Îlot
Îlot K
Îlot K
Centre-Val de Loire ; Loir-et-Cher (41) ; Blois ; Résistance (rond point de la) ; Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny (rue du) ; Jeanne-d'Arc (rue) ; Henry-Drussy (rue)
Val de Loire
Rive droite
Résistance (rond point de la) ; Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny (rue du) ; Jeanne-d'Arc (rue) ; Henry-Drussy (rue)
2010 DO 344 à 348 ; 2010 DO 517 à 519 ; 2010 DO 352 à 357
En ville
Immeuble ; boutique ; garage ; restaurant ; café ; banque ; cinéma ; garage de réparation automobile ; bureau
3e quart 20e siècle
1951
Daté par source
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Girault (propriétaire) ; Marbob (propriétaire) ; Gallas (propriétaire) ; Buzelin (propriétaire) ; Balleux (propriétaire) ; Billarand (propriétaire) ; Cazin (propriétaire) ; Josnon (propriétaire) ; Lanlard (propriétaire) ; Bréon (propriétaire) ; Coutant (propriétaire)
L'îlot K fut prévu dès le plan de Reconstruction et d'Aménagement de 1942 sur un terrain mixte c'est-à-dire pour partie rasé du fait des destructions de 1940, et pour une autre partie épargné. En effet, Charles Nicod envisagea dès lors de créer une liaison directe entre la rue des Juifs et les quais facilitant la circulation vers Orléans, percement qui impliquait l'expropriation de sept immeubles entre l'ancienne rue Foulerie et le Mail. L'îlot K du fait de cette implantation à la frontière de la zone détruite eut une construction complexe et longue, s'étirant entre 1951 et 1961, en deux phases distinctes.¶¶Étant un des îlots de la place de tête de pont où la reconstruction de la ville commença en 1946, sa construction fut inscrite au programme des îlots prioritaires assez tôt, dès 1949. Dès 1949 également, les architectes agréés se mirent d'accord sur la répartition des immeubles à reconstruire dans cet îlot et les confièrent à Paul Robert-Houdin, Lucien Joubert et au cabinet Amiot. Ce n'est cependant qu'en 1951 que la construction des immeubles commença sur la zone détruite. La première séquence d'immeubles mise en travaux fut celle conçue par le cabinet Amiot donnant sur la rue Henry-Drussy et sur la rue Jeanne-d'Arc, puis les travaux des immeubles dessinés par Lucien Joubert furent lancés. Enfin commencèrent ceux donnant sur le rond-point de la Résistance, dessinés par Paul Robert-Houdin. Ces immeubles étaient tous habités à l'automne 1954.¶¶La construction de l'immeuble situé à l'angle de la rue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny et de la nouvelle rue Jeanne-d'Arc, sur la partie expropriée et détruite après guerre, intervint dans un second temps. Les six propriétaires d'immeubles situés entre le Mail et la rue de la Foulerie furent expropriés entre 1946 et 1948. Un seul propriétaire, Monsieur Girault, bénéficia de la reconstruction d'un immeuble sur place, les autres furent déplacés dans les îlots M, C et Y. La destruction des immeubles fut longtemps ajournée dans l'attente du relogement de leurs occupants. L'opération de percement de la voie nouvelle fut même remise en cause, la politique du ministère en matière d'expropriation étant devenue entre temps plus restrictive. La municipalité tenant à cette nouvelle voie, la question fut finalement tranchée par la Commission Départementale de la Reconstruction dans sa séance du 3 novembre 1953. A cette date, une soixantaine de personnes devaient encore être relogées pour que les démolitions puissent être entreprises. Lucien Joubert livra en mai 1954 les plans de construction de l'immeuble Girault. Les destructions furent finalement prévues en 1957, la construction de l'immeuble s'achevant en 1961. ¶¶L'îlot K a également la particularité d'avoir abrité le cinéma Palace, qui était situé avant guerre au 12 rue du Pont, et qui fut détruit dans les bombardements et les incendies du 16 juin 1940. Momentanément installé dans le théâtre, place Louis-XII, avant la destruction de celui-ci, le cinéma fut reconstruit entre 1952 et 1957 dans l'îlot K, sur les plans de Lucien Joubert. Le public y accédait sur les quais, la grande salle de 600 places étant implantée dans le cœur d'îlot. Le cinéma subit de lourdes transformations en 1979 lors de sa division en trois salles de jauge inférieure, puis il ferma en 1989. Il est aujourd'hui remplacé par une discothèque. De même, l'îlot comprenait à l'origine un hôtel - l'immeuble Marbob, dessiné par Lucien Joubert - avec salle de restaurant en rez-de-chaussée qui a été transformé en logement. En revanche quelques vitrines de magasins sont encore conservées : elles se distinguent par les grandes dimensions de leurs ouvertures vitrées que l'emploi de différentes qualités de verre structure.¶¶L'îlot K est avec l'îlot E, le seul îlot pour lequel nous avons retrouvé les plans de l'intégralité des immeubles.
Brique ; enduit ; béton armé ; pierre de taille ; moellon
Ardoise
Étage de soubassement ; rez-de-chaussée surélevé ; 1 étage carré ; 2 étages carrés ; étage de comble
Toit à longs pans
¶L'îlot K est situé sur le rond-point de la Résistance, entre les quais, la rue Jeanne-d'Arc et la rue Henry-Drussy. Il est composé de douze immeubles qui se structurent en trois grandes séquences. ¶¶Donnant sur la place de tête de pont, trois immeubles, construits en pierre de taille s'intègrent dans l'ordonnance de la place. La séquence d'immeubles située rue Henry-Drussy, sans grande unité, comporte des façades enduites et animées pour certaines par des encadrements de baies en briques. Ces immeubles comportent un seul étage carré et un étage de comble. Enfin donnant sur les quais, une troisième séquence est composée d'immeubles plus hauts, à deux étages carrés sous comble, aux façades couvertes d'un enduit clair, subtilement animées par des encadrements de baies en pierre ou imitant la pierre. Ainsi les deux façades de l'îlot donnant sur les quais, soit ses deux façades les plus en vue, présentent un même gabarit de deux étages carrés sous combles et des façades claires en pierre de taille ou enduits clairs, contrastant avec leur hauts toits sombres d'ardoises. ¶¶Le traitement des angles de l'îlot est un autre signe du travail d'adaptation des formes au contexte environnant effectué par les architectes. Sur la place de tête de pont, l'îlot présente un angle incurvé conforme à l'ordonnance définie pour le rond-point. A l'angle du quai et de la rue Jeanne-d'Arc, l'angle est traité dans le même esprit que la façade sur les quais : c'est un angle à pan coupé sobre. Enfin, l'angle donnant sur la place Ave-Maria, qui fait face à des immeubles anciens, adopte une forme plus pittoresque, moins monumentale, arrondie et soulignée par un balcon filant.¶¶Comme son voisin, l'îlot J, l'îlot K a un cœur d'îlot au niveau très inférieur à celui de la rue. Il est occupé en grande partie par la vaste salle de la discothèque.
Îlot entièrement reconstruit ; îlot ouvert
Secteur sauvegardé
Propriété privée
2010
(c) Région Centre-Val de Loire, Inventaire général
2010
De Decker Aurélie
Dossier individuel
Région Centre-Val de Loire - Service régional de l'Inventaire - 6 rue de la Manufacture 45000 Orléans – 02.38.70.25.06