Ferme
Ferme
Occitanie ; 46 ; Cuzance
Lot
Martel
Ferran
1813 C 972, 973, 974, 977, 978, 979 ; 2016 C 909
Isolé
Grange ; étable ; toit à porcs ; séchoir ; fournil
13e siècle (?) ; 15e siècle, 16e siècle (?) ; 4e quart 19e siècle ; 1er quart 20e siècle
1740 ; 1888
Porte la date
La ferme conserve des éléments bâtis très anciens, qui figurent avec leur emprise actuelle sur le plan cadastral du début du 19e siècle. Le cadastre de 1813 recense trois parcelles qualifiées de « maison » à l’emplacement de la maison actuelle. Implantées sur le même alignement, elles étaient associées à trois granges de plan massé, dont deux sont encore conservées en élévation. Au sein de cet ensemble bâti, plusieurs vestiges ou indices attestent d’une occupation remontant à la période moderne, voire au Moyen Age. ---------------------------------------- LOGIS : La façade principale du logis se présente comme un ensemble homogène du début du 20e siècle. En dehors de quelques traces de reprise des maçonneries, c’est à l’étage de soubassement et au niveau des façades latérale ou postérieure que sont visibles les traces de plusieurs états de construction antérieurs au 19e siècle. Le mur sud conserve les vestiges du pignon d’origine qui a été rehaussé et repercé à plusieurs reprises (porte de la cave datée de de 1740, probablement remployée ; fenêtre début 20e siècle au deuxième niveau). Il se signale par un appareil particulièrement soigné, formé d'assises continues - voire réglées - de moellons calcaires. Ce type de mise en œuvre, que l’on retrouve sur une partie de la façade postérieure, près de l’angle sud-ouest, autorise une datation du Moyen Age pour ces fragments de maçonneries. Ainsi, si l’emprise, la nature et la chronologie de cette construction restent hypothétiques, il est plausible d’identifier un premier habitat antérieur à la fin du 15e siècle, qui serait, de fait, l’un des plus anciens de la commune. La cave voûtée et les reprises de maçonnerie, mêlant de gros moellons équarris à des plaquettes et petits éléments de calcaire, pourraient appartenir à une deuxième phase de construction, datant de l’extrême fin du Moyen Age ou du début de la période moderne. La configuration de l’ensemble bâti conduit à identifier un ancien logis double ou triple construit entre la fin du 15e et le début du 17e siècle, dans le prolongement d’une maison préexistante. Les différentes parcelles figurant au cadastre de 1813 ont été réunies avant le début du 20e siècle. La façade principale, l’aménagement intérieur ainsi que la toiture ont été largement remaniés dans les années 1900-1910. ---------------------------------------- DEPENDANCES AGRICOLES : Les deux granges-étables mentionnées dans l’ancien cadastre présentent des caractères architecturaux très proches, du moins pour ce qui concerne la mise en œuvre des maçonneries et des ouvertures. Elles pourraient dater de la même époque. En revanche, seule la grange est conserve sa charpente d’origine non triangulée, à arbalétriers courbes posés au sol (« cruck »). Ce type de construction relève d’un système très ancien, remontant au moins à la période moderne et attesté dès le 15e siècle pour plusieurs granges du Lot datées par dendrochronologie (Cours ; Floirac). Ici, les dispositifs observés n’excluent pas une datation des 16e-17e siècles, voire plus ancienne. Les maçonneries d’époque moderne ou antérieures ont néanmoins été rehaussées dans un second temps, probablement en lien avec le remplacement du matériau de couverture qui devait initialement être du chaume. La deuxième grange (ouest) a également reçu une nouvelle charpente au 19e ou au début du 20e siècle. La troisième grange visible sur l’ancien cadastre a été détruite et remplacée par une porcherie avec séchoir en comble. Une nouvelle grange-étable a été bâtie en 1888 au sud du logis.
Calcaire ; moellon
Tuile plate mécanique ; ardoise
Étage de soubassement ; en rez-de-chaussée surélevé ; comble à surcroît
Toit à longs pans ; demi-croupe
La ferme actuelle a été constituée en regroupant plusieurs maisons et granges qui étaient encore réparties entre trois propriétaires différents au début du 19e siècle. Le logis s’élève à l’emplacement de trois anciens logis mitoyens, dont il subsiste des vestiges de maçonneries ainsi qu’une cave voûtée. Les granges-étables étaient regroupées au nord-est des habitations, implantées selon deux axes parallèles, perpendiculairement à la voie publique. Il n’en subsiste que deux, la troisième ayant été remplacée par un bâtiment plus étroit servant de porcherie et de séchoir à noix. Une grange-étable plus récente s’élève enfin au sud du logis. MATERIAUX ET MISE EN OEUVRE : Les maçonneries les plus anciennes, observées au niveau du pignon sud et de la façade postérieure du logis (partie sud), sont formées de moellons calcaires cubiques ou allongés, appareillés en assises continues et assemblés à joints vifs. Les chaînes d’angle associées sont en moellons soigneusement équarris. Les reprises et maçonneries plus récentes du logis sont en moellons ébauchés, montés en assises irrégulière ou non assisés, avec des chaînes d’angle en pierre de taille de calcaire. Les encadrements de baies sont également bâtis en pierre de taille. Les maçonneries des granges-étables sont à appareil irrégulier. On note l’emploi de moellons calcaires équarris pour les chaînes d’angle et les ouvertures des deux granges anciennes. Ces éléments sont traités en pierre de taille pour la grange-étable de 1888 et la porcherie. LOGIS : La maison présente une structure très allongée, issue du regroupement de plusieurs habitations contigües sur le même alignement. Elle est bâtie en rez-de-chaussée surélevé, sur un étage de soubassement servant de cave. Creusée dans le rocher, la cave est dotée d’une voûte en berceau surbaissée, probablement construite dans un second temps contre des maçonneries préexistantes. Elle était éclairée par un jour actuellement bouché, qui semble antérieur à l’aménagement de la voûte. La porte de la cave était initialement située en façade postérieure : elle a été comblée lors de l’aménagement d’une terrasse en terre-plein et d’une citerne à l’arrière de la maison. L’accès a été déplacé en façade latérale où une porte chanfreinée à arc en anse-de-panier, vraisemblablement remployée, a été repercée dans le mur-pignon. Aucune ouverture ancienne ne subsiste au rez-de-chaussée surélevé. La façade antérieure a fait l’objet d’une réfection d’ensemble qui l’a dotée de fenêtres ou porte-fenêtre à plate-bande, d’une porte d’entrée à pilastres stylisés et corniche moulurée, ainsi que de lucarnes à pignon en pierre de taille. Le comble a été rehaussé (comble à surcroît) et pourvu d’un toit à longs pans et demi-croupes en ardoises. Dans le séjour subsiste un sol en calade structuré selon un tracé rayonnant. GRANGES-ETABLES : Les deux granges anciennes présentent une structure similaire de plan relativement massé, accueillant une aire de grange et une travée d’étable juxtaposées, avec fenil sous charpente surmontant l’étable. Cette organisation de l’espace interne les rapproche du modèle limousin, dont elles pourraient être les plus anciennes occurrences dans la commune. Elles se caractérisent par des pignons en pente raide et des murs gouttereaux peu élevés, tous rehaussés ultérieurement lors du remplacement des couvertures. Initialement couvertes de chaume, les toitures ont adopté un profil adouci, plus adapté à la tuile plate mécanique et permettant d’augmenter le volume de stockage. Dans les deux cas, le mur gouttereau ouest est percé d’une porte charretière et d’une porte d’étable, dépourvues d’encadrement en pierre de taille : les piédroits en moellons équarris reçoivent un linteau en bois ou en calcaire. La grange est conserve une charpente ancienne non triangulée qui comporte deux couples d’arbalétriers courbes assemblés au moyen d’un joug sous la panne faitière. Dérivée du type « cruck », ce système présente la particularité de combiner deux dispositifs traditionnellement distingués : un couple d’arbalétrier est directement posé au sol, sur des dalles calcaires noyées dans la maçonnerie, tandis que le deuxième est disposé en hauteur, sur un entrait renforcé par des poteaux latéraux. Probablement prévu dès l’origine, ce système a permis d’aménager un fenil sur l’étable, en faisant reposer le plancher du fenil sur l’entrait. La troisième grange-étable s’inscrit dans un schéma plus stéréotypé, propre aux granges limousines du 19e siècle. La structure de plain-pied abrite une aire de grange centrale, flanquée de travées d’étable latérale. Le toit à longs pans et demi-croupes a été refait en tuiles plates. AUTRES DEPENDANCES AGRICOLES : Porcherie avec plusieurs loges à cochon et poulailler en rez-de-chaussée, surmontés d’un comble à surcroît servant de séchoir à noix (ouvert en mur gouttereau). Les portes des loges ouvraient sur des enclos en pierre sèche. Le toit est formé de longs pans en tuiles plates mécaniques (restauré après inventaire).
Ferme à éléments distincts sur cour ; logis de type B1 : logis en rez-de-chaussée surélevé sur parties agricoles ou cave semi-enterrée ; grange-étable à charpente au sol (cruck) ; grange-étable à travées (type limousin), de type A1 (aire de grange et travée d’étable en rez-de-chaussée, fenil sur l’étable) ; grange-étable à travées (type limousin), de type A2 (aire de grange centrale et travées d’étables latérales)
À étudier
Grange ; charpente
La grange-étable nord-est conserve sa charpente non triangulée à arbalétriers courbes posés au sol (type cruck).
Propriété privée
2015
(c) Inventaire général Région Occitanie ; (c) Conseil départemental du Lot
2016
Cassan Elodie
Dossier individuel
Conseil régional Occitanie - Direction de la Culture et du Patrimoine - Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines 22, bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9 - Espace Capdeville, 417 Rue Samuel Morse, 34000 Montpellier - 05.61.39.62.47