Îlot
Îlot D
Îlot D
Centre-Val de Loire ; Indre-et-Loire (37) ; Tours ; Commerce (rue du) ; Fusillés (rue des) ; Résistance (place de la) ; Maréchal-Foch (rue du) ; Marceau (rue)
Val de Loire
Tours-Centre
Quartier sinistré nord
Commerce (rue du) ; Fusillés (rue des) ; Résistance (place de la) ; Maréchal-Foch (rue du) ; Marceau (rue)
2010 DZ 49 à 51, 53 à 65, 67 à 76, 352 à 354
En ville
Boutique ; café ; bureau d'embauche ; cour ; garage ; chaufferie ; transformateur ; passage d'entrée
2e quart 20e siècle
1947
Daté par source ; daté par source
Attribution par source
Premier îlot reconstruit au sein du quartier sinistré nord, l'îlot D est conçu comme un véritable prototype des îlots à venir. Son terrassement débute en mars 1946 et la première unité de chantier, concernant cinq immeubles alignés sur la rue du Commerce, démarre officiellement avec la pose des deux premières pierres en avril 1947 par le préfet d'Indre-et-Loire, Robert Vivier, et le maire de Tours, Jean Meunier. Ce premier essai de reconstruction sur remembrement est directement financé par l’État, qui souhaite ainsi tester de nouvelles méthodes de construction dans le but d'accélérer les travaux et d'en diminuer les coûts. Les plans d'implantation et de remembrement de l'îlot sont définitivement établis en 1948 par André Le Roy, architecte conseil de l'Association syndicale de remembrement chargé de diriger les opérations des îlots D, E, L et M. Le permis de construire de la deuxième unité de chantier (onze immeubles restants de l'îlot D) est déposé en juillet 1948, pour une fin des travaux estimée à octobre 1949.Enthousiasmée par le lancement de ce premier chantier, la presse locale ne s'en fait pas moins l'écho régulier de ses vicissitudes : les installations tardives de la chaufferie collective, de l'électricité et de la plomberie dans les appartements ne permettent pas l'emménagement rapide des anciens locataires, pour qui le loyer est parfois trop élevé. En juillet 1951, une enquête de l'Office municipal du logement révèle ainsi qu'un quart des logements de l'îlot est encore inoccupé. La signature des certificats de conformité à partir de novembre 1953 illustre une lenteur des travaux de finition, largement décriée par les autorités locales et les sinistrés.L'îlot D n'a connu depuis aucune transformation majeure, hormis la pose récente de portails électriques règlementant l'accès à sa cour commune. Sa chaufferie - qui assure également la distribution en air chaud des îlots L, K et Q - est désormais reliée au système de cogénération installé en 1999 dans la chaufferie de l'îlot T.
Béton ; béton armé ; ciment ; enduit ; pierre ; maçonnerie ; pierre ; moellon ; pierre de taille ; plaquis
Ardoise
Ensemble concerté
Sous-sol ; rez-de-chaussée ; 2 étages carrés ; 3 étages carrés ; étage de comble
Élévation ordonnancée ; élévation à travées
Toit à longs pans ; toit à longs pans brisés ; croupe
L'îlot D est délimité au nord par la rue du Commerce, à l'ouest par la rue Marceau, au sud par la rue du Maréchal-Foch, à l'est par la rue des Fusillés et, pour son angle rentrant sud-est, par la place de la Résistance. Il adopte un plan d'ensemble régulier en L avec 16 immeubles édifiés à front de rues. De type fermé, l'îlot comporte une cour commune formée de deux voies de desserte disposées en équerre. L'accès à ce cœur d'îlot s'effectue par deux passages d'entrée monumentaux de forme cintrée de cinq mètres de large, actuellement fermés par des grilles électriques. Ceux-ci sont situés rue des Fusillés et rue du Maréchal-Foch, en regard de passages identiques dépendant des îlots E et L. Tous les immeubles présentent un rez-de-chaussée commercial, sur lequel s'élèvent deux à trois étages-carrés, avec ou sans étage de comble. On distingue trois grands types de séquences d'immeubles. Sur les rues du Commerce, des Fusillés et du Maréchal-Foch, les édifices comptent deux-étages carrés et un étage de comble. Ils sont coiffés de toits à longs pans brisés couverts d'ardoise et comportent de grandes lucarnes à linteau droit.Les immeubles alignés sur la place de la Résistance possèdent un troisième étage-carré, ainsi qu'un étage de comble uniquement sur cour éclairé par des lucarnes à croupe. Comme l'ensemble des immeubles des îlots D, E, L et M disposés en L et formant la place de la Résistance, ces immeubles s'inscrivent dans une composition architecturale préétablie qui définit leur hauteur (13,60 mètres), leur couvrement (longs pans couverts d'ardoise et croupes, souches de cheminée en béton), les matériaux utilisés (pierre prétaillée disposée en assises régulières en parement des façades) et la répartition des ouvertures en façade (portes-fenêtres aux premier et deuxième étages, garde-corps en ferronnerie aux motifs de treillis de losanges, contrevents pouvant rentrer dans les murs et faits de deux vantaux inclinables dans leur moitié supérieure). Les immeubles bordant la rue Marceau, à trois étages-carrés également, disposent d'un étage de comble percé sur rue et sur cour de lucarnes du même type. Cette séquence d'immeubles adopte également une couverture à longs pans couverts d'ardoise.Le gros-œuvre de l'ensemble est constitué d'une ossature en béton armé et d'une maçonnerie de moellons avec chaînes d'angle en briques. Les façades sur rue sont recouvertes de pierre de taille disposée en assises régulières, tandis que côté cour, un simple enduit ciment est appliqué sur les façades postérieures des immeubles et des garages en rez-de-chaussée. Les garde-corps des balcons et fenêtres de l'ensemble de l'îlot sont composés des mêmes éléments décoratifs réalisés en ferronnerie et présentant un treillis de losanges. Les portes d'entrée des immeubles ont fait l'objet d'un traitement plus différencié, leur décor en ferronnerie étant vraisemblablement laissé à l'appréciation de chaque architecte d'opération.On dénombre un total de 62 logements pour une surface pondérée de 12 550 m² environ. Une chaufferie commune, alimentant également les îlots L, K et Q, et un transformateur sont présents en cœur d'îlot. Creusée sous la cour, une longue galerie technique regroupe les réseaux d'eaux, d'électricité, de gaz et de téléphone. Elle est raccordée aux caves qui sont ménagées dans le sous-sol des immeubles.
Cristallisant tant d'attentes après la Libération mais essuyant des déceptions profondes, l'îlot D représente un élément fort de la reconstruction tourangelle pour laquelle il eut valeur de test puis de contre-exemple à l'issue d'un chantier long de plus de quatre ans. Il marque le point de départ de la renaissance du quartier et de la modélisation d'une place nouvelle, les îlots E, L et M reprenant en miroir sa forme en L pour structurer la place de la Résistance.
Propriété privée
2010
(c) Région Centre-Val de Loire, Inventaire général ; (c) Université de Tours
2011
Fourchet Marie-Luce
Dossier individuel
Région Centre-Val de Loire - Service régional de l'Inventaire - 6 rue de la Manufacture 45000 Orléans – 02.38.70.25.06