École primaire
Victor-Hugo
École primaire Victor-Hugo
Centre-Val de Loire ; Loir-et-Cher (41) ; Blois ; Angleterre (rue d') 6-10
Val de Loire
Rive droite
Angleterre (rue d') 6-10
1980 DO 13, 513, 615
En ville
Cour ; rampe d'accès ; garage ; logement
3e quart 20e siècle
1952
Daté par source
Attribution par source ; attribution par source
L'école de filles Victor-Hugo était installée avant la guerre dans des locaux que lui louait le bureau de Bienfaisance de Blois : l'ancien collège des Jésuites, place Victor-Hugo. Dans un état vétuste à la fin des années vingt, son déménagement avait été envisagé dès 1928, parallèlement au projet d'installation de la poste sur ses terrains. Ce projet fut repris dans le programme de reconstruction de la ville. Les bâtiments furent expropriés en application du plan de Reconstruction et d'Aménagement, dans la perspective de la construction de l'hôtel des postes. Le transfert et la reconstruction de l'école de filles Victor-Hugo devint alors le préalable à la construction de l'hôtel des postes sur le terrain et dans le bâtiment de l'ancien collège des Jésuites. ¶¶On envisagea dans un premier temps de reconstruire l'école à proximité immédiate, avenue Victor-Hugo, actuelle avenue Jean-Laigret, à l'emplacement alors occupé par l'usine Rousset qui devait être expropriée. En 1944, sur proposition du conseil municipal, le commissaire à la reconstruction, Mr Muffang, nomma pour ce programme l'architecte Jacques Billard, associé à Amiot et Jannin. Cependant, l'opération d'expropriation, trop coûteuse, fut abandonnée après-guerre : on décida en 1946 que l'école serait construite dans l'îlot B, à l'emplacement de l'ancienne propriété Rétif, le projet de centre administratif prévu en 1942 sur ce site étant finalement annulé.¶¶La même année, le conseil municipal de Blois nomma André Aubert et son associé Pronier pour la maîtrise d’œuvre de l'ensemble du groupe scolaire, formé par l'école Victor-Hugo de filles et l'école maternelle du Pont-du-Gast. Dès juin 1947, ils proposèrent un avant-projet qui fixait déjà l'implantation du groupe mais qui fut en revanche très modifié par la suite sur les questions de distribution et de façade. En effet, ce ne fut qu'en 1950 que l'inspecteur d'Académie de Loir-et-Cher établit le programme de construction de l'école primaire. De nouveaux projets furent donc élaborés ensuite en 1950 et 1951.¶¶La construction de l'établissement fut marquée par de nombreux retards. Inscrits dans les priorités de 1951 avec l'objectif d'une ouverture à l'automne 1952, les travaux ne commencèrent qu'en avril 1952. Le délai de terminaison des travaux fut peu à peu repoussé à décembre 1953, mars 1954, et l'école fut finalement livrée en avril 1954 pour une réception définitive en juin 1955.¶¶L'école, touchée lors d'un bombardement en juillet 1944, n'avait pas été détruite, et la ville de Blois ne disposa pas de dommages de guerre pour financer sa reconstruction. Elle envisagea donc d'utiliser pour cela le solde disponible de l'indemnité afférente au collège Augustin-Thierry, collège qui avait été réinstallé, à moindre frais, dans l'ancienne villa Lunier. Elle y fut autorisée par le Ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme en mars 1953.¶¶Les principales évolutions du bâtiment relèvent de ses affectations. En particulier, le bâtiment dévolu à l'origine au bureau et au logement de la directrice est maintenant occupé au rez-de-chaussée par la cantine et les salles d'étude et il ne reste plus de logements que dans les étages.
Béton ; pierre ; brique ; béton armé ; moellon
Ardoise
Plan régulier en L
Étage de soubassement ; rez-de-chaussée surélevé ; 1 étage carré ; 2 étages carrés
Toit à longs pans ; toit en pavillon
Escalier intérieur : escalier droit ; escalier intérieur : escalier tournant à retours avec jour
¶L'école est implantée à l'arrière du palais de Justice, entre les rues Trouessard, d'Angleterre et des Cordeliers sur un terrain en pente. L'architecte a tiré parti de cette implantation en concevant un bâtiment en L sur soubassement,ouvert sur une cour tout à la fois orientée au sud et isolée de la rue qu'elle domine en hauteur. Cette cour est accessible par une rampe d'accès depuis la rue des Cordeliers. ¶¶Le plan du bâtiment adopte une distribution fonctionnelle. La partie en rez-de-chaussée à laquelle on accède depuis la rue d'Angleterre accueille les espaces communs : vaste hall polyvalent et cantine. A ses deux extrémités deux corps de bâtiment à deux étages carrés abritent une dizaine de logements de fonction ainsi que les salles d'étude. En retour d'équerre, le long de la parcelle du tribunal, un bâtiment à un étage-carré comprend huit salles de classe, à raison de quatre par niveau. ¶¶L'ensemble du bâtiment est abondamment éclairé. Les salles de classe ainsi que les couloirs qui les distribuent sont ouverts de larges baies en bandeaux dans un dispositif traversant très lumineux. Les escaliers bénéficient eux aussi d'un éclairage important par des ouvertures en oculi ou des murs de béton translucide.¶¶Les matériaux de construction utilisés sont représentatifs de la reconstruction à Blois : un usage rationnel du béton armé associé à des matériaux locaux en parement. La structure de l'édifice - poteaux, poutres et planchers - est en béton armé. Celui-ci est également utilisé pour les dalles des balcons et du auvent de l'entrée, pour les escaliers, ainsi que, sous une forme préfabriquée, pour les claustras des portes du préau et des escaliers qui sont associées à des briques nevada. Animant la sobriété du bâtiment ainsi construit, les baies donnant sur la cour sont scandées par des pilastres de brique et encadrées en pierre. Le bâtiment est couvert par un toit à deux longs pans et par deux toits en pavillon en ardoise, ces derniers signalent les espaces de logements. ¶¶A proximité de deux tours des anciennes fortifications, l'école s'intègre à son environnement grâce à son imposant mur de soutènement en moellons de roche apparents grossièrement dressés et arrondi aux angles des rues.¶¶Ce bâtiment se caractérise donc par la recherche de fonctionnalité, un travail sur la lumière faisant usage des second-jours et de pavés de verre et par son habile inscription dans le site des anciens remparts de la ville.
Propriété de la commune
2010
(c) Région Centre-Val de Loire, Inventaire général
2010
De Decker Aurélie
Dossier individuel
Région Centre-Val de Loire - Service régional de l'Inventaire - 6 rue de la Manufacture 45000 Orléans – 02.38.70.25.06