Hôtel
Hôtel Tremblier de la Varenne
Hôtel Tremblier de la Varenne
Pays de la Loire ; Maine-et-Loire (49) ; Angers ; 19 rue du Canal
Angers intra-muros
Angers Centre
Centre-ville (quartier)
Canal (rue du) 19
1840 H1 141 ; 1970 BR 295 ; 1999 BR 295
En ville
Cour ; communs
1ère moitié 17e siècle ; 1er quart 20e siècle
1900 ; 1912
Porte la date ; daté par source
Varice (commanditaire) ; Desêtres Gaston (commanditaire)
Cet hôtel tient son nom usuel d'une famille de la fin du 17e siècle, les Tremblier de la Varenne qui y demeurent pendant tout le 18e siècle. Il fut cependant construit auparavant, dans la 1ère moitié du 17e siècle, d'après le décor sculpté du portail sur rue ; celui-ci porte au revers (sur la cour d'entrée) un cartouche largement refait avec des armes qui pourraient être celles de la famille Varice, attestée en ces lieux dans les années 1610-1620. Gaspard Varice, sieur de Vauléard, conseiller du roi, juge au présidial d'Angers, qui hérite de ses parents, et réside entre 1621 et 1631, en est peut-être le maitre d'ouvrage. Le passage d'entrée au-delà du portail comporte un plafond de menuiserie qui pourrait être d'origine. Du logis initial, il ne subsiste qu'un corps postérieur avec tourelle carrée sur trompe, abritant au sous-sol et au premier étage deux cheminées, la seconde refaite à la fin du 18e siècle (avec peinture étudiée). Un pavillon, seul élément connu par un dessin ancien de l'élévation antérieure du 17e siècle, flanquait sur la cour le corps de logis principal. Le logis est en effet entièrement reconstruit pour l'avocat Gaston Desètres vers 1900 (d'après source). Les aménagements intérieurs de cette époque sont en place : lambris et cheminée du salon, sol mosaïqué du salon d'hiver, verrières dans la cage d'escalier, dont une à décor de marguerites signée de Jean Clamens et datée de 1900. Peu de temps après, le corps d'entrée à usage de communs est partiellement réaménagé : une pièce chauffée au rez-de-chaussée, desservie par une porte surmontée de supports anthropomorphes néo-Renaissance, conserve une verrière signée et datée J. Clamens, 1912.
Schiste ; moellon ; moellon sans chaîne en pierre de taille ; enduit ; tuffeau ; moyen appareil ; appareil mixte ; bois ; pan de bois ; fer ; pan de fer ; brique
Ardoise
Sous-sol ; 1 étage carré ; comble à surcroît
Élévation ordonnancée
Toit à longs pans ; toit à longs pans brisés ; toit en pavillon ; appentis ; terrasse ; pignon couvert ; croupe ; noue
Escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour, en charpente, suspendu
L'hôtel se compose de deux parties distinctes, le corps de passage et de communs sur rue (du 17e siècle) et le logis (de 1900) en fond de parcelle, avec petite cour postérieure. Le corps de communs, à un étage carré et étage de comble, est bâti en schiste côté rue - son passage couvert précédé d'un portail monumental - et en tuffeau côté cour. Le logis, de plan massé et de profondeur inégale sur l'arrière, est construit en maçonnerie de schiste et comprend également un étage carré ainsi qu'un imposant étage en surcroît, sous une toiture à comble brisé. L'élévation antérieure, ordonnancée, est axée sur une travée centrale en légère saillie, couvert d'un toit en pavillon très aigu. Sur la petite cour postérieure, il s'adosse aux vestiges de l'hôtel du 17e siècle : ceux-ci consistent en un étroit bâtiment d'habitation de tuffeau appareillé, flanqué d'une tourelle carrée avec une trompe d'angle sous le coin, portant à l'étage un petit cabinet. D'autres cabinets en pan de fer et en pan de bois, à remplissage de brique, s'appuient aussi sur les arrières du logis de 1900, dans cette même cour.
Sculpture ; menuiserie ; vitrail ; mosaïque ; peinture (étudiée dans la base Palissy)
Ordre ionique, pilastre, fronton, cuir découpé, pointe de diamant ; cartouche, armoiries ; ornement à forme géométrique ; figure : en gaine ; marguerite ; colonne ; homme : en buste, femme : en buste, grecque, fleur ; rosace
Le portail sur rue est cantonné de pilastres ioniques et couronné d'un fronton triangulaire brisé dans lequel s'inscrit un cartouche à cuir découpé ; des bossages à pointes de diamant en animent les différentes parties. Au revers du passage couvert, une grande table surmontée d'un fronton curviligne brisé porte des armes qui s'apparentent à celles de la famille Varice (de gueules au chevron d'or accompagné de trois mâcles de même, deux en chef et une en pointe) : il ne reste aujourd'hui que le chevron ; par ailleurs, un dessin de 1891 montre trois croissants, pareillement deux en chef et un en pointe : une altération des meubles ou une mauvaise lecture expliquent-elles cette différence ? Le plafond du passage couvert est constitué de caissons. Dans ce même passage, un vantail de porte présente un décor de deux figures engainées. Une petite fenêtre au rez-de-chaussée du corps sur rue présente une verrière à décor de marguerites. Le manteau de la cheminée du salon est orné de deux colonnes ioniques cannelées et de pointes de diamant. Les verrières de l'escalier figurent, au rez-de-chaussée, des médaillons d'homme et de femme en buste, de profil et vêtus à la romaine, inscrits dans un encadrement de grecques ; à l'étage le motif se réduit à des marguerites stylisées. Le sol du salon d'hiver est constitué d'une mosaïque abstraite avec une rosace en son centre.
Hôtel à cour antérieure (type A). Communs en front de rue.
1965/09/20 : classé MH partiellement ; 1965/09/20 : inscrit MH partiellement ; 1965/09/20 : protection totale
Façade sur rue y compris les vantaux du portail et versant de toiture correspondant (cad. 1980 BR 295) : classement par arrêté du 20 septembre 1965 ; reste de l'édifice : inscription par arrêté du 20 septembre 1965.
À signaler
Portail ; trompe ; plafond
Situé dans le quartier des notables de la magistrature et de l'échevinage, mais également du grand négoce, cet édifice conserve des vestiges remarquables d'époque Louis XIII : la tourelle sur trompe de la cour postérieure, le plafond en bois du passage couvert (s'il est d'origine) et surtout le portail sur rue. Ce portail constitue avec son voisin (n° 21) le plus spectaculaire témoin des entrées monumentales qui rythmaient la rue du Canal (autrefois rue Saint-Jacques). Le logis de 1900 n'est pas, lui-même, sans intérêt par sa forme de pavillon, avec travée axiale fortement silhouettée et sa stylistique néo-XVIIe, probablement en relation avec l'histoire du site. Le décor intérieur est homogène et bien conservé.
Propriété privée
1975
© Région Pays de la Loire - Inventaire général ; © Ville d'Angers
1991
Letellier-d'Espinose Dominique ; Biguet Olivier
Dossier individuel
Région Pays de la Loire - Centre de ressources 1, rue de la Loire - 44966 Nantes cedex 09 - 02.28.20.54.70