Maison
D'apothicaire
Maison Simon Poisson
Maison de l'apothicaire Simon Poisson
Pays de la Loire ; Maine-et-Loire (49) ; Angers ; 67 rue Beaurepaire
Angers intra-muros
Angers Nord
Centre-ville (quartier)
Beaurepaire (rue) 67
1840 K 529 ; 1980 HK 9 ; 1999 HK 9
En ville
Cour ; boutique
4e quart 16e siècle
1ère moitié 19e siècle (détruit) ; limite 19e siècle 20e siècle
1582
Porte la date
Poisson Simon (commanditaire)
Cette maison fut reconstruite pour le "marchand maître apothicaire" Simon Poisson, l'un des fournisseurs de l'hôpital Saint-Jean (d'après source) , qui avait acquis le logis précédent le 29 novembre 1575, selon un acte notarié conservé dans les archives de l'abbaye du Ronceray, dont relevait la maison (notaire Mathurin Lepeletier, Archives départementales Maine-et-Loire, 254 H 544). Ornée de figures allégoriques (science, magnificence, amitié, libéralité) , la façade du nouveau logis (étudiée dans la base Palissy) porte la date 1582 et les initiales S et P du maître d'ouvrage, avec un poisson couronné pour emblème. L'édifice resta dans les mains de la même famille jusqu'au 15 avril 1641, date de sa vente par deux des descendants, anoblis et introduits dans le milieu prisé de la magistrature - Simon, conseiller à la prévôté et Renée, épouse de l'avocat René Esliz (Archives départementales Maine-et-Loire, 254 H 542). Des réaménagements furent effectués dans la 1ère moitié du 19e siècle, dont les cheminées et le balcon du 1er étage. Ce dernier permet de dater la reprise du pan de bois de la façade à ce niveau, les décharges croisées à losanges étant alors remplacées par une grille de poteaux verticaux avec simulation peinte en brun du motif d'origine. La transformation de la cour en arrière-boutique et la réfection de la 1ère volée de l'escalier sont plus tardives, vers 1900. Le sous-sol a été refait peut-être à cette même période, un plafond partie à poutres en bois et partie à entrevous se substituant à la voûte en berceau encore observable sous la cour. Une première rénovation intérieure en 1980 amena la suppression de la cheminée du 1er étage. La restauration de la façade sur rue, avec dégagement des bois de leur peinture brune du 19e siècle, intervint au milieu des années 1990. Dans le même temps, une nouvelle rénovation sur les arrières amena le ravalement complet de l'élévation postérieure ainsi que la suppression de l'escalier en vis et de la cour arrière au profit du square Jean-de-l'Etoile. Les derniers travaux intérieurs relatifs au local commercial (magasin d'antiquités remplacé par un commerce de vin) remontent à 2001.
Bois ; pan de bois ; torchis ; enduit partiel ; essentage d'ardoise ; schiste ; moellon sans chaîne en pierre de taille ; enduit ; appareil mixte
Ardoise
Sous-sol ; 2 étages carrés ; étage de comble
Voûte en berceau segmentaire
Toit à longs pans ; pignon couvert ; noue ; appentis
Escalier hors-oeuvre : escalier en vis sans jour, escalier tournant à retours avec jour, suspendu, en charpente
Logis à un seul corps d'habitation, avec escalier en vis hors-oeuvre en bois et deux cabinets en vis-à-vis en prolongement, sur la cour postérieure. La façade, à deux étages carrés et étage de comble inscrit dans un pignon, porte un riche décor sculpté avec figures allégoriques. Aux étages, l'ensemble des murs est en pan de bois, à l'exception du mitoyen de droite (ouest) sur lequel s'adossaient les cheminées, qui présente une maçonnerie de schiste. Durant les travaux de 2001 a été dégagé intérieurement le mur, en tuffeau appareillé, séparant la boutique du couloir de servitude destinée à la maison voisine, au n° 65. La couverture principale est à longs pans et appentis latéraux liés par des noues. La cave de sous-sol est couverte d'un berceau segmentaire en schiste sous la cour, supprimé au profit d'un plancher sous le corps de logis. Une coupe longitudinale de 1960 semble indiquer l'existence d'un second niveau de sous-sol, que confirme une description de la vente de 1641.
Sculpture ; sculpture (étudiée dans la base Palissy) ; menuiserie ; fonderie
Entrelacs ; figure mythologique, pilastre ; rosace, feuillage, volute
La façade sur rue porte un riche décor sculpté (étudié dans la base Palissy). Sur l'élévation postérieure, le piédroit gauche de la fenêtre du deuxième étage porte un décor d'entrelacs. Les hottes néo-classiques des cheminées sont ornées de figures allégoriques, char de Phaéton (premier étage) , enlèvement d'Europe (deuxième étage) et cantonnées de pilastres à chapiteaux s'inspirant du corinthien. Le balcon en fonte du premier étage est fait de balustres à rosaces, feuillages et volutes.£££Support : piédroit de baie ; sujet : enlèvement d'Europe, support : cheminée ; sujet : char de Phaéton, support : cheminée ; support : lambris ; support : garde-corps de balcon.
Maison marchande des XVe-XVIe siècles : façade en pan de bois, structure savante (type A1a).
Restauré
1963/10/01 : classé MH partiellement
Façade sur rue et toiture : classement par arrêté du 1er octobre 1963.
À signaler
Élévation ; pan de bois
Autrefois nombreuses, les maisons à pan de bois ne représentent désormais qu'un corpus restreint. Celle-ci appartient au seul ensemble continu préservé dans la ville, face à l'église de La Trinité. Les façades à décor sculpté étant essentiellement situées sur l'autre rive, dans le centre-ville, ce logis fait donc exception dans le quartier de la Doutre. Parmi les quatre demeures en bois à ornementation maniériste qui subsistent à Angers, celle-ci est la plus originale par son programme iconographique liée à la profession d'apothicaire, sommet de l'élite marchande, à qui l'on doit, un siècle plus tôt, la prestigieuse maison d'Adam.
Propriété privée
1979
© Région Pays de la Loire - Inventaire général ; © Ville d'Angers
1980
Letellier-d'Espinose Dominique ; Biguet Olivier
Dossier individuel
Région Pays de la Loire - Centre de ressources 1, rue de la Loire - 44966 Nantes cedex 09 - 02.28.20.54.70