Immeuble
Immeuble (4 rue Saint-Martin)
Centre-Val de Loire ; Loir-et-Cher (41) ; Blois ; Saint-Martin (rue) 4
Val de Loire
Rive droite
Saint-Martin (rue) 4
2010 DN 908
En ville
Garage ; bureau ; boutique
Milieu 20e siècle
1947
Daté par source
Attribution par source ; attribution par source
Damon (propriétaire)
L'Hôtel Hurault de Cheverny était un grand hôtel particulier de Blois, édifié au début du XVIe siècle par la famille de Beaune, passée à la famille Hurault dans la première moitié du XVIIe, et qui avait connu aux XVIIIe et XIXe siècles d'importantes transformations. Situé contre l'église Saint-Martin-des-Choux et le mur de soutènement de l'avant-cour du château, il fut ravagé par les incendies consécutifs aux bombardements de juin 1940. L'immeuble était alors occupé par l'étude d'un notaire, maître Damon, et le logement familial de ce dernier. Étayé dans un premier temps dans une tentative de sauvetage, il fut finalement abattu en 1943. Un grand nombre d'éléments sculptés furent alors prélevés et entreposés au cloître Saint-Saturnin en Vienne.¶¶Le bâtiment dans son état de 1940 nous est connu grâce au dossier de dommages de guerre très documenté que constitua le sinistré dès 1943. Il s'agissait d'un ensemble complexe de trois corps de bâtiment comprenant tous des caves (593 m² de caves dont une partie dans le rocher) et au maximum deux étages carrés, pour au total presque 1200 m² habitables. ¶¶L'immeuble qui fut reconstruit après guerre pour Me Damon constitue un des rares exemples de reconstruction sur place, la parcelle de l'immeuble reconstruit reprenant même approximativement la forme de celle d'avant-guerre. L'immeuble fut construit entre novembre 1947 et 1952 sur les plans du Blésois Henri Lafargue, architecte des monuments historiques et décorateur.¶¶Cette reconstruction intégra en partie le préexistant et l'environnement de l'immeuble : le mur de soutènement dans la cour fut consolidé, la tourelle située en bas des escalier du château fut couverte à la demande d'André Aubert, une partie des caves existantes furent intégrées au projet.¶¶L'immeuble n'a pas depuis la reconstruction subi de changements majeurs.
Enduit ; pierre de taille ; maçonnerie
Ardoise
Étage de soubassement ; rez-de-chaussée surélevé ; 2 étages carrés
Toit à longs pans
Escalier demi-hors-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour, en maçonnerie
¶L'immeuble fait partie d'un groupe de trois immeubles reconstruits appelés "îlot N". Il est implanté rue Saint-Martin, en bas des grands-degrés du Château.¶¶Sa forme irrégulière fut dictée par celle de sa parcelle qui reprend quasiment celle de l'immeuble sinistré. Aussi sa façade accompagne-t-elle la courbe du bas des grands degrés du château puis prend l'alignement de la rue Saint-Martin. Il en résulte une façade en deux parties qui produit l'impression visuelle trompeuse de deux immeubles. En outre, un important niveau de soubassement rattrape la différence de niveau entre la rue et les degrés du château. ¶¶La façade que l'immeuble présente sur la rue se caractérise néanmoins par une grande sobriété : l'adoption d'un vocabulaire classique très simplifié avec des encadrements de baies en pierre se détachant sur un enduit légèrement plus foncé, des chaînes d'angle droites, une porte cochère en plein cintre. La variété et l'irrégularité semblent cependant recherchées, dans la disposition et la taille des baies par exemple : elles sont fenêtres ou portes-fenêtres, parfois jumelées, comportant deux ou trois vantaux, tronquées au-dessus de la porte cochère....¶¶L'immeuble abrite aujourd'hui une boutique et des garages dans les étages de soubassement, et des bureaux et quatre appartements au rez-de-chaussée et dans les deux étages carrés. L'asymétrie et l'irrégularité de la façade sont à l'image des aménagements intérieurs qui, à la différence de ceux de nombreux immeubles reconstruits à Blois, ne semblent pas l'avoir été ex-nihilo, mais paraissent au contraire contraints par des aménagements antérieurs. On accède à l'immeuble par une large porte cochère en plein cintre et une porte de garage, tous deux situés dans le niveau de soubassement. ¶¶Les espaces communs intérieurs sont d'une grande qualité. L'escalier de distribution est en béton armé, tournant, suspendu, et ses marches droites ou gironnées sont plaquées en pierre. Il est largement éclairé par une baie toute hauteur en pavés de verre. Son garde-corps en béton est également ajourés de pavés de verre.
Secteur sauvegardé
Propriété privée
2010
(c) Région Centre-Val de Loire, Inventaire général
2011
De Decker Aurélie
Dossier individuel
Région Centre-Val de Loire - Service régional de l'Inventaire - 6 rue de la Manufacture 45000 Orléans – 02.38.70.25.06