Village
Village
Occitanie ; 46 ; Sousceyrac-en-Quercy
Commune fusionnée après inventaire ; anciennement commune de Comiac
Lot
Cère et Ségala
Comiac
En village
Moyen Age ; 16e siècle ; 17e siècle ; 18e siècle ; 19e siècle ; 20e siècle
L'agglomération de Comiac apparaît tardivement dans les sources disponibles. La première mention connue a été relevée dans un acte de 1254 (Gouzou, 2006, 11). Néanmoins, des indices morphologiques suggèrent l'existence d'un noyau d'habitat groupé plus ancien, étroitement lié à l'église paroissiale dont le premier état connu est daté du 12e ou du début du 13e siècle. En effet, sur le plan cadastral de 1819, le pôle ecclésial formé par l'édifice religieux et le cimetière s'inscrit au centre d'un ensemble de parcelles qui définissent une entité morphologique globalement circulaire ou ovale. Cette morphologie parcellaire pourrait rattacher le site au phénomène de genèse des villages ecclésiaux tel qu'il a été mis en évidence par les archéologues et les historiens en Languedoc et en Roussillon : l'établissement d'un enclos ecclésial offrant un lieu d'asile et de refuge (cercle de Paix), dans le contexte des conciles de la Paix de Dieu, a souvent suscité, dès le 11e siècle, le regroupement de l'habitat autour de l'église. Ce processus généralement antérieur au 13e siècle reste à confirmer ici par des sources textuelles, mais l'ancienneté de l'église paroissiale, qui a pu succéder par ailleurs à un premier édifice disparu, tend à accréditer cette hypothèse. Chef-lieu de paroisse, le village groupé près de l'église est également le centre d'un finage et d'un territoire seigneurial au début du 14e siècle. Il bénéficie en 1304 d'une charte de coutumes qui institutionnalise les rapports entre la communauté et le seigneur et fixe les limites du territoire villageois (Gouzou, 2006, 34-47). Cette source témoigne du statut rural de l'agglomération à cette époque : il y est fait essentiellement mention des activités agricoles (élevage, culture des céréales, maraichage) et des équipements banaux ou individuels de première nécessité (four, moulin...). L'activité artisanale est toutefois évoquée à travers la mention de tourneurs. Le bâti du bourg conserve peu de vestiges antérieurs à la période moderne, et les indices architecturaux les plus anciens ne semblent pas remonter au-delà du 15e siècle. Ces vestiges sont principalement concentrés au niveau du fort villageois qui dominait le village au sud-ouest, lequel englobait également la maison forte seigneuriale dont il subsiste quelques pans de murs. En contrebas du fort, un ensemble d'édifices datés du 16e ou du début du 17e siècle forme un îlot homogène de morphologie rectangulaire à l'extrémité sud de l'agglomération. La régularité du parcellaire et la dimension des parcelles (environ 3 et 6 m de large sur un peu plus de 11 m de long) laisse penser que cet ensemble résulte d'une opération de lotissement. Un rapprochement peut être fait avec la charte de coutumes, concédée en 1304 et confirmée en 1480, qui précise que le seigneur est tenu de donner aux nouveaux habitants un emplacement de 6 cannes de long sur 3 cannes de large, moyennant un impôt annuel de 12 deniers cadurciens, et un jardin d'une émine, mesure de Saint-Céré (Gouzou, 2006, 42-47). La canne de Saint-Céré étant évaluée à 2.057 m, on obtient une dimension moyenne de 6.17 m x 12.342 m pour ces lots accordés aux nouveaux arrivants, ce qui correspond globalement aux dimensions observées dans l'îlot étudié. Cependant, si le découpage parcellaire a une origine médiévale probable, le bâti conservé suggère une reconstruction complète des maisons après le 15e siècle (ou une implantation tardive en suivant les préconisations de l'ancienne charte de coutumes). Au début du 19e siècle, le bourg de Comiac revêt un statut rural par sa population composée en majorité de cultivateurs. La démultiplication des granges entre la fin du 17e siècle et le début du 19e siècle (3 mentionnées en 1666, 15 en 1819) montre un renforcement et une spécialisation de la fonction agricole, en parallèle d'activités secondaires et tertiaires. Cependant, la présence d'artisans (cardeur, charron, couturière, forgeron, maçon, sabotier, tailleur, tisserand, etc.), d'aubergistes et de notables continue de conférer une certaine importance et une centralité au chef-lieu paroissial. Quelques maisons bourgeoises du 18e ou du début du 19e siècle témoignent, à côté des habitations paysannes très majoritaires, de ce double statut du bourg. Le 19e siècle et le début du 20e siècle sont marqués par l'implantation de nouvelles granges-étables et par la reconstruction de nombreux logis, commerces et auberges du village. Cette phase de transformation du paysage bâti s'opère également à travers plusieurs chantiers publics : construction de l'école des filles et de l'école des garçons, avec la mairie, en 1885 (restaurées et modernisées en 1938), remaniements de l'église paroissiale en 1894 et 1897 (clocher et choeur), aménagement en 1935 d'une vaste place à l'emplacement de l'ancien cimetière désaffecté depuis 1913. Quelques nouvelles maisons sont construites dans la première moitié ou au milieu du 20e siècle en bordure des voies d'accès au bourg ou à proximité des anciennes fermes.
La trame bâtie du bourg se structure le long d'une rue principale qui se développe à partir de l'église paroissiale située au nord de l'agglomération. Dans la partie sud, cette voie borde les rives du ruisseau de Comiac et contourne un promontoire occupé par le quartier du "Château". A cet emplacement s'élevait la demeure seigneuriale ainsi qu'un réduit fortifié collectif à la fin du Moyen Age. Le tissu bâti du village est en partie formé de maisons mitoyennes établies à l'alignement de la rue ou en léger retrait : elles constituent plusieurs îlots entre lesquels s'intercalent des constructions civiles, publiques ou agricoles plus isolées. Au nord et au sud-est du noyau aggloméré, des implantations plus lâches se développent le long des voies d'accès au bourg.
Propriété publique ; propriété privée
2005
(c) Inventaire général Région Occitanie ; (c) Conseil départemental du Lot
2005 ; 2015
Séraphin Gilles ; Scellès Maurice ; Cassan Elodie
Dossier individuel
Conseil régional Occitanie - Direction de la Culture et du Patrimoine - Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines 22, bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9 - Espace Capdeville, 417 Rue Samuel Morse, 34000 Montpellier - 05.61.39.62.47