Îlot
Îlot I
Îlot I
Centre-Val de Loire ; Indre-et-Loire (37) ; Tours ; Scellerie (rue de la) ; Lucé (rue de) ; Emile-Zola (rue) ; Nationale (rue)
Val de Loire
Tours-Centre
Quartier sinistré nord
Scellerie (rue de la) ; Lucé (rue de) ; Emile-Zola (rue) ; Nationale (rue)
2010 DY 151 à 168, 277
En ville
Immeuble ; boutique ; théâtre ; boulangerie ; passage d'entrée ; cour ; garage ; transformateur ; bureau
3e quart 20e siècle
1952
Daté par source ; daté par source
Attribution par source ; attribution par source ; attribution par source
L'îlot I est le premier ensemble édifié à l'est de la rue Nationale, et sa reconstruction illustre la question des limites précises du périmètre de reconstruction. Quelques immeubles non sinistrés subsistent en effet à l'angle des rues de Lucé et Emile-Zola, et les aménageurs s'interrogent alors beaucoup sur leur intégration au futur ensemble. Si le plan Lefèvre de 1942 affecte peu ces bâtiments, le projet défini par Jean Dorian à la Libération impose leur destruction afin d'établir un grand îlot quadrangulaire totalement neuf. Celui-ci, de type fermé, comprend deux passages d'accès à l'est et au sud, occasionnant une circulation intérieure semblable à celle des îlots de la place de la Résistance. Mais face au coût supplémentaire que nécessite la destruction d'immeubles intacts, un remembrement partiel de l'îlot est finalement privilégié. Alors que les travaux de terrassement débutent, les vestiges d'un temple circulaire gallo-romain sont mis au jour, retenant toute l'attention des spécialistes. À l'issue de débats agités, un accord intervient en octobre 1951 afin de coordonner les travaux d'archéologie et de reconstruction : la procédure d'adjudication et le chantier se poursuivent, tandis que des fouilles sont menées au centre de l'îlot. Le permis de construire est déposé en décembre 1951, pour une dépense globale de 300 millions de francs. Débuté en mai 1952, le chantier de reconstruction dure une quinzaine de mois. Les certificats de conformité sont établis de 1954 à 1960. L'architecte Pierre Labadie supervise la réalisation de l'îlot, associé à Pierre Patout pour l'édification des immeubles du côté de la rue Nationale. Pierre Patout est aussi personnellement chargé de concevoir, pour la société Miglioli-Pouligny Frères, deux grandes salles de cinéma, l'Olympia et le Studio, respectivement situées au 3 rue de Lucé et au 4 rue Emile-Zola. Implantées perpendiculairement l'une par rapport à l'autre, les deux salles débouchaient sur un vaste hall commun, accessible depuis la rue Nationale afin de donner davantage de visibilité commerciale. La reconversion des deux cinémas, à partir des années 1990, a entraîné une restructuration de cet ensemble, le Studio étant réaménagé en bureaux tandis que le Nouvel Olympia construit par l'architecte Nicolas Michelin (actuel centre dramatique régional) a permis en 2002 de nouvelles fouilles archéologiques des vestiges gallo-romains qui avaient été enfouis dans les fondations de l'îlot.
Pierre ; plaquis ; ciment ; enduit ; béton armé ; maçonnerie ; moellon
Ardoise
Ensemble concerté
Sous-sol ; rez-de-chaussée ; entresol ; 3 étages carrés ; étage de comble
Élévation à travées ; élévation ordonnancée
Toit à longs pans ; toit en pavillon ; croupe
L'îlot I est bordé au nord par la rue de la Scellerie, à l'ouest par la rue Nationale, au sud par la rue Emile-Zola et à l'est par la rue de Lucé, le sud-est de ce quadrilatère étant exclu du périmètre de reconstruction. De type fermé, l'îlot est doté d'un passage d'accès carrossable reliant sa cour intérieure à la rue de Lucé. Treize immeubles à usage mixte s'alignent à front de rues, doublés en fond de parcelle par une rangée de garages et d'arrière-boutiques en rez-de-chaussée. Leur gros-œuvre est constitué par une ossature en béton armé et des murs en maçonnerie de moellons. Comme tous les îlots bordés par la rue Nationale, ces immeubles présentent différents types de séquences de façades sur rue, selon leur implantation. Les huit immeubles bordant la rue Nationale s'inscrivent dans l'ordonnance architecturale dictée par Pierre Patout, soit un front bâti homogène long de près de 91 mètres et constitué de façades revêtues d'un plaquis de pierre calcaire coiffées d'un toit à longs pans et croupe couverts d'ardoise est hérissé de souches de cheminées en brique. Ces édifices comprennent un sous-sol, un rez-de-chaussée entresolé et trois étages-carrés. À l'intersection des rues Nationale et de la Scellerie, deux corps de bâtiment bénéficient d'un traitement différencié, qui permet la transition entre l'ordonnancement de la rue Nationale et celui des rues qui lui sont perpendiculaires. De plan carré et couvert d'un toit en pavillon, celui donnant sur la rue Nationale comprend un rez-de-chaussée, un entresol et trois étages-carrés d'habitation. A la différence des autres immeubles de cette rue, ce pavillon d'angle ne comporte pas d'étage en retrait : le balcon de son premier étage, à garde-corps en ferronnerie, forme donc saillie sur la rue Nationale. Le second corps de bâtiment, de plan rectangulaire, comporte seulement un rez-de-chaussée et trois étages-carrés : il est d'une hauteur inférieure et fait ainsi la transition avec les élévations la rue de la Scellerie. L'ensemble constitue l'un des quatre angles d'une placette, suivant un dispositif repris symétriquement par les îlots voisins H, M et P.Une relative homogénéité caractérise les immeubles restants. Ces bâtiments comptent un sous-sol, un rez-de-chaussée commercial et trois étages-carrés. Un dernier étage en retrait pourvu d'un long balcon-terrasse continu constitue toute leur particularité. Toutes les façades sont revêtues d'un même enduit ciment. Enclavés entre les immeubles et la cour, un immeuble de bureaux et un théâtre occupent la totalité des anciennes parcelles des cinémas Olympia et Studio. Inauguré en 2004, le centre dramatique régional se présente comme une combinaison de volumes simples à toit-terrasse. Sa hauteur se limite à celle des immeubles voisins, rendant le bâtiment invisible depuis la rue Nationale.Comme pour d'autres îlots du secteur reconstruit, les éléments de décor résident dans le barreaudage des garde-corps des fenêtres et portes-fenêtres, des vantaux de portes d'entrée et des rampes d'escaliers. Ces pièces de ferronnerie présentent des motifs géométriques qui diffèrent d'immeuble en immeuble.
Propriété privée ; propriété publique
2010
(c) Région Centre-Val de Loire, Inventaire général ; (c) Université de Tours
2011
Fourchet Marie-Luce
Dossier individuel
Région Centre-Val de Loire - Service régional de l'Inventaire - 6 rue de la Manufacture 45000 Orléans – 02.38.70.25.06