Îlot
Îlot G
Îlot G
Centre-Val de Loire ; Indre-et-Loire (37) ; Tours ; Colbert (rue) ; Jules-Favre (rue) ; Beaune-Semblançay (jardin de) ; Berthelot (rue) ; Nationale (rue)
Val de Loire
Tours-Centre
Quartier sinistré nord
Colbert (rue) ; Jules-Favre (rue) ; Beaune-Semblançay (jardin de) ; Berthelot (rue) ; Nationale (rue)
2010 DY 185 à 202, 240 ;
En ville
Immeuble ; boutique ; brasserie (restaurant) ; passage d'entrée ; garage ; transformateur ; bureau ; hôtel de voyageurs
3e quart 20e siècle
1954
Daté par source ; daté par source
Attribution par source ; attribution par source
L'îlot G se dresse sur un parcellaire qui comprenait avant-guerre plusieurs édifices remarquables de la ville de Tours, les hôtels de Beaune-Semblançay, Lange des Bernières et Dunois, qui sont durement touchés par le sinistre du quartier nord en juin 1940 et dont les ruines éveillent une véritable conscience patrimoniale. En 1941, les vestiges de l'hôtel de Beaune-Semblançay font l'objet d'un premier classement au titre des Monuments historiques afin d'assurer leur protection. La chapelle et un pan de mur restant du bel édifice Renaissance sont alors consolidés dans l'attente de leur intégration au sein d'un ensemble reconstruit. À la Libération, la présence de ces éléments classés guide fortement le remembrement de l'îlot G et incite à l'aménagement d'un espace vert destiné à les mettre en valeur.Désigné architecte chef de groupe, Pierre Labadie débute les études de l'îlot G à la fin de l'année 1951. Les plans des immeubles ordonnancés qui bordent les rues Nationale et Colbert sont dressés sous la direction de l'architecte en chef Pierre Patout. Le lancement du chantier est envisagé pour le mois d'août 1952, mais les modifications de plusieurs parcelles entraînent de longues discussions qui l'ajournent sine die. Les travaux ne démarrent réellement qu'en 1954, après la réalisation des terrassements en juillet et le vote des adjudications en août. Au préalable, le cinéma Olympia situé dans l'ancienne église Saint-François-de-Paule, à l'angle sud-est de cet ilot, est entièrement démoli, et reconstruit dans l'îlot I sur les plans de Labadie. La réalisation de l'îlot G s'échelonne de septembre 1954 à septembre 1956, pour une dépense chiffrée à 255 millions de francs. Les premières boutiques ouvrent en 1956 et le dernier certificat de conformité est signé en juillet 1958.L'îlot n'a depuis connu aucune transformation majeure hormis le réaménagement du jardin de Beaune-Semblançay et de ses abords en 2005.
Pierre ; plaquis ; ciment ; enduit ; béton armé ; maçonnerie ; moellon
Ardoise
Ensemble concerté
Sous-sol ; rez-de-chaussée ; entresol ; 2 étages carrés ; 3 étages carrés ; étage de comble
Élévation à travées ; élévation ordonnancée
Toit à longs pans ; toit à longs pans brisés ; toit en pavillon ; croupe ; croupe brisée
L'îlot G est délimité au nord par la rue Colbert, à l'ouest par la rue Nationale, au sud par la rue Berthelot et à l'est par la rue Jules-Favre. Afin de favoriser l'aménagement du cœur d'îlot en jardin public mettant en valeur les vestiges de l'hôtel de Beaune-Semblançay, l'îlot adopte une forme largement ouverte à l'est. Cet accès principal est encadré de deux pavillons d'angle tandis qu'à l'ouest, rue Nationale, un second passage piéton est ménagé au rez-de-chaussée d'un immeuble. L'ensemble concerté se compose de quinze immeubles alignés à front de rues et rassemblant 65 logements et un hôtel de voyageurs. Le rez-de-chaussée commercial est principalement occupé par des boutiques et des bureaux. Côté cour, une rangée de garages à toit-terrasse s'implante le long des façades nord et sud. L'îlot possède un transformateur, contigu à la chapelle de Beaune-Semblançay. L'alimentation des immeubles en air chaud est assurée par la chaufferie de l'îlot H voisin. Le gros-œuvre associe une ossature en béton armé et une maçonnerie de moellons. Comprenant un sous-sol, un rez-de-chaussée et trois à quatre niveaux d'habitation, l'îlot G offre différents types de séquences de façades sur rue : les façades rues Nationale et Colbert, positionnées à l'entrée de l'artère principale de la ville, relèvent de l'ordonnance architecturale établie par Pierre Patout, et composent un front bâti homogène, tandis que les façades donnant sur les rues Berthelot et Jules-Favre bénéficient d'un tout autre traitement destiné à s'harmoniser au bâti plus ancien qui leur fait face. Rues Nationale et Colbert, les rez-de-chaussée commerciaux entresolés sont surmontés de trois étages-carrés présentant un plaquis de pierre blanche. Les toits à longs pans et croupes sont couverts d'ardoise et hérissés de souches de cheminée en brique. L'élévation en retrait de ces étages ménage une terrasse qui forme un auvent filant pour les boutiques. Au carrefour des rues Nationale et Colbert, un immeuble d'angle se dégage de cette longue séquence : de plan carré et couvert d'un toit en pavillon, il comprend un rez-de-chaussée, un entresol et trois étages-carrés d'habitation dont aucun n'est en retrait par rapport à la rue Nationale. Par ailleurs, le balcon du premier étage de ce pavillon d'angle forme saillie (garde-corps en ferronnerie). Véritable signal urbain posté en haut de la rue Nationale, ce pavillon d'angle constitue avec son pendant symétrique à l'angle nord-est de l'îlot E la véritable entrée de la rue Nationale.Rue Berthelot, les façades de trois des quatre immeubles sont revêtues d'un enduit ciment, et des bandeaux horizontaux soulignent la superposition des trois étages-carrés sur rez-de-chaussée, couronnée d'une large corniche en béton moulé. Le quatrième immeuble, positionné dans l'angle sud-est de l'îlot, reprend le parement de pierre blanche rencontré rue Nationale et se distingue par la présence à chaque étage d'un balcon filant à garde-corps galbé en ferronnerie. Rue Jules-Favre, les pavillons d'angle encadrant l'accès principal au cœur d'îlot s'accordent à la façade néoclassique de la Chambre de Commerce qui leur fait face. Ils comptent un rez-de-chaussée, deux étages-carrés et un étage de comble percé de lucarnes rentrantes. Leurs façades sont couvertes d'un enduit ciment et sont marquées par un ressaut vertical de deux travées. Les baies des étages-carrés se parent de garde-corps en ferronnerie, aux motifs d'entrelacs. Les lucarnes s'ouvrent sur d'étroites terrasses délimitées par des balustrades en pierre. Également soignées, les façades ouvrant sur le jardin comportent, au premier étage, des garde-corps en ferronnerie.
Dernier des trois îlots construits sur le côté est de la rue Nationale, l'îlot G marque exceptionnellement la reconstruction du quartier nord par son intégration réussie de vestiges historiques au sein d'un ensemble concerté d'immeubles neufs.
Propriété privée ; propriété de la commune
2010
(c) Région Centre-Val de Loire, Inventaire général ; (c) Université de Tours
2011
Fourchet Marie-Luce
Dossier individuel
Région Centre-Val de Loire - Service régional de l'Inventaire - 6 rue de la Manufacture 45000 Orléans – 02.38.70.25.06