Château fort
Taillefer
Château fort du Bastit (dit aussi de Taillefer)
Occitanie ; 46 ; Gintrac
Lot
Bretenoux
Bastit (le)
1818 A1 815 ; 2014 A 126
Isolé
13e siècle (?)
Le château dit "du Bastit" ou de "Taillefer" constitue l'une des pièces maîtresses du patrimoine castral médiéval du Lot. Paradoxalement, l'édifice et le lieu n'ont laissé que très peu de traces dans la documentation. Selon Jacques Juillet (1975), Taillefer aurait fait partie au début du 14e siècle (1315), des possessions de la commanderie des templiers du Bastit-du-Causse (de Gramat). L'auteur admet que l'origine de l'édifice reste énigmatique et émet l'hypothèse qu'il pourrait résulter d'une donation des seigneurs de Loubressac (vers 1151) ou de ceux de Miers. Le rebord de falaise sur lequel le château fut édifié aurait été connu sous le nom de Roc de Saint-Lazare, ce qui le conduit à supposer la présence d'une ancienne léproserie, et expliquerait la présence d'un ancien bassin récemment détruit, au revers de la porte d'entrée, à droite (bassin des ladres ?). Une chapelle dédiée à Notre-Dame était, semble-t-il, attenante au château. L'appellation de "château de Taillefer", communément utilisée pour désigner l'édifice, est en réalité celui d'une ancienne famille bourgeoise de Martel qui aurait donné son nom à un hameau (ancienne borie ?) situé sur le flanc ouest du site. L'utilisation abusive de ce toponyme pour désigner le château résulterait d'une confusion avec un autre château (disparu ?) qui dominait la Dordogne au-dessus de Gluges (commune de Martel) et que Champeval mentionne sous le nom de Taillefer. La carte IGN et les plans cadastraux mentionnent le lieu-dit sous le nom du Bastit, toponyme qui paraît renvoyer à celui de la commanderie des templiers du même nom, implantée au sud-ouest de Gramat, à laquelle le château est supposé avoir appartenu. Les ruines conservées peuvent dater du 13e siècle.
Calcaire ; pierre de taille
1 étage carré
Voûte en berceau brisé
Les ruines du Bastit occupent l'extrémité d'un éperon dont la corniche rocheuse domine la vallée de la Dordogne à l'est de Gintrac (rive sud). On accédait au château par une rampe creusée dans la roche, qui constituait un fossé sec le protégeant au sud, du côté du plateau. Les vestiges de l'édifice permettent de restituer un vaste corps de logis rectangulaire, accosté à l'est et à l'ouest de deux bâtiments secondaires en "bas-côtés", ou bien de cours étroites. Sur le front sud, l'élévation du logis se présente comme un épais mur-bouclier, épaissi à son angle oriental par un massif de maçonnerie en éperon qui flanquait l'accès principal dont subsistent la trace de l'arc et les tableaux. Le rez-de-chaussée est divisé par un mur de refend transversal. La pièce nord était équipée d'une cheminée, à hotte pyramidale portée par un cadre de bois, et d'un évier qui permettraient d'y reconnaître une cuisine, d'un placard et d'une niche qui pouvait correspondre à un deuxième évier ou à une archère ; l'élévation orientale conserve, près de l'angle nord-est, une petite baie en lancette couverte d'un linteau échancré en arc brisé, voisine d'une grande fenêtre dont ne subsiste que le départ. Une porte ménagée dans le mur de refend, et qui était équipée d'une barre de fermeture, donnait sur la pièce sud où il était possible de s'enfermer. Cette pièce, un peu moins grande, disposait de deux autres portes, également munies de barres, l'une à l'est, l'autre à l'ouest. Son élévation sud est constituée par le mur-bouclier d'une épaisseur considérable (2,57 m), en fait évidé par une importante cavité voûtée en berceau, silo, citerne ou fosse de latrines, qui n'était accessible que par une trappe depuis la grande niche d'archère de l'étage. A l'étage, la grande niche qui dessert l'archère cruciforme, dépourvue d'empattement, est couverte d'un berceau brisé et son sol se trouve à une quarantaine de centimètres au-dessus de celui de la salle sur laquelle elle n'ouvrait que par une porte à feuillure extérieure. A sa droite, une porte semblable ouvre sur une niche étroite desservant une seconde archère semblable à la première. La grande salle de l'étage était équipée d'une cheminée, appliquée au mur nord et superposée à la cheminée du rez-de-chaussée : elle a conservé les chapiteaux de ses piédroits et une partie de ses tablettes latérales. De part et d'autre apparaissent les vestiges d'une baie couverte d'un arc brisé et ceux d'un couloir de latrines en chicane. Les élévations latérales montrent les vestiges d'une porte contre l'angle sud-est, près du portail d'entrée du rez-de-chaussée, et à l'ouest ceux d'un tableau appartenant peut-être à une fenêtre et d'une fente de jour à appui à gradins.
Vestiges
À signaler
Propriété de la commune (?)
2005
(c) Inventaire général Région Occitanie ; (c) Conseil départemental du Lot
2005 ; 2014
Séraphin Gilles ; Scellès Maurice
Dossier individuel
Conseil régional Occitanie - Direction de la Culture et du Patrimoine - Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines 22, bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9 - Espace Capdeville, 417 Rue Samuel Morse, 34000 Montpellier - 05.61.39.62.47