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Plateforme ouverte du patrimoine

Grange-étable

Désignation

Dénomination de l'édifice

Grange

Titre courant

Grange-étable

Localisation

Localisation

Occitanie ; 46 ; Bellefont-La Rauze

Précision sur la localisation

Commune fusionnée après inventaire ; autrefois sur commune de Cours

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Lot

Canton

Saint-Géry

Lieu-dit

Saint-Michel

Références cadastrales

1834 E 168 ; 2011 E04 858

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

En écart

Partie constituante non étudiée

Étable

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

4e quart 15e siècle ; 18e siècle

Siècle de campagne secondaire de consctruction

Limite 19e siècle 20e siècle

Description historique

La grange figure avec son emprise actuelle sur le cadastre de 1834. Une étude dendrochronologique de la charpente a permis de situer sa construction à la fin du Moyen Age. LES DISPOSITIFS MEDIEVAUX : Sur les cinq fermes en place, quatre sont constituées de bois coupés et mis en oeuvre à la fin du 15e siècle. Les trois fermes est, formées d'arbalétriers courbes ennoyés dans les murs gouttereaux, se rattachent à une même phase d'abattage réalisée au printemps 1487. En revanche, la ferme située à l'extrémité ouest du bâtiment ne peut avoir été mise en oeuvre avant les années 1492-1493. La panne reliant les quatre dernières fermes sur le versant nord est également datée de la fin du 15e siècle, mais elle a probablement été remontée lors de la réfection de la toiture. Deux hypothèses sont ainsi plausibles : une construction initiale en 1487, avec un agrandissement vers l'ouest autour de 1493, ou bien une construction de l'ensemble après 1492, avec des chênes stockés quelques années. L'homogénéité des maçonneries, en dépit de nombreuses reprises et d'une reconstruction partielle du mur sud, plaide plutôt en faveur de la deuxième hypothèse. LES RECONSTRUCTIONS DU 18e SIECLE : Seule la quatrième ferme, reposant sur deux blochets et définissant un angle plus ouvert, semble étrangère aux dispositions médiévales. Elle s’inscrit dans le même plan de toiture que le mur-pignon est, alors que les fermes anciennes, ultérieurement rehaussées de cales, définissent un profil de toit plus pentu. La dendrochronologie confirme ici l'hypothèse d'une réparation tardive, au moyen de bois coupés au début du 18e siècle et, probablement, d'un remploi daté du début du 16e siècle. Près de cette ferme centrale, le mur sud révèle des traces de reprise des parements intérieur et extérieur : elles pourraient correspondre à un bouchage consécutif à la dépose d'un arbalétrier ennoyé dans la maçonnerie. La ferme sur blochet aurait ainsi remplacé une ancienne ferme à courbes établie dans la continuité des trois premières. A la réfection du toit et de la charpente, on peut associer la reconstruction du mur-pignon qui a reçu une nouvelle porte charretière, un pigeonnier de pignon et une petite soue latérale. Les maçonneries de cette dernière présentent un appareil soigné, similaire à celui du pignon servant de pigeonnier. Les traces de reprise du pignon permettent de restituer un profil symétrique pouvant correspondre à l’état du 18e siècle. Un appareil plus irrégulier, visible au centre de la façade, signale les reprises ultérieures qui ont modifié la forme du pignon. EVOLUTIONS A LA LIMITE DES 19e et 20e SIECLES : D’autres remaniements sont intervenus dans un troisième temps, notamment au niveau de la toiture. Ils ont consisté à renforcer la charpente ancienne au moyen de blochets et de sablières permettant de soulager les arbalétriers. Cette adjonction est contemporaine d'une reprise de l'arase du mur gouttereau sud réalisée au moyen d’un mortier de chaux rose largement débordant. Les assemblages observés au sud attestent d’une modification réalisée dans un second temps après la mise en œuvre de la quatrième ferme sur blochets. Ces travaux pourraient être liés au remplacement de l’ancienne toiture en chaume par une couverture plus lourde en tuiles plates. On peut raisonnablement les situer entre le milieu du 19e et le début du 20e siècle. Sans doute à la même période, le mur-pignon a été à nouveau reconstruit et lié à la soue préexistante. Cette réfection aboutit à un pignon asymétrique qui servait d’appui à un auvent sur poteaux précédant l’entrée de la grange. Entièrement disparue, cette structure a fait l’objet d’un relevé par Christian Lassure au début des années 1980 (publié dans Obereiner 1982, p. 51). La réfection de la toiture, la reprise du mur-pignon et l’édification de l’auvent dans le prolongement du toit relèvent sans doute d’une même campagne de construction. Dans ses "Notes d'architecture rurale", publiées en 1982 dans Quercy-Recherche, Jean-Luc Obereiner voyait dans la présence de blochets et de sablières un critère de perfectionnement par rapport à des granges à courbes datées de la même époque (Saint-Médars-Catus, ferme du Rouergoux). Cependant, le caractère assez récent de ce dispositif, probablement lié à un changement de couverture, ne laisse aujourd'hui guère de doute.

Description

Matériaux du gros-œuvre

Calcaire ; moellon

Matériaux de la couverture

Tuile plate ; chaume

Description de l'élévation intérieure

En rez-de-chaussée

Typologie de couverture

Toit à longs pans ; demi-croupe

Commentaire descriptif de l'édifice

La grange-étable est implantée en retrait de la voie communale qui traverse le hameau de Saint-Michel. Etablie perpendiculairement à la voie publique, elle était associée à un logis présentant la même orientation est/ouest (actuellement détruit). STRUCTURE ET ELEVATIONS : Le bâtiment s'élève sur un plan rectangulaire d'environ 5,20 m de large pour 17 m de long. Il se compose de deux parties qui épouse la pente naturelle du terrain : un vaste volume sous charpente forme la grange proprement dite à l'est, tandis qu'une étable surmontée d'un fenil sur plancher occupe l'extrémité ouest. Le bâtiment est construit en moellons calcaires assisés, avec des chaînes d'angle en pierre de taille de calcaire (ou moellons soigneusement équarris). Les ouvertures disposées dans le mur gouttereau nord (porte d'étable et porte piétonne) et dans le mur-pignon est (porte charretière) possèdent un encadrement en bois. Elles semblent toutes issues de remaniements intervenus à partir du 18e siècle. La façade est se caractérise par la présence d'un pigeonnier en pignon, couronnant la porte charretière d'une randière. Un petit corps de bâtiment à usage de soue est greffé sur l'angle sud-est ; son mur est, percé d'une porte à encadrement de bois, a été rehaussé et lié dans un second temps au pignon de la grange. L’angle nord de la façade conserve des vestiges probablement plus anciens, dont un piédroit en moellons calcaires pouvant appartenir à l’état initial. La porte charretière actuelle possède des vantaux articulés sur pivots en bois. LA CHARPENTE : La particularité du bâtiment réside dans le fait qu'il conserve une charpente très ancienne de type "cruck", posée au sol et autoportante. Elle se compose de fermes non triangulées, constituées uniquement d'arbalétriers coudés, ou "courbes", reliés en tête par un joug parfois traversant. Les arbalétriers descendent du faîtage jusqu’à la base des murs et reposent sur une dalle de calcaire noyée dans la maçonnerie des gouttereaux. L'absence d'éléments raidisseurs (faux-entrait) ou de triangulation des fermes (entrait) permet de disposer d'un grand volume de stockage sous la toiture. L'extrémité ouest de la charpente (quatrième et cinquième ferme) relève d'un autre mode de mise en oeuvre : des arbalétriers plus courts sont directement posés sur les murs par l'intermédiaire d'un entrait ou de blochets. Concernant la quatrième ferme, ce dispositif semble résulter d'une adjonction tardive, remplaçant une ancienne ferme à courbes dont l'emplacement initial se signale par un bouchage dans le mur sud. En revanche, la cinquième ferme sur entrait appartient bien à l'état médiéval, qu'il s'agisse de l'état d'origine ou d'une extension réalisée dès la fin du 15e siècle. Maintenu par un poteau en bois chanfreiné, l'entrait a permis d'établir un plancher au-dessus de l’étable pour servir de fenil. Partiellement en place sur l'ensemble du bâtiment, la charpente datée de la fin du Moyen Age a subi plusieurs transformations qui ont affecté son aspect général. Outre des réparations ponctuelles à partir du 18e siècle, la toiture a fait l'objet d'une réfection d'ensemble à une période assez récente : en témoignent les reprises sommitales des murs gouttereaux, la démultiplication des pannes et la présence de nombreuses cales sur les arbalétriers d'origine, qui suggèrent un relèvement des chevrons. L'effort d'écartement de ces derniers a été compensé par l'adjonction de sablières recevant les pieds de chevron et de blochets assemblés aux arbalétriers. Ce renforcement pourrait être lié au remplacement de la toiture ancienne, probablement en chaume de seigle, par une couverture plus lourde en tuiles plates. Ces réfections successives ont sensiblement modifié la pente du toit qui était initialement plus marquée. Le dispositif d'origine était peut-être celui qui est observé pour d’autres granges de l'époque moderne, à savoir des chevrons ennoyés dans la maçonnerie et une couverture en chaume débordante au niveau de l’égout.

Commentaires d'usage régional

Grange à courbes de type "cruck" ; couverture initiale en chaume

Protection et label

Intérêt de l'édifice

À signaler

Statut juridique

Statut juridique du propriétaire

Propriété privée

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2010

Date de rédaction de la notice

2011 ; 2016

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Hadjadj Julien ; Cassan Elodie

Cadre de l'étude

Typologie du dossier

Dossier individuel

Adresse du dossier Inventaire

Conseil régional Occitanie - Direction de la Culture et du Patrimoine - Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines 22, bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9 - Espace Capdeville, 417 Rue Samuel Morse, 34000 Montpellier - 05.61.39.62.47