins et d'un jardin d'agrément. Il s'est développé entre la source de Thurou et le chemin menant de Clermont l'Hérault à Villeneuvette, avec une entrée initiale aménagée dans le mur d'enceinte bordant cette voie, remplacée par un portail monumental (pierre de taille et grille en fer forgé) construit à l'ouest de la propriété. Ce domaine se caractérise par un aménagement hydraulique complexe. L'eau de la source, protégée par un massif de maçonnerie, est captée dans un premier réservoir, servant de fontaine d'où démarrent trois circuits hydrauliques distincts alimentant les viviers et les lavoirs à laine puis, dans un second temps, le jardin d'agrément. Depuis la fontaine, l'eau est conduite par un réseau de canalisations souterraines vers la cascade du jardin d'agrément, également vers un premier bassin aménagé à proximité de la fontaine formant à cet endroit un espace dédié à l'origine à la réception. Depuis ce premier bassin, ayant servi de vivier, un second ensemble de canalisations alimentent le lac et la rocaille du jardin d'agrément ainsi que les deux viviers et les deux fontaines (à décor animalier) aménagés à proximité du logis. Un autre réseau sert à mettre en eau les lavoirs à laine qui étaient installés dans les parties bâties du domaine. Les eaux résiduels et des trop pleins étaient collectées dans un bassin situé de l'autre côté du chemin puis envoyées vers le Rhônel. L'ensemble construit le long de la route se compose de trois corps de bâtiments non alignés, à un étage carré avec étage de soubassement. Au niveau du soubassement, le corps central est précédé d'une galerie voûtée d'arêtes desservant un lavoir à laine. On accède aux niveaux supérieurs, réservés au logis, depuis la cour, par une entrée présentant un décor de bossages avec arc surbaissé à clef pendante et intrados mouluré, surmonté d'un entablement également mouluré. Cet ensemble est prolongé, à l'ouest, par deux hangars agricoles donnant sur la cour. En face, sur une emprise rectangulaire, s'étendent les anciens ateliers de traitement (lavage et teinturerie) et de stockage des laines, transformés en chai puis en logements. Cet ensemble d'un étage carré présente une façade alignée sur cour, percée de baies à arcs segmentaires et clefs rectangulaires saillantes, partiellement remaniée lors du rehaussement du plancher pour la reconversion des ateliers en chai (dans la partie centrale, nouveau percement d'une porte charretière avec linteau métallique, fenêtres de l'étage à demi murées). L'entrée, desservant la partie occidentale, est surmontée d'un arc en anse de panier, portant la date de 1829 sur sa clef. La cohérence de la façade masque cinq espaces distincts, vraisemblablement construits successivement. La partie orientale (probablement la plus ancienne), dévolue à l'origine à un logement ouvrier, possède un étage en surcroît ayant servi de grenier à foin. Une des pièces en rez-de-chaussée abrite encore un lavoir, vraisemblablement en lien avec le bassin réservoir maçonné à l'arrière du bâtiment. Ce bassin communiquait également avec le second espace ayant peut-être abrité d'autres lavoirs et un atelier de teinture disparus suite à la reconversion du bâtiment en chai (vestiges de moulins à garance). A l'aide d'une grue (plaque de constructeur Et Regraffe à Bédarieux), les comportes de raisins étaient hissées à l'étage pour y être foulonés puis redirigés vers le pressoir installé au rez-de-chaussée (disparu). Les murs intérieurs de l'étage portent encore des dessins réalisés par les ouvriers agricoles (dessins datés et signés). Les deux espaces suivants se caractérisent par leur rez-de-chaussée voûté : sur deux travées, l'un présente des voûtes d'arêtes tandis que le second, occupant la dernière travée du bâtiment, est couvert d'un voûte en berceau. Leurs premiers usages demeurent inconnus (espace de stokage?), ils sont ensuite occupés par des foudres.

État de conservation (normalisé)

Établissement industriel désaffecté ; restauré

Protection et label

Intérêt de l'édifice

À signaler

Eléments remarquables dans l'édifice

Jardin d'agrément

Statut juridique

Statut juridique du propriétaire

Propriété privée

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2012

Date de rédaction de la notice

2012

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Caliste Lisa

Cadre de l'étude

Typologie du dossier

Dossier individuel

Vue générale du domaine de Thurou, depuis le nord-ouest.
Vue générale du domaine de Thurou, depuis le nord-ouest.
(c) Inventaire général Région Occitanie
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