Hôtel
Hôtel de Pincé
Musée
Hôtel de Pincé, actuellement musée Pincé
Pays de la Loire ; Maine-et-Loire (49) ; Angers ; 32 bis rue Lenepveu ; 8 rue de l'Espine
Angers intra-muros
Angers Centre
Centre-ville (quartier)
Lenepveu (rue) 32 bis ; Espine (rue de l') 8
1840 H2 513, 514 ; 1980 BS 193, 200 ; 1999 BS 193, 200
En ville
Cour ; jardin ; puits ; communs
2e quart 16e siècle ; 1er quart 17e siècle
4e quart 19e siècle
1535
Porte la date
Attribution par travaux historiques ; attribution par source
Pincé du Bois de Savigné Jean de (commanditaire)
L'hôtel de Pincé est construit à partir de 1522 (date d'acquisition du fonds) pour Jean de Pincé, sieur du Bois de Savigné, lieutenant-criminel en la sénéchaussée d'Anjou, maire en 1538, à l'emplacement d'une maison dite les Créneaux. Les bustes et les armoiries du maître d'ouvrage et de sa femme Renée Fournier sont visibles dans des médaillons des façades principales et intérieurement sur les cheminées, la voûte du vestibule et le plafond de la grande salle du rez-de-chaussée. La construction de l'hôtel a commencé par le corps principal gauche et la tour d'escalier. Le corps de logis droit, édifié dans un second temps, portait la date 1535 sur des cartouches maintenant disparus qui ornaient les pilastres de la fenêtre antérieure du premier étage : la date portée, actuellement visible sur le pilastre droit de la fenêtre du rez-de-chaussée, est moderne (décor porté étudié). Les historiens du 17e siècle accordaient l'ensemble du bâtiment à l'architecte Jean Delespine, mais ceux du 19e siècle ne lui reconnaissaient que la partie droite : il paraissait en effet trop jeune à la date de conception initiale. Néanmoins l'analyse stylistique laisse penser qu'il aurait pu diriger le chantier plus précocement et être l'auteur des éléments les plus remarquables - lucarnes, voûtes du corps d'escalier - des parties les plus anciennes (qui ne sont pas homogènes). Une déclaration au fief de Saint-Maurille de 1541 décrit sommairement l'hôtel tel qu'il se présente encore aujourd'hui mais signale aussi une galerie sur la cour antérieure, détruite à une date indéterminée. Il subsiste de nombreux éléments intérieurs d'origine : voûtes d'escalier, du vestibule, de cabinet, porte, niches, plafonds (sculpture étudiée). Les cheminées sont par contre modernes, à l'exception de celle du comble du corps principal gauche. Dans la 1ère moitié du 17e siècle, un corps de communs est bâti dans le prolongement de l'aile droite, rue de l'Espine, sur un terrain acquis en 1558 par Christophe de Pincé (à l'origine, les communs occupaient une parcelle sur l'autre côté de la rue de l'Espine). A une date inconnue, le corps d'escalier perd sa couverture. Elle est restituée lors de la restauration générale de l'hôtel, entreprise par l'architecte des Monuments historiques Lucien Magne de 1880 à 1886. Dans le cadre de cette restauration, l'étage-attique de l'aile droite que l'architecte Magne considérait comme un rajout du 17e siècle a été supprimé : altérée côté cour, cette partie présentait pourtant sur la rue de l'Espine une arcature dont les arcs en plein-cintre avec clés à palmette correspondaient pleinement à la date de 1535. La cour antérieure a été par ailleurs fortement agrandie pour rejoindre la nouvelle rue Lenepveu et un bâtiment de conciergerie a remplacé le corps de bâtiment décrit en 1542. En juillet 1889, l'édifice est inauguré pour devenir le musée Turpin-de-Crissé, puis vers 1950, il abrite les collections d'antiquités méditerranéennes et d'arts d'Asie. Dans les années 1930 puis 1970, l'hôtel de Pincé fait encore l'objet de restaurations importantes et une quatrième est à nouveau envisagée.
Tuffeau ; calcaire ; moyen appareil ; schiste ; moellon ; enduit partiel ; appareil mixte ; bossage
Ardoise
Plan régulier en L
Sous-sol ; étage de soubassement ; 1 étage carré ; comble à surcroît
Élévation à travées
Toit à longs pans ; pignon découvert ; croupe ; toit en pavillon ; croupe ronde ; appentis
Escalier hors-oeuvre : escalier en vis sans jour, en maçonnerie
Hôtel constitué de deux corps de logis, de part et d'autre d'un corps d'escalier, formant un plan en équerre sur la cour antérieure. Le gros-oeuvre est en schiste, mais les élévations sur cour et sur rue sont parementées en tuffeau. L'ensemble des élévations est à travées. Le corps principal, à gauche, est à un étage carré et comble à surcroît ; celui de droite était initialement à deux étages carrés (un étage carré et un étage-attique) et étage de comble, devenu après restauration à un étage carré et étage de comble. Les couvertures sont à longs pans et pignons découverts sauf la face antérieure du corps droit, dotée d'une croupe (initialement ce corps était à deux croupes). Le corps d'escalier est couvert d'un toit en pavillon ; les cabinets en encorbellement du corps de logis droit sont également à toit en pavillon mais avec une croupe ronde sur la rue de l'Espine. L'escalier est une vis en maçonnerie contenue dans la partie antérieure du corps d'escalier, occupé pour sa partie postérieure par des cabinets superposés. Les sous-sols sont voûtés de berceaux segmentaires, en schiste et en tuffeau ; en raison de la déclivité du terrain, les parties postérieures correspondent à un étage de soubassement (rue de l'Espine, cour arrière). En contrebas du logis, sur la même rue, la cour arrière est accessible par un corps de communs, avec ouvertures à bossages.
Sculpture (étudiée dans la base Palissy) ; sculpture ; menuiserie
Colonne, ornement à forme géométrique ; pilastre, rinceau, couronne végétale, armoiries, balustre ; triangle, losange
La cheminée ancienne du comble du logis de gauche présente des piédroits en forme de colonne avec des consoles portant un manteau à motif de triangles et losanges. Les autres cheminées, modernes, sont à décor Renaissance plus ou moins orné : la plus riche dans la grande salle du rez-de-chaussée présente un décor de pilastres, de rinceaux et de frise de balustres, de couronnes végétales avec les blasons des commanditaires. Les portes donnant sur l'escalier sont d'un style François 1er, avec des panneaux à motifs de triangles et losanges.
Hôtel à cour antérieure (type A).
Restauré
1875 : classé MH
Hôtel Pincé (cad. 1980 BS 193) : classement par liste de 1875.
À signaler
Élévation ; escalier ; échauguette ; voûte ; plafond
L'un des plus célèbres hôtels particuliers d'Angers, particulièrement représentatif de la Première Renaissance en France, tant sur le plan de l'architecture - mise en valeur ostentatoire de la tour d'escalier - que du décor particulièrement couvrant. Si la sculpture extérieure fut largement restaurée, celle - intérieure - conserve encore de belles parties authentiques, notamment la voûte de l'escalier, le cabinet à voûtes plates de l'entresol de l'escalier et de remarquables plafonds. A signaler particulièrement la trompe d'angle sous le coin du cabinet antérieur de l'aile droite, ouvrage réputé de stéréotomie, qui semble la première du genre en France. Seul témoin d'importance, localement, de cette période stylistique, l'hôtel Pincé constitue un maillon essentiel dans l'histoire architecturale angevine, d'autant qu'il est attribué au plus grand architecte de la province, Jean Delespine, dont l'eouvre, désormais largement redécouverte, couvre à la fois la Première et la Seconde Renaissance.
Propriété de la commune
1983
© Région Pays de la Loire - Inventaire général ; © Ville d'Angers
1990
Letellier-d'Espinose Dominique ; Biguet Olivier
Dossier individuel
Région Pays de la Loire - Centre de ressources 1, rue de la Loire - 44966 Nantes cedex 09 - 02.28.20.54.70