Maison
Maison : tour
Occitanie ; 46 ; Cahors ; Soubirous (rue des) 41
Cahors centre
Soubirous (rue des) 41
1982 CD 69
En ville
2e moitié 11e siècle (?)
Milieu 13e siècle
Datation par dendrochronologie
En 1098, le prévôt Gausbert de Castelnau reçoit en fief des chanoines de la cathédrale une tour située près de l'église Notre-Dame des Soubirous, qui pourrait être celle qui subsiste aujourd'hui. Les caractères techniques des maçonneries découvertes, parementées de moellons bruts, sont en effet en faveur d'une construction bien antérieure au 13e siècle, et que l'on peut donc proposer de dater de la 2e moitié du 11e siècle. Cette hypothèse est confortée par la convergence des informations portées par le cadastre de 1540 concernant la parcelle étudiée et par l'acte d'investiture du prévôt Gausbert de Castelnau en 1098. Tous deux mentionnent en effet l'attachement d'un four au bien qu'ils décrivent. Ce four, qui semble avoir disparu aujourd'hui, est vraisemblablement celui qui a donné son nom à l'actuelle impasse du Four. Un autre indice réside dans le fait que la tour mentionnée en 1098 voisinait l'église Notre-Dame-des-Soubirous et que les vestiges rencontrés ne sont distants que de quelques mètres de ceux de cette église en grande partie détruite aujourd'hui. La datation du milieu du 13e siècle, obtenue sur le plafond du rez-de-chaussée par dendrochronologie (date d'abattage estimée entre 1229 et 1258), devrait donc être considérée comme celle d'une campagne de réparation.
Calcaire ; moellon
2 étages carrés
Bâtie à 5,50 m environ en retrait du front de rue, la tour évoque par son implantation les constructions de coeur de parcelle ou de coeur d'îlot. Édifiée en pierre, elle est manifestement antérieure aux constructions médiévales de briques venues tardivement s'y accoler, qui bordent la rue des Soubirous et l'impasse du Four (voies qui délimitent l'îlot à l'ouest et au nord). La destruction presque totale de l'ancienne église Notre-Dame des Soubirous ne permet plus aujourd'hui de préciser la position précise de la tour par rapport à cette église, mais il semble que les deux édifices, presque contigus, n'étaient séparés que par un étroit espace libre. De plan rectangulaire, la tour mesure 9,05 x 7,23 m hors-oeuvre. Ses murs, épais de 1,45 à 1,50 m au rez-de-chaussée, se réduisent à 1,00 m environ au deuxième étage et à 0,75 m au dernier niveau, par retraites successives. Elle comporte encore trois étages sur un rez-de-chaussée, établi lui-même sur un soubassement plein haut de 1,20 m environ. L'élévation actuelle de ses parties médiévales atteint 16 m au-dessus du sol extérieur, la surélévation de son élévation nord, destinée à porter une couverture en appentis, résultant d'un réaménagement moderne. Vers le nord, la paroi ouest se prolonge au niveau du rez-de-chaussée, entre les parcelles 342 et 68, par un mur de moellons de calcaire, épais de plus d'un mètre et long de 16 m environ, apparemment contemporain de la tour. L'édifice, initialement planchéié, ne conserve aujourd'hui que deux planchers anciens. Seule l'élévation sud de la tour est actuellement dégagée, des bâtiments plus récents étant venus s'adosser aux autres faces. Elle est caractérisée par ses maçonneries de moellons de calcaire, de petit calibre, grossièrement taillés mais disposés en assises régulières. Les parements intérieurs du rez-de-chaussée présentent les mêmes caractères de mise en oeuvre. Les moellons, éclatés, y portent la trace d'un dressage grossier au taillant et sont liés par des joints pleins et couvrants qui semblent appartenir à la mise en oeuvre d'origine. Des vestiges d'enduit recouvrent encore une part importante des parements. Sur l'élévation est, les traces d'une baie, actuellement condamnée, apparaissent sur les deux faces ; couverte par un cintre de briques, elle semble résulter d'un percement du 16e siècle. De fait, l'accès originel de l'édifice n'est pas connu. Les autres éléments attribuables à l'ouvrage médiéval et encore visibles, sont situés sur l'élévation est. Ils consistent en une fente de jour, deux corbeaux de pierre et une niche murale. La fente de jour, aujourd'hui condamnée, n'est observable que sur la face extérieure du mur, à hauteur du deuxième étage ; haute de 0,50 m, elle est dépourvue de chanfrein et couverte par un cintre brut, échancré dans le linteau. Les deux corbeaux (ou tablettes ?), visibles sur la face interne du dernier niveau, sont constitués par deux simples pierres plates encastrées dans la maçonnerie, à proximité d'une petite niche murale très grossièrement ménagée en réserve dans le moellonnage du parement.
Secteur sauvegardé
Propriété privée
2003
(c) Inventaire général Région Occitanie ; (c) Ville de Cahors
2009
Séraphin Gilles
Dossier individuel
Conseil régional Occitanie - Direction de la Culture et du Patrimoine - Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines 22, bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9 - Espace Capdeville, 417 Rue Samuel Morse, 34000 Montpellier - 05.61.39.62.47