Îlot
Îlot P
Îlot P
Centre-Val de Loire ; Indre-et-Loire (37) ; Tours ; Halles (rue des) ; Nationale (rue) ; Néricault-Destouches (rue) ; Déportés (rue des)
Val de Loire
Tours-Centre
Quartier sinistré nord
Halles (rue des) ; Nationale (rue) ; Néricault-Destouches (rue) ; Déportés (rue des)
2010 DZ 166 à 194
En ville
Immeuble ; boutique ; boulangerie ; cour ; parc de stationnement ; garage ; transformateur ; passage d'entrée ; bureau
3e quart 20e siècle
1956
Daté par source ; daté par source
Attribution par source ; attribution par source ; attribution par source ; attribution par source
Dernier îlot de la rue Nationale à être réalisé, l'îlot P représente le plus important chantier du quartier nord par sa superficie et son coût, estimé à l'époque à 700 millions de francs. Il s'établit sur un parcellaire complexe qui comptait avant-guerre la maison natale d'Honoré de Balzac, l'imprimerie Mame et l'agence du Crédit Lyonnais. Ces deux dernières se voient attribuer à la Libération deux terrains de compensation destinés à leur reconstruction : la maison Mame acquiert ainsi en 1949 une partie du terrain de l'ancienne caserne Lasalle, pour édifier en bord de Loire sa nouvelle usine. Au titre des dommages de guerre, elle récupère également plusieurs parcelles remembrées alignées le long des rues des Déportés et des Halles. Rétabli temporairement rue Nationale, dans des baraquements élevés au dessus-de ses coffres, le Crédit Lyonnais pose plus de difficultés. Repoussée jusqu'en 1956, son installation au sein d'un nouvel immeuble à l'angle des rues Nationale et Etienne-Pallu ajourne considérablement le lancement des travaux de l'îlot. Ce retard est néanmoins suivi d'une mise en chantier accélérée. En février 1956, les architectes Jean et Michel Marconnet dressent les plans généraux de l'îlot, assistés de Pierre Patout pour les immeubles bordant la rue Nationale. Pierre Boille est chargé de la réalisation de l'important parking aménagé en sous-sol. Le dépôt du permis de construire et les procédures d'adjudications se succèdent en mai, et les travaux de fondations commencent dès le mois d'août 1956. La durée du chantier est alors estimée entre 18 et 24 mois. Le certificat de conformité de l'îlot est établi en juin 1960. L'inauguration du cinéma Rex, construit après l'achèvement des immeubles, a lieu deux ans plus tard.
Pierre ; plaquis ; ciment ; enduit ; béton armé ; maçonnerie ; moellon
Ardoise
Ensemble concerté
Sous-sol ; rez-de-chaussée ; entresol ; 3 étages carrés ; étage de comble
Élévation à travées ; élévation ordonnancée
Toit à longs pans ; toit en pavillon ; croupe
Implanté en bordure sud du périmètre de reconstruction, l'îlot P est délimité au nord par la rue des Halles, à l'ouest par la rue Nationale, au sud par la rue Néricault-Destouches et à l'est par la rue des Déportés. De grande dimension, l'îlot P est de type fermé et comprend deux passages d'entrée situés rue des Déportés. Ces porches larges de neuf mètres sont rythmés de hauts piliers et de traverses en béton bouchardé. Leurs murs latéraux sont revêtus de moellons bruts ou enduits, avec un soubassement en ardoise. Ils sont actuellement fermés par des grilles électriques. L'ensemble concerté se compose de vingt-deux immeubles à usage mixte, à rez-de-chaussée principalement commercial et étages d'habitation. Le gros-œuvre de ces différents lots a été réalisé en béton armé et maçonnerie de moellons. Comme tous les îlots bordés par la rue Nationale, les immeubles de l'îlot P présentent différents types de séquences de façades sur rue, selon leur implantation. Les cinq immeubles bordant la rue Nationale s'inscrivent dans l'ordonnance architecturale dictée par Pierre Patout pour cette artère principale : rez-de-chaussée entresolé, trois étages-carrés en retrait, façades recouvertes d'un plaquis de pierre blanche et toit à longs pans couverts d'ardoise et ponctué de souches de cheminées en brique. À l'intersection des rues Nationale et des Halles, deux corps de bâtiment bénéficient d'un traitement différencié, qui permet la transition entre l'ordonnancement de la rue Nationale et celui des rues qui lui sont perpendiculaires. De plan carré et couvert d'un toit en pavillon, celui donnant sur la rue Nationale comprend un rez-de-chaussée, un entresol et trois étages-carrés d'habitation. A la différence des autres immeubles de cette rue, ce pavillon d'angle ne comporte pas d'étage en retrait : le balcon de son premier étage, à garde-corps en ferronnerie, forme donc saillie sur la rue Nationale. Le second corps de bâtiment, de plan rectangulaire, comporte seulement un rez-de-chaussée et trois étages-carrés : il est d'une hauteur inférieure et introduit ainsi aux élévations la rue des Halles. L'ensemble constitue l'un des quatre angles d'une placette, suivant un dispositif repris symétriquement par les îlots voisins H, I et M.Une relative homogénéité caractérise les immeubles qui forment les trois côtés restants de l'îlot. Tous adoptent un rez-de-chaussée et trois étages-carrés, avec la particularité de ménager un dernier étage en retrait ouvrant sur une terrasse filante. Côté cour, un étage d'habitation supplémentaire est parfois ménagé dans les combles, comme en témoigne la présence de plusieurs lucarnes rentrantes. Un enduit ciment est appliqué sur l'ensemble des façades antérieures et postérieures. Les toits à longs pans sont recouverts d'ardoise et hérissés de souches de cheminées en béton. Les immeubles d'angle rue des Déportés se distinguent des immeubles mitoyens par un décrochement de corniche et une couverture en pavillon.On remarque la présence de motifs simples et géométriques en ferronnerie sur les garde-corps et les portes d'entrée des immeubles.
Une plaque est apposée à l'actuel n°47 rue Nationale, commémorant l'emplacement de la maison de Balzac dont les ruines étaient vouées à la démolition.
Propriété privée
2010
(c) Région Centre-Val de Loire, Inventaire général ; (c) Université de Tours
2011
Fourchet Marie-Luce
Dossier individuel
Région Centre-Val de Loire - Service régional de l'Inventaire - 6 rue de la Manufacture 45000 Orléans – 02.38.70.25.06