Rue ; front bâti
Rue Nationale
Rue Nationale
Centre-Val de Loire ; Indre-et-Loire (37) ; Tours ; Nationale (rue) 15 à 49, 26 à 64, 71
Val de Loire
Tours-Centre
Quartier sinistré nord
Nationale (rue) 15 à 49, 26 à 64, 71
2010 DW 5 ; 2010 DY 151 à 158, 168, 169, 175 à 179, 192 à 197, 277 ; 2010 DZ 84 à 92, 101 à 107, 179 à 189
En ville
Immeuble ; boutique ; banque ; restaurant ; passage d'entrée
2e quart 20e siècle ; 3e quart 20e siècle
1949
Daté par source ; daté par source ; daté par source
Attribution par source
Édifiée sur le tracé de la route d'Espagne, la rue Nationale résulte des travaux lancés au 18e siècle sous la conduite de l'intendant Du Cluzel aux fins de réalisation d'une grande perspective nord-sud. Cette artère commerçante, large d'une quinzaine de mètres et bordée d'immeubles ordonnancés, est au début du 20e siècle un lieu animé et apprécié des Tourangeaux qui l'empruntent quotidiennement en grand nombre, malgré des embouteillages permanents et des trottoirs envahis d'étals. Les bombardements qui frappent l'entrée nord en juin 1940 déclenchent un vaste incendie qui s'étend de part et d'autre de la rue Nationale jusqu'aux rues Néricault-Destouches et Emile-Zola, détruisant les deux tiers de cette artère principale. Le caractère prioritaire de la reconstruction de la rue Nationale est reconnu par les plus hautes instances ministérielles qui en confient le plan d'aménagement à l'architecte Camille Lefèvre dès la fin de l'année 1940. Faisant l'objet de vifs débats tout au long de 1941, la reconstruction de la rue Nationale répond finalement à deux principes : un élargissement de la quinzaine de mètres avant destruction à 23 mètres d'une part, d'autre part des élévations de trois étages s'intégrant à la silhouette des immeubles anciens conservés dans le tiers sud de la rue. C'est finalement l'architecte Pierre Patout, chargé en 1946 par le ministère de la Reconstruction de diriger les opérations de la zone sinistrée nord, qui livre dans un style tourangeau revisité des ensembles coiffés de hautes toitures d'ardoise et des façades de pierre blanche rappelant le tuffeau des maisons anciennes.Les chantiers des six îlots M, E, I, H, G et P qui bordent la rue Nationale se déroulent successivement de 1950 à 1959.
Pierre ; plaquis ; béton armé ; maçonnerie ; moellon
Ardoise
Ensemble concerté
Sous-sol ; rez-de-chaussée ; entresol ; 3 étages carrés
Élévation ordonnancée
Toit à longs pans ; toit en pavillon ; croupe
Cet aménagement urbain est formé par l'alignement de six îlots reconstruits de part et d'autre de la rue Nationale (îlots E, M, P, I, H et G), ainsi que de l'agence du Crédit Lyonnais édifiée dans la partie non sinistrée, au croisement avec la rue Etienne-Pallu. L'ensemble est caractérisé par une même ordonnance architecturale appliquée aux façades sur rue des immeubles, ainsi qu'à quelques travées en retour sur les rues perpendiculaires adjacentes. Pour chacun des îlots E, M, P, I, H et G, les édifices bordant la rue Nationale composent un bâti linéaire très homogène, comprenant un rez-de-chaussée commercial entresolé et trois étages-carrés. L'augmentation graduelle du niveau d'entresol des boutiques permet de compenser, sur la longueur d'un îlot, l'importante déclivité de la rue du nord au sud. L'élévation en retrait des trois étages supérieurs ménage une terrasse au-devant du premier étage et forme un auvent filant pour les commerces. Chacun de ces niveaux d'habitation présente un type de garde-corps différent : au premier étage, une longue terrasse filante est délimitée par un garde-corps plein en béton, revêtu d'un plaquis de pierre ; au deuxième étage, une série de balcons individuels avec garde-corps en ferronnerie présentant un léger ressaut aux deux angles ; au troisième étage, un simple garde-corps de même nature. Les fenêtres et portes-fenêtres d'origine possèdent un châssis et des contrevents métalliques.Ces six îlots disposent en façade sur la rue Nationale d'un parement de pierre blanche, découpé en plaques et scellé à une maçonnerie traditionnelle en moellons. Ils sont coiffés de toits à longs-pans et croupes couverts d'ardoise et hérissés de souches de cheminées en brique. Le Crédit Lyonnais suit une composition strictement similaire.Six pavillons d'angle, disposés symétriquement de chaque côté de la rue Nationale, viennent compléter cette ordonnance monumentale. Adoptant un plan carré, ils comptent un rez-de-chaussée, un entresol et trois étages-carrés dont aucun n'est élevé en retrait. D'un gabarit différent et comportant une couverture pyramidale, ces pavillons d'angle se différencient d'autant plus des immeubles mitoyens que le balcon de leur premier étage carré sur la rue Nationale forme saillie. Deux d'entre eux se positionnent aux angles nord des îlots E et G, constituant de véritables pavillons d'entrée de la rue Nationale. Les quatre autres pavillons font partie de la placette imaginé par Pierre Patout au carrefour des rues des Halles et de la Scellerie pour rattraper la déclivité de la rue. Ils forment également, avec quatre autres corps de bâtiment, de plan rectangulaire et comportant un niveau de moins (absence d'entresol), un dispositif volumétrique qui établit une transition entre l'élévation de la rue Nationale et celle des rues des Halles et de la Scellerie, qui lui sont perpendiculaires.
Propriété publique
2010
(c) Région Centre-Val de Loire, Inventaire général ; (c) Université de Tours
2011
Fourchet Marie-Luce
Dossier individuel
Région Centre-Val de Loire - Service régional de l'Inventaire - 6 rue de la Manufacture 45000 Orléans – 02.38.70.25.06