Jeu de paume ; théâtre
Grand jeu des halles ; salle de la comédie
Jeu de paume dit le grand jeu des halles, puis théâtre dit la salle de la comédie
Pays de la Loire ; Maine-et-Loire (49) ; Angers ; impasse de la Comédie
Angers intra-muros
Angers Centre
Centre-ville (quartier)
Comédie (impasse de la)
1840 H1 242, 243 ; 1980 BR 118, 472 ; 1999 BR 118, 547
En ville
Cour ; maison
16e siècle ; 3e quart 18e siècle
1762
Daté par source ; daté par travaux historiques
La première mention d'un jeu de paume en bas de la place Louis-Imbach (ancienne place des Halles) remonte à 1565, date d'un acte de vente d'une maison voisine le citant en confront sous l'appellation de grand jeu des halles. La vue cavalière d'Angers, par Adam Vandelant en 1576, le représente précisément (au premier plan du document) et atteste alors un jeu de paume couvert : la plupart des jeux de paume étaient en effet à ciel ouvert, à l'origine, et la tendance à les couvrir est à peine amorcée dans cette 2e moitié du 16e siècle. L'utilisation de baraudes (pierre de taille de tuffeau de très grandes dimensions) confirme une datation du 16e siècle, après lequel cet appareil disparaît. En 1762, deux marchands, Jean Thoribet et Roch Charrier, adaptent le lieu en théâtre selon une formule alors courante : la première salle de spectacle d'Angers est inaugurée en 1763. Des peintures d'un certain Dubois ornaient le plafond, le devant des loges et le rideau de scène : un peintre alors célébre selon l'historiographe local, Julien Péan de la Tuillerie, dans sa Description de la ville d'Angers, en 1778. Selon un plan parcellaire établi vers 1769, une maison à cour arrière fait également partie de la propriété, avec un escalier en retour donnant sur l'entrée de la salle. Vers 1813, quand la municipalité étudie la création d'un nouveau théâtre sur la place du Ralliement, les propriétaires de l'époque s'empressent de prévoir des réaménagements et agrandissements avec façade principale sur le nouveau boulevard Carnot, à l'emplacement des remparts. Ces projets restent sans suite et la salle ferme en 1825, année de l'inauguration du premier théâtre de la ville, place du Ralliement. L'angle nord-est du vaisseau est entamé dans la 2e moitié du 19e siècle pour la construction d'un corps de communs de l'hôtel, 14 bd Carnot. L'entrée est éventrée et l'escalier déplacé dans le corps même de la maison. La salle ne subsiste plus aujourd'hui que dans son enveloppe de maçonnerie, révélant de nouveau l'espace intérieur du jeu de paume ; la maison attenante existe encore, fortement ravalée. Abandonné depuis plusieurs décennies, l'édifice du jeu de paume est en très mauvais état (charpente et couverture ruinées). Un permis de construire pour un projet d'habitation déposé en 2007 doit en transformer définitivement la structure.
Tuffeau ; grand appareil ; schiste ; moellon ; enduit ; bois ; pan de bois
Ardoise ; verre en couverture
1 vaisseau ; 2 étages carrés ; étage en surcroît
Élévation à travées
Toit à longs pans ; toit à longs pans brisés ; pignon couvert ; verrière
Escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour, en charpente, suspendu
Situé au fond d'une petite impasse, l'édifice présente un accès difficile et un enclavement tel qu'aucune élévation extérieure n'est aujourd'hui visible. Malgré sa transformation un temps en théâtre, l'édifice a largement repris son allure de jeu de paume : une enveloppe de maçonnerie en grand appareil de baraudes (grandes pierres de tuffeau) en parement interne délimite un vaisseau d'une trentaine de mètres sur seulement huit mètres de large. L'élévation en pierre de taille monte jusqu'à environ cinq mètres ; une structure à claire-voie à poteaux de bois permettant l'éclairage terminait les longues élévations et portaient la charpente. Cette disposition, disparue avec l'aménagement du lieu en théâtre, est encore observable sur la face nord : les poteaux en place sont désormais enchâssés dans une maçonnerie de moellon de schiste. Une couverture à longs pans avec pignons couverts couvre la charpente apparente. La maison attenante, en moellon de schiste enduit, est à deux étages carrés et étage en surcroît dans un comble en partie brisé (versant sud) ; le long pan nord se raccroche à la salle par une structure en pan de bois. La maison présente un pignon en façade sur l'impasse. L'escalier était originellement hors-oeuvre en retour dans le fond de l'impasse, à l'entrée de la salle. Il est aujourd'hui dans-oeuvre dans le corps même de la maison, suspendu, en bois et rampe de fonte.
Seul témoin architectural d'un jeu de paume remontant au 16e siècle, grande période de ce loisir. Cet ancien quartier des halles comprenait deux autres jeux de paume attestés au 16e siècle, celui du Cornet qui a donné son nom à l'ancienne rue du Puits-Doux, et celui des Aisses également conservé dans la toponymie (rue des Aix).££Malgré les usages ultérieurs qui ont eu notamment pour effet de supprimer la partie haute en claire-voie des élévations principales, la représentation du 16e siècle et les structures présentes permettent une restitution, au moins pour le gros-oeuvre, des dispositions originelles du jeu de paume des halles.
Propriété privée
1975
© Région Pays de la Loire - Inventaire général ; © Ville d'Angers
1978
Letellier-d'Espinose Dominique ; Biguet Olivier
Dossier individuel
Région Pays de la Loire - Centre de ressources 1, rue de la Loire - 44966 Nantes cedex 09 - 02.28.20.54.70