Quai
Quai de Gien
Quai dit quai de Gien
Centre-Val de Loire ; Loiret (45) ; Gien ; Lestrade (quai) ; Lenoir (quai) ; Joffre (quai)
Région Centre-Val de Loire
Gien
Lestrade (quai) ; Lenoir (quai) ; Joffre (quai)
En ville
Loire (la)
1ère moitié 19e siècle
1823
Daté par source
Attribution par source
Un premier projet établi en 1767 par l'ingénieur des turcies et levées de Régemortes (Noël ou Louis) concerne la construction d'un quai à Gien sur la rive droite. Il s'agissait de réaliser une levée qui devait servir à la fois de grande route et d'ouvrage de défense contre les inondations du bas de la ville. Un plan des terrains est levé en 1772 mais la quantité des maisons à dédommager empêche la poursuite du projet. Durant la décennie suivante, il est défendu de bâtir à cet endroit et même d'y consolider les maisons déjà en place. Le projet de construction de quai ressurgit en 1808, 1815, 1817 et 1818. A cette époque, la Loire bat le pied des maisons installées en bord de Loire et les fortifications en ruines entraînent les terrains riverains dans leur chute. Il devient également indispensable d'ouvrir une voie routière suffisamment large pour la traversée de la ville (routes n° 160 et n° 172 : Paris/Bourges et Orléans/Bourgogne). En février 1822, un projet de quai est rédigé par l'ingénieur Guiol (quai de 1398 m de long et de 6 à 10 mètres de large, trois rampes d'abordages, trois rampes de raccordement avec la route, hauteur de quai réglée à 4,70 m au-dessus de l'étiage). L'ingénieur en chef Jousselin n'est pas satisfait du projet de Guiol (la largeur des quais est insuffisante notamment) et demande à l'ingénieur de l'arrondissement Bouchet de la Rupelle qu'il renouvelle l'étude. Ce dernier remet en mars 1823 un devis dans lequel il décrit l'état de dégradation dans laquelle se trouve la rive droite de la Loire à Gien et la difficulté d'obtenir une communication facile et d'une largeur convenable pour les deux routes 160 et 172. Le quai à construire doit mesurer 1341 m de long et 10 mètres de large, compter quatre rampes d'abordage de 6 m de large et la hauteur du quai est fixée à 4,70 m au-dessus de l'étiage. Les matériaux utilisés sont des pierre issues des carrières de Briare et des pierres de démolition des murs d'enceinte de la ville, du sable et des cailloux de Loire. Les travaux du quai sont approuvés en janvier 1824 par le directeur général des Ponts-et-Chaussées et l'Etat offre de payer moitié de la dépense. Pour financer, la ville double les droits d'octroi pendant 6 ans (mesure reconduite jusqu'en 1834). Les maisons de la rue Framboise et de la rue du Port sont démolies en 1825 et on envisage d'expérimenter la technique de l'écossais Mac Adam (1756-1836) sur la chaussée des quais (empierrement fait de pierres dures concassées et soumises à l'action d'un rouleau compresseur). En 1827, le quai qui devait être initialement chargé en jards est finalement pavé. Les travaux sont terminés en 1828. Un devis relatif à la plantation de 227 arbres (peupliers et platanes) sur 1360 mètres des quais de Gien est approuvé en 1834. Curieusement, il existe un projet identique daté de 1894 (replantation ?). En 1851, l'ingénieur en chef Coumes propose de modifier les profils des banquettes et du chemin de halage des quais de Gien. Le projet reste sans suite. En 1844, les quais ne sont pas utiles au mouvement des marchandises transportées sur la Loire et ne servent qu'à la promenade et à la communication pour les riverains. La même année, on se plaint que les cordes de halage barrent le pont et obligent les voitures à s'arrêter et l'établissement d'un chemin de halage est demandé sous la première arche du pont. Cette revendication n'aboutit pas car les travaux à faire sont trop coûteux. Cette demande est néanmoins renouvelée en 1896. Aujourd'hui, une "poulie cabestan" qui permettait de haler les bateaux sans entraver la circulation sur le pont est encore visible sur le parapet de ce pont mais il est difficile de préciser la date exacte de sa mise en place (le parapet du pont ayant été détruit en 1940, il est possible que l'emplacement actuel de cette poulie ne soit pas correct). Il faut néanmoins rapprocher cet élément d'un projet de 1904 d'une poulie comparable et destinée à être placée sur le parapet du pont d'Orléans. Après les bombardements 1940, le quai de Gien a été élargi de la largeur des trottoirs et la chaussée a été relevée pour lutter contre les inondations. La dénomination des quais a beaucoup évoluée depuis le début du 19e siècle : en 1825, la municipalité sollicite l'autorisation de donner aux quais les noms de quai du Roi, quai du Dauphin et quai du duc de Bordeaux. Par la suite, le quai du Roi deviendra successivement quai National (1848), quai impérial (1861), quai de la République (1896) et quai Joffre (1920). Le quai du Dauphin s'appellera quai Lenoir à partir de 1831 puis quai National puis de nouveau quai Lenoir en 1917. Le quai du duc de Bordeaux prendra le nom de quai Lestrade à partir de 1831.
Pierre
A l'origine, le quai de Gien comprenait quatre cales mais celle située le plus en aval a été reconstruite en 1848 avec un changement d'orientation pour le service du port de la faïencerie. Depuis cette date, cette cale fonctionne avec le port de la Faïencerie et a donc été rattachée à ce dossier. Actuellement, le quai de Gien est par conséquent composé de trois cales abreuvoir simples reliées par des perrés de rive. Les cales sont situées de chaque côté du pont et en face de la rue Jeanne d'Arc (anciennement rue des Saintes Claires).En 1823, les quatre cales à construire doivent présenter les caractéristiques suivantes : deux cales de 6 m de large, 47 m de long et 10 cm de hauteur pm de pente et deux cales (celles situées de part et d'autre du pont) de 6 m de large, 45 m de long et 11 cm de hauteur pm de pente. Actuellement, ces cales présentent des largeurs comprises entre 5 et 10 mètres, ce qui laisse penser à des reconstructions.Les réhaussements successifs de la voirie ont engendré des situations étranges, notamment les deux escaliers situés en amont du pont butant contre le mur du quai.
Propriété publique
2006
(c) Région Centre-Val de Loire, Inventaire général
2006
Mauret-Cribellier Valérie
Dossier individuel
Région Centre-Val de Loire - Service régional de l'Inventaire - 6 rue de la Manufacture 45000 Orléans – 02.38.70.25.06