École
Les écoles de Morez
Bourgogne-Franche-Comté ; Jura (39) ; Morez
Anciennement région de : Franche-Comté
Morez
3e quart 19e siècle ; 3e quart 20e siècle ; 4e quart 20e siècle
Attribution par source ; attribution par tradition orale
Suivant de près les lois en la matière, voire les anticipant, la création des écoles tant publiques que privées traduit l'essor de Morez au 19e siècle puis au lendemain de la seconde guerre mondiale. Le dynamisme industriel de la ville explique d'ailleurs qu'elle soit le siège de la première école professionnelle du département. La première école attestée ouvre à la suite de la construction de l'église en 1724 puis s'établit dans le presbytère, édifié durant la décennie 1750 (et aujourd'hui détruit). Désaffectée au culte en 1827, l'ancienne église est transformée en 1835-1836, selon les plans de l'architecte d'arrondissement Claude-Marie Dalloz, pour accueillir les écoles de garçons. En 1856, une centaine d'entre eux sont répartis entre les deux classes de l'école primaire et celle de l'école supérieure, et 120 filles fréquentent deux écoles communales établies dans des locaux loués. Elles se transporteront en 1863 à l'étage de la halle aux vins, réutilisant les locaux aménagés pour une éphémère école d'horlogerie, active de 1855 à 1861-1862. A côté de ces écoles publiques, les écoles privées sont nombreuses. Ainsi le très actif curé Joseph-Marie Grenier fait construire par le même Dalloz, entre 1838 et 1842, en pendant au nouveau presbytère, une école de filles dont il confie la gestion aux religieuses de l'ordre des Saints-Anges, qui tiennent également un local (loué) dans le bas de Morez. Grenier achète aussi en 1851 une maison dans le bas de Morez pour la transformer en école de garçons avec internat : dirigée par des frères maristes (religieux de l'ordre des Petits Frères de Marie) , elle compte 200 élèves. Ces mêmes maristes vont transférer dans le nouveau presbytère une salle de classe auparavant située dans un local loué puis, pour regrouper ces salles, font bâtir en 1868 quai Jobez l'école Saint-Joseph (détruite depuis). La loi du 1er juin 1878 rendant la construction des " maisons d'école " obligatoire et la ville de Morez s'étendant en longueur, le Conseil municipal élabore un programme avec groupe scolaire en son centre, réuni à l'hôtel de ville, et une école à chaque extrémité. Après un projet (demeuré sans suite) dès 1877 par l'architecte Achille Paillot, de Lons-le-Saunier, le Conseil organise en juin 1879 un concours d'architectes et entérine, le 2 avril 1880, le choix de Tony Ferret, de Bourg-en-Bresse, et d'Adrien Pinchard, de Mâcon. Les travaux sont réalisés de 1887 à 1889 pour l'école du Haut (199 bis rue de la République) et de 1887 à 1890 pour le complexe hôtel de ville - groupe scolaire (110-112 rue de la République) , inauguré le 10 août 1890. En 1889, la municipalité avait demandé à Ferret et Pinchard d'aménager une école professionnelle communale dans ce groupe ; le décret du 31 août 1895 la transforme en Ecole pratique d'industrie. L'école du Bas (7 rue de l'Evalude) est bâtie dans un second temps, suivant un projet de Charles Meunier (de Saint-Claude) , retenu face au lédonien Jules Pelletier : la commune en prend possession le 1er mai 1897. Dernière construction de cette fin du 19e siècle : l'école établie de 1898 à 1900 quai Jobez par le curé Fusier et confiée aux Petits Frères de Marie (ou Frères maristes des Ecoles). La première moitié du 20e siècle est marquée par la création de l'Ecole nationale d'Optique : ouverture d'une section de lunetterie en 1904 au sein de l'Ecole pratique, essor de cet établissement dont les élèves viennent de toute la France, transformation en Ecole nationale professionnelle par la loi du 13 juillet 1925, construction par l'architecte de l'enseignement technique Paul Guadet (assisté d'André Boucton) d'un lycée qui est inauguré le 18 juin 1933. Le boom démographique suivant la Seconde Guerre mondiale nécessite la construction de nouveaux quartiers, eux aussi équipés d'écoles : Villedieu avec une maternelle (23 avenue de la Libération) en 1963 (sur des plans des architectes san-claudiens André David et Auguste Favier) et une crèche (rue de la Verrerie) en 1977 (architectes Auguste Favier, Jean-Michel Curtet et Duboin) , Sur le Puits avec un bâtiment de l'agence parisienne Parlos (vraisemblablement Gabriel Parlos, 15 rue de Verneuil) réunissant écoles maternelle et primaire (10 avenue Louis Paget) en 1979. Par ailleurs, le collège d'enseignement général Pierre-Hyacinthe Caseaux, oeuvre des architectes parisiens Albert Favre et Pierre Burc, ouvre rue de la Citadelle le 15 septembre 1968. Sur les quinze écoles localisées, neuf ont été étudiées.
Calcaire ; moellon ; enduit ; pierre de taille ; béton ; béton armé ; parpaing de béton
Métal en couverture ; béton en couverture
Chacune des écoles s'inscrit bien dans son époque. Ainsi, les bâtiments des 18e et 19e siècles sont construits en maçonnerie de moellons calcaires enduite, ceux du 20e siècle en béton enduit. Illustration du style Art déco, le lycée Victor Bérard est en béton armé et, à l'origine tout au moins, couvert de terrasses également en béton. Il se démarque par la prouesse que constitue son implantation sur une fort pente, ce qui explique qu'il s'étage sur 11 niveaux au total et soit desservi par un escalier monumental nécessitant un corps de bâtiment à lui seul. Le collège Caseaux fait appel à une ossature béton avec remplissage par des éléments préfabriqués à revêtement de mosaïques. Ces bâtiments sont coiffés de toits à longs pans (à l'exception de la maternelle de Villedieu, dont les toits sont en appentis) et tous ont en commun d'avoir des couvertures métalliques, réponse économique à la rigueur des conditions climatiques locales.
2009
© Région Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
2009
Poupard Laurent
Dossier thématique
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