Place ; front bâti
Place de la Résistance
Place de la Résistance
Centre-Val de Loire ; Indre-et-Loire (37) ; Tours ; Résistance (place de la) ; Maréchal-Foch (rue du) ; Fusillés (rue des) ; Déportés (rue des)
Val de Loire
Tours-Centre
Quartier sinistré nord
Résistance (place de la) ; Maréchal-Foch (rue du) ; Fusillés (rue des) ; Déportés (rue des)
2010 DZ 59 à 61, 94 à 99, 100, 117 à 120, 122 à 127
En ville
Immeuble ; boutique ; café ; bureau d'embauche ; parc de stationnement ; bureau
2e quart 20e siècle
1948
Daté par source ; daté par source
Attribution par source
Après la destruction du quartier nord en juin 1940, le parcellaire compris entre les rues du Commerce et des Halles n'est plus qu'un vaste champ de ruines. Les quatre premiers projets de reconstruction, publiés en août et septembre 1940 dans la presse locale, envisagent la création d'une place au centre de ce grand terrain. Après un premier projet, repris en 1942 par l'architecte en chef Camille Lefèvre, l'urbaniste Jean Dorian maintient la création d'une place dans ce secteur mais l'isole davantage de la rue Nationale. Façonnée par quatre îlots symétriques en forme de L, cette place carrée est desservie par un réseau de voies secondaires. André Le Roy, architecte conseil de l'Association syndicale de remembrement, est chargé d'établir les plans des îlots ainsi que l'ordonnance architecturale des façades de la place. L'implantation des quatre îlots D, E, L et M est définitivement fixée par le premier plan de remembrement de 1948 ; la construction des immeubles en pourtour de ce nouvel espace central s'échelonne ensuite de 1948 à 1952. En octobre 1951, le conseil municipal baptise officiellement le secteur des noms suivants : place de la Résistance, rue des Fusillés, rue des Déportés et rue du Maréchal-Foch.Hormis un léger réaménagement du parking et des massifs de fleurs, la place de la Résistance a conservé son aspect d'origine.
Béton armé ; maçonnerie ; moellon ; pierre de taille
Ardoise
Ensemble régulier
Sous-sol ; rez-de-chaussée ; 3 étages carrés ; étage de comble
Élévation ordonnancée
Toit à longs pans ; croupe
Groupe d'arbres ; topiaire ; massif de fleurs
La place de la Résistance se compose d'un grand espace de plan carré réservé au stationnement des automobiles et accessible par un réseau de voies secondaires perpendiculaires entre elles. Un premier axe nord-sud, formé par les rues des Fusillés et des Déportés, relie la place aux rues du Commerce et des Halles. Reprenant sensiblement le tracé de l'ancienne rue Richelieu, la rue du Maréchal-Foch forme un second axe est-ouest qui raccorde la place aux rues Marceau et Nationale.La place de la Résistance est elle-même délimitée par les îlots D, E, L et M, dont les plans symétriques en L épousent les quatre angles de la place. Les dix-huit immeubles qui forment le pourtour de cet espace central s'inscrivent dans une composition architecturale préétablie qui définit leur hauteur, leur couvrement, les matériaux utilisés et la répartition des ouvertures en façade. Cette ordonnance se caractérise par la présence d'un module identique de sept travées, large d'environ 29 mètres et répété huit fois. Tous les édifices de la place de la Résistance comprennent un sous-sol, un rez-de-chaussée commercial et trois étages-carrés, pour une hauteur sous corniche fixée à 13,60 mètres. Des fenêtres de toit, percées dans la couverture à longs pans et croupes, témoignent d'un aménagement plus récent des combles. Des souches de cheminées en béton se dressent sur ces toits couverts d'ardoise. Les façades principales des immeubles font un usage généralisé de la pierre prétaillée en parement, disposée en assises régulières.Les deux premiers étages-carrés comportent des portes-fenêtres s'ouvrant sur des balconnets en ferronnerie aux motifs de treillis de losanges. Un balcon avec garde-corps de même nature est placé au-devant des baies du deuxième étage, pour les deuxième et sixième travées seulement. Le troisième étage présente un alignement de fenêtres avec le même garde-corps. Toutes ces ouvertures bénéficient d'un encadrement en pierre de taille et adoptent un type particulier de contrevents, unique au sein du quartier reconstruit. Formées de deux vantaux inclinables dans leur moitié supérieure, ces fermetures peuvent entièrement rentrer dans l'épaisseur des murs. Les portes d'entrée des immeubles ont par contre fait l'objet d'un traitement individualisé, laissé à l'appréciation des architectes d'opération. Présentant des formes et des motifs ornementaux différents, ces portes apparaissent comme le seul élément de variation de la composition. Le centre de la place est agrémenté d'arbres et de massifs, plantés symétriquement le long des espaces de stationnement. La taille des arbres en haie continue rappelle sensiblement l'art topiaire des jardins classiques, et concourt à renforcer le sentiment d'unité qui se dégage de ce secteur reconstruit.
À signaler
Créée ex-nihilo lors du remembrement du quartier nord, la place de la Résistance se présente comme une réalisation capitale de ce Tours nouveau. L'adoption d'un plan carré symétrique associé à une ordonnance architecturale rappelle l'agencement des places royales du 17e siècle, sur le modèle de la place des Vosges à Paris. Cette réinterprétation d'éléments ou de schémas classiques témoigne de la volonté des architectes de se référer aux grands standards de l'urbanisme des Lumières, alors gages d'une esthétique pérenne et consensuelle. Objet singulier dans l'étude des villes reconstruites du Val de Loire, la place de la Résistance à Tours peut être rapprochée de la grande place d'armes de Vitry-le-François, autre ville reconstruite après-guerre, qui présente une composition ordonnancée similaire.
Propriété publique ; propriété privée
2010
(c) Région Centre-Val de Loire, Inventaire général ; (c) Université de Tours
2011
Fourchet Marie-Luce
Dossier individuel
Région Centre-Val de Loire - Service régional de l'Inventaire - 6 rue de la Manufacture 45000 Orléans – 02.38.70.25.06