Place
Place de la Résistance, actuellementtête de pont de la rive droite
Place de la Résistance dite tête de pont de la rive droite
Centre-Val de Loire ; Loir-et-Cher (41) ; Blois ; Résistance (rond point de la)
Val de Loire
Rive droite
Résistance (rond point de la)
1980 DNnon cadastré, domaine public ; 1980 DOnon cadastré, domaine public
En ville
Milieu 20e siècle
1946
Daté par source
Attribution par source ; attribution par source ; attribution par source
A la veille de la guerre, le pont, construit au début du XVIIIe siècle, débouchait directement sur la rue Denis-Papin, ouverte dans la seconde moitié du XIXe. Il manquait alors, de l'avis des Blésois, une place de tête de pont reliant le pont et la rue et facilitant la circulation à leur carrefour.¶¶En effet, la rue Denis-Papin ayant été réduite à l'état de ruine dans sa partie sud et jusqu'au pont lors des bombardements de juin 1940, l'idée de créer une place dans l'axe du pont s'imposa dans l'ensemble des projets de reconstruction proposés dès l'été 1940 par les Blésois.¶¶Elle fut reprise dans le projet de Paul Robert-Houdin validé à l'automne 1940, puis dans celui de Charles Nicod en 1941-42. Comme pour toutes les places reconstruites de la ville, une étude spéciale d'architecture fut menée, Charles Nicod et Jacques Billard en furent chargés. Il proposèrent une place au plan dégagé et hémicirculaire dans l'axe d'une rue Denis-Papin élargie. Les perspectives découvertes après les destructions étaient préservées par l'ouverture de deux voies nouvelles rayonnantes. Ils dessinèrent enfin la discipline d'architecture sobre et élégante à laquelle la construction des immeubles devait être soumise.¶¶La reconstruction de Blois commença place de la Résistance avec celle de l'îlot J en 1946. Cet îlot fut le lieu de la cérémonie de pose de la première pierre de la reconstruction de la ville par le Ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme, le 22 septembre 1946. Tous les plans d'exécution des immeubles donnant sur la place furent établis par l'architecte Paul Robert-Houdin et respectèrent rigoureusement les dispositions proposées dans l'étude spéciale d'architecture de Charles Nicod et Jacques Billard. Après l'îlot J, la construction de l'îlot I commença en 1949, puis suivirent celles des îlots H à partir de 1950, et K à partir de 1951. L'aménagement de la place elle-même n'intervint que dans la seconde moitié des années cinquante.¶¶L'aménagement du rond-point a depuis été adapté à une circulation automobile plus dense. Par ailleurs, le cadre architectural a perdu un peu de son homogénéité et l'espace de la place a diminué du fait de l'évolution des commerces installés en rez-de-chaussée et notamment de l'adjonction de terrasses couvertes. Il en résulte une place plus encombrée qu'à l'origine, dont la fonction se limite à celle de carrefour.
¶Le rond-point de la Résistance se situe rive droite, en tête du pont Jacques-Gabriel, au croisement de quatre voies : la route nationale des quais et les rues Denis-Papin, Henry-Drussy et Emile-Laurens. De forme hémicirculaire, elle s'ouvre sur la Loire et rayonne vers les points focaux de la ville : le château, la cathédrale, le grand-escalier Denis-Papin. Une ordonnance d'architecture a été appliquée à la place et au début de la rue Denis-Papin, conférant à l'ensemble une grande homogénéité. ¶¶Les quatre îlots donnant sur la place y présentent une façade incurvée de quatre travées chacune. Ces façades d'immeubles de quatre niveaux - un rez-de-chaussée en arcades, deux étages carrés et un étage de comble - se caractérisent par leur mode constructif en pierre de taille. Leurs différentes parties se distinguent en outre subtilement par un traitement de surface varié du matériau. Elles sont équilibrées verticalement et unifiées horizontalement respectivement par le rythme régulier des travées soulignées et par le balcon filant du premier étage. Ces derniers se justifient essentiellement par leur rôle de composition, leur situation sur un carrefour automobile limitant de fait leur valeur d'usage. La couverture à longs pans en forte pente est ouverte de lucarnes à frontons triangulaires et hérissée de hautes souches de cheminées en brique. ¶¶L'ordonnance se poursuit rue Denis-Papin où les immeubles ont un étage attique en plus, soit cinq niveaux : un rez-de-chaussée en arcades, deux étages carrés, un étage attique et un étage de comble. Le mode constructif y est plus modeste puisque les façades y présentent une maçonnerie traditionnelle en pierre avec moellon en remplissage sous enduit crépi. Les lucarnes à croupe, qui y remplacent les lucarnes à fronton triangulaire, manifestent également subtilement cette hiérarchie spatiale. Les façades sont, là aussi, fortement structurées : les travées sont soulignées par l'encadrement en pierre saillant des baies. ¶¶La liaison entre ces deux parties, qui diffèrent dans leur gabarit du fait de l'adjonction d'un niveau d'attique sur la rue Denis-Papin, est très délicatement dessinée. La corniche de la partie sur la place est alignée avec celle séparant le second étage-carré de l'étage-attique sur la rue Denis-Papin. La clarté de la pierre des lucarnes à fronton de la place fait écho à celle de la façade de l'étage-attique. Les lucarnes à croupe donnant sur la rue Denis-Papin s'intègrent sobrement au toit couvert d'ardoise.¶¶Structurée et rythmée par cette ordonnance, la place, d'un grand équilibre, fait sobrement référence à une architecture du XVIIIe siècle prestigieuse et contribue à monumentaliser ponctuellement le front de Loire.
Secteur sauvegardé
Propriété publique
2010
(c) Région Centre-Val de Loire, Inventaire général
2010
De Decker Aurélie
Dossier individuel
Région Centre-Val de Loire - Service régional de l'Inventaire - 6 rue de la Manufacture 45000 Orléans – 02.38.70.25.06