Marché couvert ; cantine
Marché couvert, actuellement cantine universitaire
Centre-Val de Loire ; Loir-et-Cher (41) ; Blois ; Anne-de-Bretagne (rue) 10-12 ; Jacobins (rue des)
Val de Loire
Rive droite
Anne-de-Bretagne (rue) 10-12 ; Jacobins (rue des)
2010 DN 362
En ville
3e quart 20e siècle
1958
Daté par source
Attribution par source
Avant la guerre, le marché était installé dans une halle métallique construite dans les années 1890 par l'architecte Albert Renou sur le côté sud de la place Louis-XII. Elle fut épargnée par les destructions de 1940. La poissonnerie, située rue du Commerce, fut elle légèrement endommagée. Cependant, alors que les deux bâtiments étaient réparables, leur réunion en un bâtiment unique fut envisagée dès 1940. ¶¶La construction d'un nouveau marché s'inscrit en effet dans un contexte plus large que la seule reconstruction. Dès 1915, Arsène Lafargue avait appelé de ses vœux la réunion du marché et de la poissonnerie et cette idée avait par la suite été intégrée au Plan d'Aménagement, d'Embellissement et d'Extension de la ville (PAEE) à la fin des années vingt.¶¶L'idée de réunir et déplacer ces équipements ressurgit donc à plusieurs reprises dès les prémices de l'élaboration d'un plan de reconstruction. La commission qui se réunit dès août 1940 suggéra que le marché, démontable, soit déplacé. Paul-Robert-Houdin préconisa de reconstruire un bâtiment plus grand au sud de la place Louis-XII à la place du marché et du collège Augustin-Thierry disparu en juin 1940. Il fut ensuite suivi par Charles Nicod, nommé architecte en chef de Blois par le commissariat à la reconstruction immobilière début 1941. ¶¶Au vu des vœux exprimés par la ville lors de la mise à l'enquête de son projet, le marché dut être déplacé afin de laisser place au sud de la place Louis-XII à un îlot d'habitation et une salle des fêtes. Il fut dès lors établi que marché et poissonnerie seraient détruits et reconstruits sur un terrain de compensation derrière le théâtre et l'école Louis-XII, à la place des pompes funèbres et de la bourse du travail.¶¶Plusieurs architectes furent successivement nommés pour ce projet. En 1944, le Commissaire à la Reconstruction, Muffang, retint, sur proposition de la ville, l'équipe Charles Nicod - Paul Cantais. Après la Libération, la ville nomma en 1946 l'architecte Gavalda. Ce fut finalement l'architecte blésois Marc Paget qui donna les plans du marché. Par délibération du conseil municipal de Blois du 6 juin 1956, son avant-projet de marché couvert fut approuvé. ¶¶Il avait été fixé par arrêté que certains immeubles qui n'avaient pas été détruits - bourse du travail, halle, pompes funèbres et théâtre - seraient considérés comme détruits par faits de guerre et financés par la Reconstruction. De fait, la construction du marché dont le coût s'élevait à 60 millions de francs, fut pris en charge par l’État au titre des dommages de guerre à hauteur de 40 millions de francs. ¶¶Le lancement des travaux de construction fut retardé à cause de longueurs dans les procédures financières : étant donnée l'importance de l'équipement, la ville était tenue de produire un dossier d'équilibre financier pour pouvoir lancer le financement par dommages de guerre. La ville eut notamment recourt à l'emprunt pour financer la partie non couverte par les dommages de guerre. Le permis de construire fut finalement délivré à titre exceptionnel avant la reconnaissance définitive de l'équilibre financier par arrêté du 2 janvier 1958. ¶¶Le marché fut mis en service en août 1961 après des travaux marqués notamment par l'importance des fondations : des puits de cinq à dix mètres de profondeur reliés par des longrines. La halle était divisée en deux parties respectivement attribuées au marché et à la poissonnerie. Dans la cour située entre le marché et la bourse du travail, un petit bâtiment était prévu pour abriter les sanitaires et des débarras.¶¶Le marché périclita dans les années quatre-vingt dans le contexte du fort développement des grandes surfaces installées en périphérie. Depuis le bâtiment est occupé par le CROUS, notamment par un restaurant universitaire. Il a été pour cela cloisonné et sa première fonction marchande n'est plus du tout lisible. Les qualités spécifiques du bâtiment conçu comme un équipement public sont ainsi en partie perdues : son accessibilité du fait d'entrées multiples situées sur les différents côtés du bâtiments et sa grande luminosité, obtenue par la baie zénithale en dalles Saint-Gobain d'une superficie de 150 m².
Béton armé ; moellon
Ardoise
¶L'ex-marché de Blois devenu dans les années quatre-vingt bâtiment du CROUS se signale dans son quartier d'implantation, rue des Jacobins, par son caractère massif : il mesure en effet 60 mètres sur presque 14 mètres. ¶¶Son vaste espace intérieur est aujourd'hui cloisonné afin de pouvoir accueillir des services du CROUS et notamment le restaurant universitaire.¶¶Comme pour les autres édifices de la reconstruction, il y est fait usage du béton armé pour les éléments de structure, ossature et charpente, et ce matériau est associé à des matériaux et des mises en œuvre locaux, comme la maçonnerie de moellons apparents et la couverture en ardoises d'Angers.
Secteur sauvegardé
Propriété publique
2010
(c) Région Centre-Val de Loire, Inventaire général
2010
De Decker Aurélie
Dossier individuel
Région Centre-Val de Loire - Service régional de l'Inventaire - 6 rue de la Manufacture 45000 Orléans – 02.38.70.25.06