Port
Port urbain
Port dit port de Tours
Centre-Val de Loire ; Indre-et-Loire (37) ; Tours ; France (place Anatole)
Région Centre-Val de Loire
Tours-Centre
France (place Anatole)
En ville
Loire (la)
Milieu 19e siècle
1849
Daté par source
La fin du XVIIIe siècle voit à Tours la réalisation de travaux importants aux abords du fleuve : construction d'un nouveau pont sur la Loire (1765-1778), percement de l'actuelle rue Nationale (perpendiculaire au fleuve) et aménagement des deux terrasses arborées des Carmélites et de Saint-Julien (1772-1786). De part et d'autre du pont, un nouveau port est également établi. Ce port est divisé en deux parties séparées par la culée gauche de l'ouvrage d'art. Les plans de cette période montrent que chaque partie du port est alors équipée d'une cale abreuvoir simple orientée vers l'aval.Il semble que le port de Tours ne subit pas de modification notable durant la première moitié du XIXe siècle. La partie située en amont du port est appelée « port au bois » sur différents plans datés des années 1830 et 1840.En 1844, l'ingénieur Jégou estime que, de tous les ports d'Indre-et-Loire, celui de Tours est « le plus important et le plus incommode à la fois. Les cales trop peu spacieuses sont encombrées de dépôts permanents qui donnent au port un aspect hideux, indigne de la belle ville dont il forme l'abord ». Il précise qu'un projet d'agrandissement est alors soumis à l'approbation de l'administration supérieure. Ce projet semble être celui dressé en octobre 1843 par l'ingénieur ordinaire Cormier qui propose d'allonger (de 420 m à 543 m) et d'élargir (de 50 à 75 m) les deux ports grâce à une avancée en lit de rivière.En 1845, l'ingénieur Jégou réaffirme que le port de Tours est dans un très mauvais état. Il déplore que la ville ne souhaite pas contribuer à la dépense qui aurait permis de l'agrandir et de l'embellir. Un nouveau projet, alors soumis à l'approbation de l'administration, se limite à une simple restauration des ouvrages existants.Cependant un nouveau projet est rédigé (on ne connaît malheureusement pas l'auteur) le 13 août 1845. On envisage alors de terminer le port côté fleuve par un quai incliné ("une murette d'un fruit léger élevée constamment de 1,50 m au-dessus de l'étiage"). « L'inclinaison du port sera de 15%, la même que celle du port de Nantes, celle que proposent aujourd'hui tous les ingénieurs de la Loire ». Cette disposition doit permettre un service facile quelle que soit la hauteur des eaux, un chargement et un déchargement des marchandises effectués à l'aide de madriers. Pour établir des rapports avec la rivière sans gêner le service, le projet prévoit des escaliers pratiqués dans le massif de la maçonnerie de la murette et distants de 50 m. Trente organeaux distants de dix mètres et placés à cinq mètres du bords doivent servir à amarrer les bateaux. En amont et en aval, le port doit se terminer par de vastes abreuvoirs. La surface du port doit être pavée sur dix mètres de large, le reste sera empierré.Rien ne se fait durant les années suivantes malgré des descriptions alarmantes du port de Tours. En 1847, l'inspecteur des Ponts-et-Chaussées écrit notamment : à Tours, « deux ports servent au mouvement des marchandises, l'un en amont du pont (150 m de long), l'autre en aval (270 m de long). Tous les deux se terminent par des cales de descente à la rivière. Aucun de ces ports ne satisfait à sa destination. Le premier est étroit, irrégulier, son inclinaison est excessive et il n'est presque d'aucune utilité, sa partie supérieure sert de dépôt de bois. Le second est plus convenable sous le rapport de l'étendue, de la forme et des pentes mais l'eau s'en éloigne et il s'y forme des atterrissements ; la rive est en outre occupée par des blanchisseuses, par les embarcadères des bateaux à vapeur, de sorte que le commerce dispose à peine du cinquième de sa longueur. Le port est du reste couvert dans presque toute son étendue de dépôt de bois, de pierre, de charbon, de linge à sécher ; c'est un désordre que l'on ne peut concevoir quand on ne l'a pas vu ». Les directeurs des quatre compagnies de bateaux à vapeur, les principaux commerçants et les maîtres mariniers demandent que les moyens de chargement et de déchargement des marchandises soient facilités.Le 22 avril 1847, le conseil général des Ponts-et-Chaussées doit choisir entre deux projets proposés pour le port de Tours : le premier (date et auteur inconnus) « avance en lit de rivière jusqu'au delà de la première pile du pont, une grande partie des anciens ports est aménagée pour établir deux terrasses ou promenades publiques dont l'usage serait interdit au service de la navigation ». Le second projet (celui du 13 août 1845 décrit plus haut) propose que le port « avance en lit de rivière seulement à une petite distance au-delà de la culée de la rive gauche, l'usage des emplacements des anciens ports est conservé au service de la navigation, les terrasses ne sont pas reconstruites ». Le Conseil approuve le second projet sous réserve de diminuer la pente du bas port de 0,15 à 0,10 m pm et que le couronnement de la murette soit établi à deux mètres au-dessus de l'étiage. Les organeaux doivent être placés parallèlement l'un à dix mètres, l'autre à vingt mètres de l'arrête du couronnement. Ces organeaux doivent être distants l'un de l'autre de vingt mètres dans le même rang et alterneront de rang à rang.Tout semble réglé pour que les travaux soient enfin réalisés. Pourtant, près de deux ans plus tard, lors des délibérations du conseil municipal du 17 janvier 1849, le conseil se plaint que l'Etat ne fait rien pour l'amélioration des ports de Tours alors que les études sont depuis longtemps achevées.Les travaux sont finalement réalisés de 1849 à 1853. Un plan dressé par l'ingénieur Cormier en 1854 figure l'état du port terminé : la rive du port côté fleuve est dorénavant perpendiculaire au pont (ce qui n'était pas le cas avant 1849). Seule une petite section du port située en aval est encore en biais par rapport à l'ouvrage d'art, probablement en raison des travaux et des destructions trop importantes qu'auraient nécessité un port totalement rectiligne. Le port ayant été agrandi du côté du fleuve, les parties aval et amont communiquent maintenant au moyen d'un passage sous le tablier du pont, ce qui apporte certainement une grande commodité à la navigation. En amont du pont, les ingénieurs ont conservé une grande cale abreuvoir simple ancienne (elle sera supprimée avant 1866) et la nouvelle cale en tablier est équipée de trois petites cales abreuvoirs. Le port mesure 578 m de long sur 30 m de large. Il est établi à 2,50 m au-dessus de l'étiage. Cependant le nouveau port ne donne pas toute satisfaction puisque dès 1862, le commerce et des représentants de l'industrie (Schneider et Cie, forges et fonderie du Creusot) signalent, dans une pétition adressée au préfet, l'état déplorable du port de Tours : ils dénoncent la présence d'ensablement interdisant l'accès au port en eaux moyennes et reprochent la pente trop raide des rampes de service (12 à 14 cm par mètre).Le port de Tours ne connaît pas de modification notable jusqu'en juin 1940 où il subit les bombardements visant les ponts sur la Loire. Le port lui-même semble avoir subi des dégâts sous le tablier du pont (le mur du quai incliné est reconstruit). Les accès depuis la ville ont également été touchés, notamment l'escalier descendant depuis le tablier du pont côté amont.Les photographies aériennes des années 1950-1960 montrent que le port est toujours en activité. On note la présence de rails utilisés pour faciliter le déplacement d'une grue pour les chargements et déchargements de marchandises.Dans les années 1960-1980 (aucun document n'a été retrouvé pour dater précisément ces travaux), la rive gauche de la Loire est bordée d'une « promenade » en béton en avancée sur le fleuve (environ neuf mètres de large au niveau du pont), probablement pour compenser la baisse du niveau de l'eau.Ces travaux nécessitent la destruction de la cale abreuvoir simple aval (remplacée par une autre du même type située plus dans le lit du fleuve) et l'enfouissement partiel de la cale abreuvoir amont.La section du port de 1849 établi en biais et située en aval du pont n'est plus visible aujourd'hui. Faute de document, il est difficile de connaître la période de modification de ce secteur (seconde moitié du XXe siècle ?).
Situé rive gauche, de part et d'autre du pont Wilson, le port de Tours mesure environ 500 mètres long (entre l'université François Rabelais et la Bibliothèque municipale de Tours). Il est constitué d'une cale en tablier à quai incliné, des vestiges d'une cale abreuvoir simple en amont du pont et d'une cale abreuvoir simple moderne en aval du pont (non étudiée).
Numéro de l'ouvrage dans la base Diren : 37261-12.
Propriété publique
2010
(c) Région Centre-Val de Loire, Inventaire général
2012
Mauret-Cribellier Valérie
Dossier individuel
Région Centre-Val de Loire - Service régional de l'Inventaire - 6 rue de la Manufacture 45000 Orléans – 02.38.70.25.06