Immeuble
Îlot P
Ensemble de 25 immeubles dit îlot P
Centre-Val de Loire ; Loir-et-Cher (41) ; Blois ; Villebois-Mareuil (quai) ; Président-Wilson (avenue du) ; Gaston-d'Orléans (rue) ; Premier-septembre (rue du)
Val de Loire
Rive gauche
Villebois-Mareuil (quai) ; Président-Wilson (avenue du) ; Gaston-d'Orléans (rue) ; Premier-septembre (rue du)
2010 DE 5 ; 2010 DE 22 à 27 ; 2010 DE 29 ; 2010 DE 491 à 498 ; 2010 DE 500 à 502 ; 2010 DE 504 à 507 ; 2010 DE 557 ; 2010 DE 619
En ville
Logement ; boutique ; restaurant ; banque ; garage ; bureau
Milieu 20e siècle
1948
Daté par source
Attribution par source ; attribution par source ; attribution par source
Comme l'ensemble de la rive gauche, la conception de l'îlot P n'est pas due à l'architecte urbaniste Charles Nicod qui laissa à la ville le soin de décider de l'organisation du quartier de Vienne. Le dessin de cet îlot fut manifestement puisé dans le plan de Paul Robert-Houdin qui avait été proposé et validé au lendemain des bombardements, à l'automne 1940. Il en reprend en effet les caractéristiques principales. L'îlot, tout en longueur, s'étend de la rue du Président-Wilson à la rue Gaston-d'Orléans, supprimant une partie de l'ancienne rue du Point-du-Jour. Bordé au sud par une voie nouvelle, il est en revanche peu profond. Enfin, sa délimitation au nord est marquée par un décrochement qui dégage, avec son symétrique l'îlot Q, une place en tête de pont. Le dessin de cet îlot s'inscrit donc dans une importante réorganisation du bâti et de la voirie du quartier de Vienne.¶¶L'îlot P fut le premier îlot reconstruit de la rive gauche. La construction de l'îlot commença en 1948 par l'angle sud-ouest et dura jusqu'en 1951 ou 1952. L'arrêté de clôture de remembrement de îlot P fut pris le 17 octobre 1952. L'îlot fut donc un des premiers à être habité dès 1952. Une pétition des commerçants du quai Villebois-Mareuil demanda d'ailleurs dès cette année la destruction des baraques qui encombraient encore le quai et nuisaient à leur commerce. En décembre 1952, le Ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme annonça la suppression de ces baraquements. ¶¶Les plans de ses immeubles sont dus aux architectes blésois Paul Robert-Houdin, Lucien Joubert et au cabinet Amiot. On note la particulière importance du travail de l'architecte des monuments historiques Paul Robert-Houdin, en charge de la moitié ouest des immeubles de front de Loire. Il mit en effet un soin particulier à composer une façade pittoresque et historicisante évitant ainsi l'écueil d'une façade monotone.¶¶La mise en valeur de la façade de l'îlot sur les quais se poursuivit dans les années cinquante. En 1954, des travaux de plantation furent projetés. André Aubert souhaitaient que le quai Villebois-Mareuil soit planté de tilleuls de Hollande qui se développeraient librement. En août 1955, les travaux de voirie définitifs furent réceptionnés. Fin 1957 enfin, les derniers baraquements qui étaient devant l'hôpital général furent démontés, rendant possible le raccordement définitif de la voirie du quai Villebois-Mareuil.¶¶On donna à la voie nouvelle qui borde le côté sud de l'îlot le nom de rue du Premier-Septembre faisant référence au jour de la libération du quartier de Vienne en 1944, deux semaines après la rive droite de la ville de Blois.¶¶L'îlot n'a pas subi de modification majeure depuis les années cinquante. Étant situé en périphérie du centre commerçant concentré sur la rive droite, il conserve même quelques exemples de vitrines qui n'ont pas été trop modifiées depuis leur conception.
Brique ; enduit ; béton armé ; moellon ; pierre de taille
Ardoise
Sous-sol ; rez-de-chaussée ; 2 étages carrés ; étage de comble
Toit à longs pans ; toit conique ; croupe
¶L'îlot P est le plus grand îlot de la reconstruction blésoise. De forme globalement rectangulaire, il s'étend, rive gauche, entre l'avenue du Président-Wilson et la rue Gaston-d'Orléans, déployant une façade de plus de 100 mètres le long du quai Villebois-Mareuil. Au nord-est, il marque un décrochement qui souligne avec l'îlot Q qui lui fait face, une sobre place de tête de pont. Il comprend 25 immeubles reconstruits.¶¶Les immeubles reconstruits qui le composent sont pratiquement tous du même gabarit : deux étages carrés et un étage de comble sur rez-de-chaussée. De même, à l'exception des immeubles qui donnent sur l'avenue du Président-Wilson, les immeubles ont tous des façades sur rue de faible largeur, en général composées de deux travées, oscillant entre six mètres cinquante et dix mètres. Une grande homogénéité se dégage donc de cet îlot à l'allure longue et massive. ¶¶Cependant, la conception architecturale des façades donnant sur le quai dans la partie occidentale de l'îlot rompt et anime cet ensemble évitant ainsi toute monotonie. La pierre de taille est introduite dans des encadrements de baies parfois harpés et dans une façade-pignon. La ligne presque continue des corniches est entrecoupée par deux murs pignons et une lucarne-pignon. La ligne des toits quant à elle est interrompue par une couverture à deux pans et à croupes. Des lucarnes de formes variées se succèdent : à croupe, pendante, à fronton, en oculi ou lucarne-attique. Un jeu sur des références variées à une architecture plus ancienne et savante - oriel, tourelle d'angle - complète enfin cette recherche confinant à un effet pittoresque. En outre cette longue façade est soulignée par l'aménagement paysager des quais qui sont soulignés par une rangée d'arbres.¶¶Le cœur d'îlot et la façade sur la rue du Premier-Septembre sont en revanche beaucoup plus modestes et n'ont apparemment pas fait l'objet du même soin. L'îlot y est traversé par une voie privée de circulation qui donne accès aux garages et aux entrées sur cour dont disposent de nombreux immeubles donnant sur le quai.
Partie d'îlot ; îlot ouvert
2010
(c) Région Centre-Val de Loire, Inventaire général
2010
De Decker Aurélie
Dossier individuel
Région Centre-Val de Loire - Service régional de l'Inventaire - 6 rue de la Manufacture 45000 Orléans – 02.38.70.25.06