Fortification d'agglomération
Fortification d'agglomération
Centre-Val de Loire ; Loiret (45) ; Beaugency
Beaugency
En ville
Porte de ville
11e siècle ; 1ère moitié 12e siècle
La première enceinte de la ville, dont il subsiste la porte dite Tour de l'Horloge (voir IA45000156) et une portion de mur attenante du côté oriental, est antérieure à 1081. On apprend en effet, par un acte du cartulaire de la Trinité de Vendôme, que l'église du Saint-Sépulcre, actuelle église Saint-Etienne, était à cette date édifiée hors les murs de la ville : "prope murum castri". Peut-être cette enceinte est-elle contemporaine de l'édification du donjon commencée entre 1015 et 1030 (voir IA45000141). Ceci expliquerait le début de la construction de l'actuelle église Saint-Etienne vers 1030-1050 (voir IA45000164) près de la première enceinte. Elle avait vis-à-vis d'elle une fonction spirituelle de défense conformément à une tradition remontant à l'époque mérovingienne. Il semblerait qu'existe un autre vestige du front ouest de ce mur, 25 rue du Pont, qui sert partiellement de pignon à une maison de la fin du Moyen Âge. Une seconde enceinte fut édifiée entre 1118 et 1130. En 1118, le quartier du Prateau était encore dans le faubourg de la ville, tandis qu'en 1130, l'église du Saint-Sépulcre était alors signalée comme située à l'intérieur du castrum. Il en subsiste des vestiges non négligeables. Du côté de la Loire n'existent plus que le mur de soutènement du jardin des Ursulines et la tour du Diable, radicalement restaurée, à l'extrémité sud-ouest de l'abbaye. Au nord-est, près de la route d'Orléans à Blois, il reste une tour, doublée de part et d'autre d'une portion du mur d'enceinte. Cette tour était à l'origine implantée près de la Porte-Dieu. A l'est, l'enceinte est en partie conservée tout au long du front et des vestiges sur le front opposé, à l'ouest. Un relevé développé de Levesque, architecte du duc d'Orléans, nous donne une vision précise de cette enceinte en l'année 1767 avec les différentes portes et tours qui la ponctuent ici et là. La plus importante des tours, appelée la Tour Neuve, était disposée à l'angle du front oriental et du front longeant la Loire. Elevée en 1473, elle fut détruite en 1827 (dessinée à cette date par Charles Pensée, elle n'apparaît plus sur la cadastre de 1828). Les portes Dieu, aux Fèves et Vendôme ont disparu à la suite du passage, au nord de la ville, de la route Orléans-Blois peu avant 1770. La porte Vendôme avait un dernier niveau crénelé et des machicoulis. Son toit était comparable à celui de la porte dite de l'Horloge. Seul est conservé un vestige de la porte Tavers au sud-ouest. Le long de la Loire existaient la porte aux Pêcheurs ou du Ponoy au débouché de l'actuelle rue de l'évêché, la porte Maucuidant ou de Saint-Clément à l'entrée du pont et la porte l'Argentier près du débouché de l'actuelle rue Bêche Fèves. Aucune d'elles n'a laissé de vestige. Celle de Maucuidant disparut avec la destruction de la tête de pont en 1767 (voir IA45000150). Les fossés de la 1re enceinte furent sans doute abandonnés petit à petit à la construction : une cave voûtée (13e ou 14e s.) (voir IA45000195) sise Impasse de la Sourcière (CADA 1981 F 1177) est présente sous l'escarpe de l'ancien fossé tandis que la maison implantée à leur emplacement, 38 rue du Change, près de la porte de l'Horloge, conserve encore une fenêtre géminée et une porte à coussinets contemporaines des années 1300 (voir IM45001047). Le 22 décembre 1496, un bail à rente est pris pour construire une maison sur une parcelle à cheval entre la rue des Chevaliers et un verger situé de l'autre côté des fossés. Cela indique que le mur d'enceinte n'existait sans doute plus à cet endroit. Plusieurs maisons de la fin du 15e et du 16e siècle sont édifiées à leur emplacement. Les fossés de l'enceinte principale furent partiellement comblés à l'est, en 1769, pour faire un champ de foire, au nord, près de la porte aux Féves pour "le passage de la grande route" et également au 18e s., à l'ouest des Ursulines, afin de créer le petit Mail et "accroître la promenade" du grand Mail. Les fossés, pa rtiellement comblés et longeant le grand Mail, subsistent de nos jours. Des dessins du 18 décembre 1767 de Levesque, architecte du duc d'Orléans, représentant l'élévation de l'enceinte extérieure, viennent d'être retrouvés par un chercheur aux Archives nationales.
Calcaire ; moellon
Vestiges ; remanié
À signaler
Intéressante fortification de ville dont la porte du 11e siècle dite Tour de l'Horloge est conservée.
2000
© Inventaire général
2007
Bontemps Daniel
Dossier avec sous-dossier
Région Centre-Val de Loire - Service régional de l'Inventaire - 6 rue de la Manufacture 45000 Orléans – 02.38.70.25.06