Port ; cale ; jetée
Cale du port (Saint-Suliac)
Bretagne ; Ille-et-Vilaine (35) ; Saint-Suliac
Ille-et-Vilaine
Châteauneuf d'Ille-et-Vilaine
1982 AH
En village
Quai
2e moitié 19e siècle
1868 ; 1874
Daté par source ; daté par source
Attribution par source ; attribution par source
Au début de 1857, dans une lettre adressée au préfet d'Ille-et-Vilaine, le directeur des Ponts-et-Chaussées au Ministère de l'Agriculture commande un avis sur la construction de la cale de Saint-Suliac.Le 6 mars 1857, l'ingénieur ordinaire Bellinger envoie ses premiers plans pour la construction d'une jetée de soixante-huit mètres, la dépense est estimée à 35 000 francs.Le 23 avril 1859, un nouveau projet, d'un montant de 10 000 francs est proposé. La cale projetée mesure toujours soixante-huit mètres de long pour trois de large, au lieu des cent dix mètres qui sont réclamés par les habitants. Bellinger, désormais ingénieur en chef, a tenté de réduire les coûts, sur demande du ministre, en ménageant dans l'épi six passages interrompant les maçonneries et couverts par des madriers de sapin. Cette conception, testée à la Houle-sous-Cancale, ne rendant la jetée accessible qu'aux seuls piétons, n'est pas retenue.Un nouveau projet est rapidement dressé en juillet 1859 et approuvé le 20 octobre de la même année par le ministre des Travaux publics.Le 28 février 1868, Louis Guimard, entrepreneur de travaux publics à Saint-Servan, obtient l'adjudication de ces travaux de construction de la jetée, pour un montant estimatif de 7 791,77 francs.Le 20 mars 1869, il obtient une soumission de travaux supplémentaires pour la réalisation d'un aqueduc visant à évacuer les eaux pluviales de la rue principale de Saint-Suliac, pour une somme de 2 500 francs. Ces travaux sont terminés en 1870.Le conseil municipal demande lors d'une séance le 17 mars 1872 le prolongement de la ""jetée embarcadère"".Le 6 septembre 1872, l'ingénieur ordinaire Floucaud de Fourcroy propose dans un rapport le prolongement de la cale de soixante-dix mètres. Ce projet est accepté par le ministre de la Marine le 27 septembre, même s'il s'associe au vœu des pêcheurs qui auraient préféré un prolongement de cent mètres. Finalement le projet proposé par l'ingénieur est approuvé par le ministre des Travaux publics, le 3 décembre 1872.Le 13 février 1874, les travaux sont adjugés à M. Sauveur. En juillet, les habitants de Saint-Suliac réitèrent cependant leur demande visant à porter le prolongement à cent mètres. Le procès-verbal de réception provisoire des travaux, du 10 mars 1876, dressé par les des Ponts-et-Chaussées, atteste de la fin des travaux.La construction des quais de Rance et des lançonniers suivra cette installation qui se poursuivra à partir de 1909 par les quais de Villeneuve.En 1896, des demandes de prolongement de la jetée ressurgissent. Dans leurs rapports, les ingénieurs du service maritime d'Ille-et-Vilaine discutent sur la retombées de tels travaux pour le commerce et la pêche, en revanche ils soulignent l'augmentation du nombre de touristes que les difficultés d'accès tiennent éloignés de l'anse. En 1926, un nouvel avant-projet de travaux prévoyant le prolongement de soixante-dix mètres de la jetée de manière à la rendre accessible à toute heure de marée, ainsi que l'élargissement de trois à six mètres et l'exhaussement de cet ouvrage est proposé. La dépense est évaluée à 130 000 francs. On constate aujourd'hui sur le terrain que la cale mesure cent quatre-vingt-dix mètres de long pour six mètres de large. Ces travaux ont donc été effectivement réalisés, mais aucune source ne permet d'en connaître, à ce jour, la chronologie exacte.
Granite ; pierre de taille ; granite ; moellon ; béton
La cale de Saint-Suliac se développe dans la continuité de la rue principale du village. Elle est constituée d'un palier haut d'où partent perpendiculairement deux rampes d'accès à la grève. Le plan incliné s'étire sur près de cent quatre-vingt-dix mètres, s'enfonçant dans la Rance suivant une pente relativement faible de six centimètres par mètre.Les murs de soutènement de la cale, du côté nord-ouest, sont élevés en moellon de granit, mis en oeuvre sur des lits de pose réguliers. Leur assise est plus aléatoire, du côté sud-est. Cette différence de parement peut s'expliquer par deux campagnes de travaux différentes, la cale ayant ayant été élargie de trois mètres (sûrement sur son flanc sud-est) vers 1926. Le parement du mur de la rampe d'accès à la grève qui prend naissance à gauche du palier reprend l'aspect du mur du quai de Rance, avec des moellons de granit équarris de grand appareil, surmontés par des couronnements en béton. La rampe de droite est construite en moellons de granit équarris de plus petite taille.Le palier haut est recouvert de goudron, alors que le reste de la surface a reçu une couche de béton qui s'épaissit à mesure qu'approche le bout de la cale. L'emplacement des pierres de couronnement des murs de soutènement a été matérialisé par une profonde rainure sur la surface bétonnée, symbolisant ainsi le dispositif architectural originel. Ce cantelage souffre aujourd'hui d'importantes lézardes.On trouve sur cette cale des organeaux, mais pas d'échelle de secours. Un escalier est pratiqué sur le musoir, c'est-à-dire l'extrémité de la cale.Les nombreuses modifications apportées à la cale ne permettent plus d'apprécier la disposition et la provenance de l'ensemble de ses matériaux d'origine. Cependant, une grande part peut être déduite du cahier des charges dressé par l'ingénieur Bellinger en 1859. Si l'utilisation de pierre de taille a immédiatement été écartée pour faire des économies, ce document renseigne l'origine des moellons de granit, issus des carrières du port Saint-Jean, et des pierres de couronnement venant de la Courbure près de Dinan.
Bon état
Jetée ; embarcadère ; cale
Propriété de la commune
2006
(c) Inventaire général ; (c) Région Bretagne
2006 ; 2015 ; 2023
Orain Véronique ; Pellisa Emmanuelle ; Nicol Aymeric
Dossier individuel
Région Bretagne - Service de l'Inventaire du Patrimoine Culturel - 283 avenue du général Patton - CS 21101 - 35711 Rennes Cedex 7 - 02.22.93.98.35