Lycée
Lycée hôtelier de Dinard, Yvon Bourges, 33 rue des écoles (Dinard)
Bretagne ; Ille-et-Vilaine (35) ; Dinard ; des écoles (rue) 33
Bretagne
Des écoles (rue) 33
En ville
3e quart 20e siècle ; 4e quart 20e siècle ; 1er quart 21e siècle
1970 ; 1973 ; 1993 ; 1997 ; 2003 ; 2013 ; 2018
Daté par source ; daté par source ; daté par source ; daté par source ; daté par source ; daté par source ; daté par source ; daté par source ; daté par source ; daté par source
Attribution par source ; attribution par source ; attribution par source ; attribution par source ; attribution par source ; attribution par source
L'implantation sur le site de trois villas balnéairesEn octobre 1939, dans le contexte de la ""drôle de guerre"", un ""collège universitaire"", annexe du collège de Saint-Servan s'installe à la Villa Nahant. Garçons et filles y sont présents en alternance. L'été suivant, les forces allemandes y installent leur commandement pour la défense de la Rance et fortifient le site en y construisant plusieurs bunkers, du simple abri individuel (ou Tobrouk) au vaste blockhaus de commandement de 16 salles nécessitant près de 1100 m3 de béton.Quelques années après la guerre, en 1951-1952, une annexe du lycée de Rennes, placée sous la responsabilité administrative du collège de Saint-Servan, ouvre dans la Villa Le Bocage, boulevard Féart. Les conditions d'accueil sont vites insuffisantes, surtout lorsqu'affluent les enfants des ouvriers venus construire l'usine marémotrice de la Rance, entre 1963 et 1966. Ainsi, en septembre 1963, le Conseil municipal émet de vœu que soit créé un lycée à Dinard. Progressivement se définit le projet d'un ""lycée classique et moderne avec collège d'enseignement technique hôtelier annexé"". Le Maire informe le Conseil municipal de l'agrément ministériel, le 8 juillet 1967. La maîtrise d'ouvrage est confiée à l'Etat. Le Conseil accepte donc des constructions industrialisées, mais réclame la ""recherche d'une solution faisant appel aux matériaux traditionnels"".Préalablement, la Ville a entrepris l'acquisition, par voie d'expropriation des terrains des Villas Nahant et La Luzerne. La Cour de cassation confirme, le 17 mai 1968, que la Ville de Dinard doive verser 2,1 millions de francs à la Ville des Lilas, qui avait acquis ces biens au début des années 1950 afin d'y implanter une colonie de vacances. Afin de permettre l'extension du lycée, la commune décide, en novembre 1984, d'acquérir les terrains de la Villa Surville. Au total, l'ensemble de ces parcelles représentes 4,7 ha.La Villa Nahant, construite à partir de 1878 pour le comte Kleczowski, et la Villa-la-Luzerne sont détruites pour permettre la construction du lycée. Les grilles d'entrées, surmontées des noms des deux villas démolies, sont conservées et toujours présentes sur le site.La construction du lycée nécessite la destruction des Villas Nahant et La LuzerneL'Etat désigne l'architecte en chef des Bâtiments Civils et Palais Nationaux, Patrice Simon, pour élaborer les plans du lycée. C'est également l'architecte de la Ville de Dinard et un ami du ministre et maire, Yvon Bourges. Il a déjà des constructions scolaires à son actif en Bretagne : le lycée Auguste Pavie de Guingamp, comme architecte d'opération associé à l'architecte en chef André Remondet, à partir de 1958 et le lycée la-Fontaine-des-Eaux, à Dinan, comme architecte en chef, en 1961-1962.Il élabore, dès le 19 octobre 1963, un premier projet pour un ""lycée de jeunes filles"" et un projet probablement contemporain d'ensemble sportif et scolaire, dont les plans masses prévoient de conserver les Villas Nahant et La Luzerne. Il est d'ailleurs prévu que la première d'entre elles accueille la conciergerie, l'administration et le logement de direction, reprenant un principe déjà éprouvé par son confrère Louis Arretche avec la malouinière de la Balue (lycée Jacques Cartier de Saint-Malo).Le mois suivant, le 9/11/1963, il présente un nouveau projet, pour un lycée désormais ""mixte"". Ce nouveau plan marque un tournant en termes d'urbanisation de la parcelle. Le programme impose d'utiliser au mieux le terrain dans sa plus grande longueur disponible, selon un axe nord-sud. La Villa Nahant située au milieu du terrain ne peut ainsi pas être conservée. Ce nouveau plan-masse, sur lequel figure encore un projet de gymnase, n'est pas définitif. Il énonce cependant des principes qui seront repris dans tous les projets ultérieurs.Le Conseil Général des Bâtiments de France valide les plans, au début de l'été 1969, pour un lycée de 724 places, dont 324 pour le collège d'enseignement technique et deux internats de 144 lits chacun.En 1970, Patrice Simon donne les plans définitifs des externats, ateliers, services communs, internats, et logements du lycée qui ouvre en 1973. Au cours des huit années suivantes, les formations hôtelières prospèrent tandis que les filières classiques et modernes ont du mal à se maintenir. Elles sont abandonnées en 1981, en contrepartie de l'ouverture d'un BTS, effective en 1982.Des restructurations successives pour créer, entre autres, un restaurant d'application et un CDIDepuis les années 1990, le lycée est régulièrement restructuré et agrandi.En 1993, il fait l'objet d'une première restructuration et d'une extension importante, avec la construction d'un restaurant d'application selon les plans donnés par l'architecte Pierre Pacault. Son agence, Arcature, a construit plusieurs lycées et lycées hôteliers dans les années 1990, parmi lesquels le lycée hôtelier Paul Augier à Nice, le lycée hôtelier de la Rochelle, le lycée Nicolas Appert à Orvault.En 1997, Georges Dumoulin, architecte DPLG et urbaniste, implanté à Dinard, conduit la restructuration de l'internat des filles (B4).Le service de restauration est à son tour restructuré et agrandi au nord (François Paumier architecte, permis de construire 2003).L'année 2010 voit le lancement d'une nouvelle et importante restructuration-extension sous la maîtrise d’œuvre de l'architecte Thierry Soquet (Architecture plurielle). Deux nouveaux bâtiments pour abriter un CDI, les locaux de la ""vie scolaire"", le foyer des élèves (3B1), d'une part et un espace professeurs avec une salle de réunion (3B2), d'autre part, sont réceptionnés en 2012. La réhabilitation de l'externat (B2) l'est à son tour en 2018. L'agence Architecture plurielle est intervenue dans plusieurs lycées bretons (Lycée agricole de Merdrignac, Lycée Chateaubriand (Rennes), Rabelais (Saint-Brieuc), etc.) et collèges (Bercé, Melesse, etc.).Le lycée aujourd'huiEn 2011, le lycée hôtelier de Dinard prend le nom d'Yvon Bourges. Il accueille en 2018-2019 712 élèves dont 311 internes. Il propose des formations aux baccalauréats professionnels et technologiques, mais aussi pour des BTS, dans les différentes spécialités de l'hôtellerie restauration.
Contexte paysager et urbainLe lycée hôtelier de Dinard est implanté dans le parc encore très arboré de trois anciennes villas balnéaires du 19e siècle, à quelques mètres à l'ouest de la baie du Prieuré. Il est bordé à l'est par le boulevard des Maréchaux (anciennement avenue de la Libération), une route départementale fréquentée pour accéder à la côte.Au nord-est, de l'autre côté de la rue des Écoles, se situent la Mairie et son service des affaires scolaires, implanté dans une ancienne école, mais le contexte urbain est essentiellement dominé par de l'habitat pavillonnaire. A l'ouest, de l'autre côté de la rue de la Croix-Guillaume, la cité jardin Pasteur mérite d'être signalée.Le lycée construit en 1973Le plan-masse donné par l'architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux en 1970, Patrice Simon, urbanise la parcelle dans sa plus grande longueur. Selon un axe sud nord se succèdent six bâtiments : les ateliers, l'externat, le bâtiment de l'administration et des services communs (restauration scolaire, infirmerie), l'internat des filles, celui des garçons et les logements de fonction, dont les plans, conservés aux archives départementales d'Ille-et-Vilaine (Fonds Patrice Simon) sont disponibles sous forme de PDF en annexe de ce dossier. Les quatre premiers de ces six bâtiments sont reliés entre eux par des galeries. Tous ces bâtiments possèdent une armature poteaux poutres en béton armé, et sont couverts de toitures-terrasses. Les façades sont parée de panneaux de béton brut, les pignons de pierre de granite smillées. L'architecte a donné aux façades de l'externat un trame régulière, avec des fenêtres et des allèges uniformes. Pour les internats, à l'inverse, il a varié les hauteurs des allèges.Les ateliers, de plan rectangulaire, s'élèvent sur deux niveaux et intégraient, à l'origine, un petit restaurant d'application.L'externat, de plan rectangulaire, possède quatre niveaux. Il est desservi par des couloirs centraux et des cages d'escalier situées à chaque extrémité. Largement vitrées, ces dernières forment l'un des éléments décoratifs les plus marquant de l'établissement. Elles évoquent un parti appliqué par Louis Arretche dans les lycées qu'il a construit à Rennes. Le rez-de-chaussée accueillait des salles de permanence, la salle des professeurs et la documentation, les étages, les salles de classes, y compris celles dédiées aux sciences, accompagnées de laboratoires et de salles des collections.Le bâtiment de l'administration et des services communs s'élève sur deux niveaux qui accompagnent la déclivité de la parcelle : un rez-de-chaussé côté parc, et, au-dessus, un rez-de-chaussée côté hall. Le niveau inférieur, celui de de l'infirmerie et de la restauration scolaire, de plan rectangulaire, est plus large que celui de l'administration si bien qu'à l'est, les bureaux donnent sur les terrasses du toit. Le hall d'entrée, qui forme une petite aile en retour d'équerre, accueille la décoration au titre du 1% artistique. La façade ouest des bureaux est précédée d'une galerie couverte dont les colonnes en béton rappellent celles du lycée Jacques Cartier de Saint-Malo. Nouveau clin d’œil à Louis Arretche ?L'internat des filles, de plan carré a 5 niveaux sur sous-sol. Le rez-de-chaussée accueille le foyer des internes et les études. Aux étages, desservis par une cage d'escalier située à l'ouest, les dortoirs de 8 lits chacun sont regroupés par trois côté nord et côté sud. Au centre sont implantés les blocs sanitaires et, originalité du programme, le côté est du carré est dédiée à deux logements de fonction par étage, précédés, en façade, de balcons filant sur toute la longueur. Les dégagements du dernier niveau sont éclairés par la lumière naturelle provenant d'un patio.L'internat des garçons reprend le même parti, mais il possède un niveau de moins et n'a pas de patio au dernier étage.Le bâtiment des logements de fonction, est implanté au nord-est de la parcelle, sur l'ancien emplacement de la Villa la Luzerne. Il s'élève sur trois niveaux. Son plan accole un carré côté nord, où se superposent des logements de 3 chambres avec séjour, et un rectangle côté sud, abritant des logements de quatre chambres avec séjour et salon.Le nouveau restaurant pédagogique et restructuration des ateliers, 1993 (permis de construire).La première extension importante du lycée est un bâtiment de plan en T irrégulier, implanté à l'est des ateliers et de l'externat, pour accueillir un grand restaurant pédagogique et une salle des fêtes. Il a été dessiné par Pierre Pacault et Jacques Colin (agence Arcature), déjà auteurs de plan pour d'autres lycées hôteliers. Le programme comporte aussi la restructuration des ateliers et la création d'une passerelle pour relier ces derniers au nouveau restaurant pédagogique.Pour les bâtiments neufs, les architectes reprennent la géométrie carrée et rectangulaire du bâti existant, son vocabulaire moderne - notamment avec la structure en béton très marquante du porche d'entrée - mais ils osent aussi les courbes (extrémité ouest de la salle des fêtes) et profitent des évolutions technologiques pour doter le bâtiment de larges baies vitrées.Les extensions des années 2000 - 2018En 2003 (PC), l'architecte François Paumier a restructuré le service de restauration. La réhabilitation des cuisines a nécessité une petite extension du bâti au nord.Entre 2008 et 2012, le lycée est l'objet d'une importante extension et restructuration, confiée à l'architecte Thierry Soquet (agence Architectures plurielles). Il crée deux nouveaux espaces : un CDI et un espace professeur. le premier s'insère entre l'administration et les ateliers d'origine, dans le prolongement de la première, selon un axe sud nord et, entre le nouveau restaurant d'application et l'externat, selon l'axe est-ouest. L'architecte joue des ruptures et des continuités. L'utilisation du bois, sur certaines façades, participe d'un plaidoyer environnemental et d'une volonté d'intégration au parc. A l'inverse, le choix de panneaux métalliques et de couleurs très vives pour la façade ouest participent plutôt de la rupture. Mais il s'agit dans doute, dans un espace plus fermé, sans ouverture sur le parc, d'apporter un peu de gaieté.Le bâtiment comporte deux niveaux. Au rez-de-chaussée se situe le foyer des élèves, à l'étage le CDI. Cet étage se situe au même niveau que l'administration et le hall d'entrée. Il crée une passerelle qui permet de relier directement ce hall, le CDI, le premier étage de l'externat et les ateliers, créant de nouvelles circulations pour faciliter les déplacements entre les différents bâtiments. Astucieusement, le CDI occupe ainsi une place centrale dans l'établissement, alors que la documentation était à l'origine une simple pièce de l'externat. Un signe des évolutions pédagogiques.Un espace professeur est également ajouté dans le prolongement du hall d'entrée, à l'est, à proximité immédiate de l'administration. Afin de compenser la déclivité du terrain, il est placé sur pilotis.Thierry Soquet a enfin restructuré le bâtiment d'externat afin d'en améliorer les performances thermiques. Il a pris le parti de respecter scrupuleusement l'architecture originelle de Patrice Simon, en ne modifiant rien du volume, du dessin des façades et de la colorimétrie.La décoration au titre du 1% artistique.Une sculpture monumentale en cuivre de Gérard Delahaie, implantée à l'extérieure et à l'intérieur du hall d'entrée, décore le lycée. Elle a pour thème : ""voiles et vagues"" et fait l'objet d'un dossier spécifique.
Propriété de la région
Code : 0350005R
2019
(c) Région Bretagne
2020 ; 2023
Goyet Thierry
Dossier individuel
Région Bretagne - Service de l'Inventaire du Patrimoine Culturel - 283 avenue du général Patton - CS 21101 - 35711 Rennes Cedex 7 - 02.22.93.98.35