Port
Port urbain
Port dit port de Recouvrance
Centre-Val de Loire ; Loiret (45) ; Orléans ; Barentin (quai) ; Cypierre (quai)
Région Centre-Val de Loire
Orléans-1
Barentin (quai) ; Cypierre (quai)
En ville
Loire (la)
3e quart 18e siècle ; 2e quart 19e siècle ; 3e quart 19e siècle
Jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, on distingue le port d'aval et le port d'amont séparés par le pont des Tourelles (le port d'aval correspond au port de Recouvrance). Le seul véritable quai semble être celui de Recouvrance construit durant le premier quart du XVIIe par Pierre Foujeu d'Escures, intendant des Turcies et Levées de la Généralité. En 1730, un arrêt du Conseil d'Etat ordonne à la municipalité le nivellement et le pavage du quai du port depuis la porte Saint-Laurent jusqu'au Châtelet. Ce projet ambitieux n'a pas de suite mais il déclenche chez les habitants une prise de conscience au sujet de leur port, délaissé jusque là. Des projets témoignant de ces nouvelles préoccupations voient le jour. Ainsi, Desroches, ingénieur du roi, dresse en 1738 un plan depuis la porte de Recouvrance jusqu'à la tour Saint-Laurent avec projet d'établir à ce dernier emplacement un grand abreuvoir et un port au Vin. En 1748, l'intendant Charles Barentin projette la réalisation d'un nouveau quai de 190 toises de long (environ 370 mètres) en aval de la porte de Recouvrance. Ces travaux nécessitent la démolition de la tour Rose et de celle de Recouvrance. Contrairement au projet de Desroches, celui de Barentin aboutit. Au milieu du XVIIIe siècle, la construction d'un nouveau pont, en remplacement de celui des Tourelles, déclenche une nouvelle campagne de travaux sur les quais. En aval du pont, l'intendant Cypierre fait construire, à partir de 1768, un quai qui a conservé son nom entre le pont Royal et la porte Barentin. La démolition du mur de ville longeant ce quai est réclamée en 1770. Malgré le procès-verbal de réception des travaux du quai daté de 1771, il semble que tout ne soit pas achevé. Des travaux sur le port de Recouvrance sont encore attestés en 1773 et, en 1777, des ouvrages relatifs au quai Cypierre figurent encore dans les dépenses extraordinaires du budget de la ville. On sait qu'au cours de cette dernière année, la ville a accordé des indemnités aux particuliers qui ont cédé une partie de leurs maisons pour former l'alignement du quai. Il faut en réalité distinguer deux aspects des travaux : d'une part la construction des quais et, d'autre part, la réalisation d'un nouveau front bâti sur la Loire. La "confection des quais et leur décoration" semblent terminés le 7 décembre 1775 puisque le "public ressent l'avantage de l'utilité et de la commodité qu'ils procurent" (le plan de Letourny daté de 1777 figure d'ailleurs une "nouvelle rampe" à cet emplacement). La clôture des comptes relatifs à la construction des façades du quai Cypierre ne s'effectue quant à elle qu'en mars 1789. En 1774, le duc d'Orléans autorise la démolition des remparts et la suppression des rues du Héron et des trois Sonnettes (actuelle rue des Turcies) pour l'élargissement du quai Cypierre. Ce projet reste sans suite. La liaison directe entre les ports d'amont (la Poterne) et d'aval (Recouvrance) n'est réellement mise en place qu'à partir de 1784. En 1817, il y a trois grues sur le quai de Recouvrance et le maire déplore ces installations car "elles diminuent le travail de beaucoup de malheureux occupés sur les ports". Au début du XIXe siècle, on prolonge les quais vers l'aval : de 1822 à 1824, le quai Saint-Laurent est réalisé entre la porte Saint Laurent et l'extrémité du clos de la Madeleine. Entre 1835 (projet approuvé) et 1837, un glacis pavé est réalisé le long du quai Barentin, en face du nouvel entrepôt (au niveau du Boulevard Jean Jaurès). Le règlement de police des ports d'Orléans daté de 1842 apporte des précisions sur le port de Recouvrance. Celui-ci s'étend depuis le pont Royal jusqu'à la grille du quai Barentin (actuel Boulevard Jean Jaurès). Il est principalement affecté aux marchandises venant de la basse Loire, notamment les épiceries, les denrées coloniales (sucre), le sel, le vin et les spiritueux. Seuls les déchargements sont effectués sur le port, les expédions se font en aval de la grille Barentin. L'embarcadère des bateaux à vapeur pour le transport des voyageurs demeure est établi au niveau de la rue de Recouvrance. L'embarcadère des bateaux remorqueurs est fixé dans la partie du port comprise entre la rue Creuse et la rue Rose (= actuelle rue Stanislas Julien). A partir de 1845, les plans montrent que la cale du XVIIIe siècle est prolongée vers l'aval jusqu'au Chemin des Princes. Cet ouvrage est de nouveau prolongé vers l'aval jusqu'au niveau de la rue de l'Ecu Saint-Laurent au début des années 1860 (voir les plans de 1864 et 1868). La petite cale abreuvoir simple située vis à vis du Chemin des Princes est alors déplacée vers l'aval. En 1863, on projette de supprimer la rampe située immédiatement en aval du pont Royal : il y a deux rampes successives à cet endroit, toutes les deux dirigées dans le même sens (vers l'aval) et très rapprochées l'une de l'autre (31 mètres entre les deux pieds de cales). Celle à détruire (la plus près du pont) mesure 81 m de long et une pente de 0,09 m pm, elle ne sert qu'aux blanchisseries pour étendre le linge. La présence de cette rampe gêne les manoeuvres de halage pour le passage sous le pont. L'ouvrage est supprimé en 1864. La rampe voisine n'existe plus aujourd'hui mais on ne connaît pas la date de sa destruction (début du XXe siècle ?). Ces suppressions successives expliquent la discontinuité des matériaux et des gardes-corps à cet endroit. Ces deux rampes avaient été construites durant le troisième quart du XVIIIe siècle. Actuellement, le port de Recouvrance se compose donc d'une seule et unique grande cale construite en trois temps : troisième quart du XVIIIe siècle (section amont), vers 1844 (partie centrale) et début des années 1860 (section aval).
Pierre
Le port de Recouvrance est situé sur la rive droite en aval du pont Royal. Il mesure 700 mètres de long (du pont Royal jusqu'au delà du boulevard Jean Jaurès) et est constitué d'une grande cale abreuvoir en long prolongée à l'aval par une cale en tablier à quai incliné. On peut considérer que ces deux ouvrages n'en forment plus qu'un aujourd'hui.
Propriété publique
2009
(c) Région Centre-Val de Loire, Inventaire général
2009
Mauret-Cribellier Valérie
Dossier individuel
Région Centre-Val de Loire - Service régional de l'Inventaire - 6 rue de la Manufacture 45000 Orléans – 02.38.70.25.06