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Plateforme ouverte du patrimoine

Ferme ; manoir

Désignation

Dénomination de l'édifice

Ferme ; manoir

Titre courant

Ferme ; manoir

Localisation

Localisation

Occitanie ; 46 ; Sousceyrac-en-Quercy

Précision sur la localisation

Commune fusionnée après inventaire ; anciennement commune de Calviac

Canton

Cère et Ségala

Lieu-dit

Couderc

Références cadastrales

1826 C 47 ; 2015 AL 170, 171

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

En écart

Partie constituante non étudiée

Étable à vaches ; grange ; fournil ; maison ; puits

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

4e quart 16e siècle ; 17e siècle ; 18e siècle ; 1er quart 19e siècle

Siècle de campagne secondaire de consctruction

19e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1586 ; 1770 ; 1817

Commentaires concernant la datation

Porte la date

Description historique

L'existence du premier logis de la ferme est attestée à partir de la fin du 16e siècle : la cheminée à écu millésimé de l'étage situe sa construction en 1586 et témoigne du statut social assez élevé de son propriétaire. Les sources d'archive de cette époque font mention d'un certain Guyon de Maleville, riche tenancier qui s’intitule « sieur de Couderc » (Aquioupou 2002, p. 90). A la fin du 16e siècle, il marie sa fille avec un notable issu d’une famille d’hommes de loi de la région de Sousceyrac qui compte plusieurs notaires, juges, avocats ou procureurs. C’est sans doute à cette héritière des Malleville et à son époux, Jean de Venrias, qu’il faut attribuer la construction de la demeure à cheminée ornée. Le domaine passe ensuite à l'une des branches de la famille noble d'Araqui, qui compte parmi les plus importantes du nord-est du Quercy. Vassaux et proches des vicomtes de Turenne, les d'Araqui détenaient initialement des droits sur la coseignerie de Sainte-Spérie (nom ancien de l'actuelle ville de Saint-Céré) et se placent ainsi comme des successeurs ou descendants probables du lignage des chevaliers de Saint-Céré (Pressouyre 1979, p. 251-252). C'est dans le premier quart du 17e siècle que l'un des membres de cette famille, noble Guyon d'Araqui, écuyer et sieur de Bargade, s'installe à Couderc suite à son mariage en 1623 avec Rose de Venrias, petite fille du sieur de Maleville (Aquioupou 2002, p. 90-91). Au début du 19e siècle, le domaine est la propriété de Jean-Pierre d'Araqui, dit "sieur de Couderc" ou "Monsieur de Couderc". Outre la vieille demeure familiale, ce dernier possède une deuxième maison plus récente dans laquelle il aurait établi sa résidence principale (Aquioupou 2002, p. 93). Elle figure au cadastre de 1826, associée à l'ancien manoir, à un fournil et à une vaste grange-étable. Les édifices qui composaient la ferme en 1826 ont conservé leur emprise spatiale et une grande partie de leurs élévations, à l'exception du logis principal, ou manoir, qui subsiste à l'état de vestiges au sein d'un jardin d'agrément (ruines actuellement stabilisées et protégées). Le bâti ancien témoigne de plusieurs phases de construction qui remontent à la période moderne. Les cheminées du premier logis, engagées dans le mur latéral est, appartiennent à un même état datable du dernier quart du 16e siècle. En revanche, la tour circulaire hors-oeuvre, qui confère à l'édifice une allure de petit manoir, est une adjonction ultérieure venant s’appuyer contre le mur est du corps de logis. Les baies et canonnières conservées en place attestent d’une campagne de construction probablement réalisée au 17e siècle, laquelle aurait peut-être transformé l’ancienne maison de notable en demeure fortifiée. Il semble raisonnable d'établir un lien entre cette transformation et l'installation d'un membre de la famille noble d'Araqui dans les années 1620. La structure d’époque moderne a fait l'objet d'importants remaniements avant le début du 19e siècle : en témoignent les vestiges de la façade principale, partiellement reconstruite en moellons équarris de granite, et ceux de la façade postérieure qui conservent les restes d’une souillarde hors-œuvre. Ces éléments pourraient êtres issus d’une même campagne de travaux intervenue au 18e siècle. La grange-étable associée au manoir date également de la période moderne. Elle comporte une partie nord plus ancienne, prolongée vers le sud dans un second temps. La forme des ouvertures chanfreinées et le volume général du bâtiment, initialement pourvu d'un toit en pente raide, plaident en faveur d'une datation du 17e siècle. L'extension sud, difficilement datable, est réalisée avant le deuxième quart du 19e siècle. Le fournil conserve un linteau millésimé "1770" couvrant la porte d’entrée. Cependant, il est difficile d'exclure l'hypothèse d'un remploi ou d'un remontage tardif. A défaut d'autres éléments déterminants, et à l'appui du cadastre de 1826, on peut tout au plus situer l'aménagement du four avant le deuxième quart du 19e siècle. Le comble et la toiture ont été remaniés après cette date. La maison construite à proximité du manoir apparaît avec son emprise actuelle sur le plan cadastral de 1826. Le millésime "1817", relevé sur la porte bâtarde du premier niveau, pourrait correspondre à la date de construction. C'est du moins ce que laisse entendre le testament olographe de Jean-Pierre d'Araqui, rédigé peu avant sa mort en 1833, par lequel il lègue sa "maison neuve" de Couderc à la fabrique de Calviac (Aquioupou 2002, 94). Cependant, si l'édifice présente des caractères architecturaux du début du 19e siècle (plan double en profondeur, forme des baies), des travaux réalisés dans le courant du 19e siècle ont partiellement modifié la façade principale (fenêtre de l'étage) et le volume global de la structure. Ils ont notamment consisté à aménager un comble à surcroît, par le rehaussement des murs gouttereaux et l'arasement des pignons d'origine en pente raide (traces de reprise des maçonneries en partie haute). Ces remaniements sont sans doute consécutifs à la vente, vers 1863, de l'ancienne maison d'Araqui par la fabrique de Calviac, pour financer la construction d'une école primaire (A.D. Lot, 2O68/1). Cédé à un certain Pierre Asfaux, en échange d'un bâtiment situé dans le bourg de Calviac, l'édifice a probablement été restauré et modernisé après cette date. Il a enfin été agrandit vers l'est à une période récente.

Description

Matériaux du gros-œuvre

Granite ; gneiss ; moellon ; enduit partiel

Matériaux de la couverture

Tuile creuse ; tuile plate mécanique ; ciment amiante en couverture

Description de l'élévation intérieure

1 étage carré ; comble à surcroît

Typologie de couverture

Toit à longs pans ; toit à deux pans ; croupe

Commentaire descriptif de l'édifice

Etablie au sud du hameau de Couderc, la ferme se compose d'un petit manoir, actuellement en ruine (est), d'une maison plus modeste et plus récente (ouest), d'un fournil (nord) et d'une grange-étable (sud-ouest). Les deux habitations et leurs dépendances étaient réunies par une cour aujourd'hui transformée en jardin d'agrément. Le bâti se caractérise par des maçonneries en moellons de granite, avec quelques inclusions de moellons ou plaquettes de gneiss (appareil irrégulier). Un appareil assisé en gros moellons équarris signale une reprise ou reconstruction tardive de l'ancienne façade principale du manoir (sud). Les différentes constructions possèdent des chaînes d'angle et encadrements de baies en pierre de taille de granite, à l'exception du fournil dont les chaînes d'angle sont réalisées en moellons de gneiss et de granite. La deuxième maison présente la particularité d'être pourvue, à l'est, de chaînes d'angle en moellons avec pierres d'attente : elles renvoient certainement à un projet d'extension ou de construction annexe qui semble n'avoir jamais été réalisé. De l'ancien manoir de plan massé ne subsistent que l'extrémité est de la façade principale, le mur latéral est servant d'appui à deux cheminées superposées, la tour hors-oeuvre qui cantonnait l'édifice au nord-est et les ruines de la souillarde formant un corps de bâtiment au nord. Le mur est appartient à la structure d'origine, laquelle s'élevait sur au moins deux niveaux et fut transformée par plusieurs adjonctions successives (tour d'angle puis souillarde). Les deux cheminées superposées semblent résulter d'une même phase de construction, malgré des formes et mouluration différentes : cheminée engagée à arc segmentaire et moulure en quart-de-rond au rez-de-chaussée ; cheminée de l'étage pourvue de piédroits arrondis, en forme de colonnettes engagées, et d'une plate-bande à crossettes avec double corniche moulurée et écu millésimé "1586". Ces équipements domestiques, complétés dans un second temps par une souillarde hors-oeuvre au nord, signalent la présence d'une pièce principale ou d'une cuisine au rez-de-chaussée (dallage en granite partiellement conservé) et d'au moins une pièce de vie à l'étage (chambre ? pièce de vie et d’apparat ?). Des portes à encadrement chanfreinés mettaient en relation le corps de logis avec les trois niveaux de la tour d'angle qui se raccorde aux maçonneries d'origine. Le caractère fortifié de la tour est matérialisé par des ouvertures de tir rectangulaires ou ovales (bouches à feu), à la fonction sans doute plus symbolique que réellement fonctionnelle. Les élévations extérieures sont également percées de petites fenêtres rectangulaires, dont plusieurs remaniées ou repercées ultérieurement. Sur le plan cadastral de 1826, le manoir et la deuxième maison, construite sur le même alignement à l'ouest, présentaient sensiblement la même emprise au sol. L'édifice plus récent se distingue toutefois par une structure homogène de plan double en profondeur, comportant un rez-de-chaussée utilitaire (anciennement cellier et cave) et un logis à deux pièces à l'étage. Le bâtiment était initialement coiffé d'un toit en pente raide dont la trace en négatif reste visible sur le pignon est ; il a été rehaussé d'un comble à surcroît dans un second temps. S'inspirant du modèle des maisons de bourg polyvalentes, avec boutique ou atelier au rez-de-chaussée, le logis en hauteur est accessible depuis la cour par une porte disposée au premier niveau de la façade sud et ouvrant sur un escalier de distribution intérieur. Outre la porte, l'élévation principale comporte une travée centrale formée d'une porte bâtarde en anse-de-panier, dotée d'un arc à crossettes en escalier, et d'une fenêtre rectangulaire. La façade postérieure est percée de deux fentes horizontales éclairant la cave et de deux fenêtres rectangulaires assez trapues à l'étage. Le toit à deux pans et une croupe est actuellement couverte de tuiles plates mécaniques. La grange-étable a été largement transformée par la reconstruction du comble en parpaings de béton. Néanmoins, la structure d'origine en superposition, prolongée au sud par une extension plus récente, est partiellement conservée sur deux niveaux. L'ancien pignon de la grange-fenil est notamment visible au nord : il permet de restituer un toit en pente raide, probablement couvert en paille de seigle. Installée au rez-de-chaussée, l'étable à vaches ouvre en mur gouttereau par une porte bâtarde à piédroits chanfreinés et linteau en bois sous arc de décharge (encadrement probablement remanié ou remployé). Une deuxième porte, actuellement détruite, permettait d'accéder à l'extension sud. Le dispositif d'accès à la grange-fenil, formé d'une rampe en terre-plein et d'une porte charretière en mur gouttereau, résulte d'un remaniement récent. Néanmoins, l'actuelle porte en béton a probablement été reconstruite à l'emplacement de la porte charretière correspondant à l'état du début du 19e siècle. En revanche, la localisation de la porte d'origine reste inconnue : était-elle disposée en mur gouttereau ou en mur-pignon, comme cela semble plus souvent le cas à cette période ? Autres dépendances de la ferme : fournil de plan rectangulaire, coiffé d'un comble à surcroît (longs pans en tuiles plates mécaniques) et flanqué d'un four semi-circulaire (toit à deux pans en tuiles creuses) ; puits à margelle quadrangulaire formée de grandes dalles de granite posées de champ.

Technique du décor des immeubles par nature

Sculpture

Indexation iconographique normalisée

Écu ; à cercle ; croissant de lune

Description de l'iconographie

Manoir : cheminée de l'étage ornée d'un écu portant la date "1586" ainsi que deux motifs en bas-relief, vraisemblablement un cercle pointé (symbole du soleil ?) et un croissant de lune.

Commentaires d'usage régional

Ferme à éléments distincts sur cour ; logis de type E : manoir ou demeure avec plusieurs corps de bâtiment (état 2) ; 2e maison assimilée au logis de type C1 : maison polyvalente, avec logis en hauteur sur partie commerciale ou artisanale, mais avec fonctions différentes ; souillarde hors-oeuvre ; cheminée intégrée, à piédroits moulurés, linteau appareillé, arc segmentaire ; grange-étable en superposition (type auvergnat), à porte d'étable et porte de grange en mur gouttereau (état 2 ?)

Statut juridique

Statut juridique du propriétaire

Propriété privée

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2014

Date de rédaction de la notice

2014

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Cassan Elodie

Cadre de l'étude

Typologie du dossier

Dossier individuel

Adresse du dossier Inventaire

Conseil régional Occitanie - Direction de la Culture et du Patrimoine - Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines 22, bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9 - Espace Capdeville, 417 Rue Samuel Morse, 34000 Montpellier - 05.61.39.62.47