Maison
Maison Tafoureau-Michel
Pays de la Loire ; Maine-et-Loire (49) ; Angers ; 6 rue Pocquet-de-Livonnières
Angers intra-muros
Angers Centre
Centre-ville (quartier)
Pocquet-de-Livonnières (rue) 6
1840 H1 389 ; 1980 BR 237 ; 1999 BR 237
En ville
Boutique
3e quart 16e siècle
2e moitié 17e siècle ; 1ère moitié 19e siècle
1572
Porte la date
Tafoureau Pierre (commanditaire) ; Michel (commanditaire)
Maison construite pour deux personnes, le tailleur d'habits Pierre Tafoureau et un certain Michel, vers 1572 : cette date, en partie effacée, est portée deux fois sur l'élévation antérieure, au 2e niveau sur la base de la cariatide et au 3e niveau sur le potelet gauche de la baie droite. Les monogrammes P et T (pour Pierre Tafoureau) ainsi que G et M (pour Michel ; on ignore son prénom) , sont respectivement gravés à gauche et à droite, sur les bases des atlantes (bûchés à gauche) et sur les écus des potelets d'angle supérieurs. La maison conserve une seule cheminée d'origine. C'était à l'origine une maison à deux unités d'habitation, ce que confirme une description contenue dans une déclaration au fief de Saint-Maurille du milieu du 18e siècle : elle appartient alors au marchand Vincent Fortin qui déclare une maison qui était autrefois en deux corps de logis lesquels ne font plus qu'une maison. Un cloisonnement en pan de bois dans l'angle arrière gauche de la maison existait encore dans les années 1980, traces d'une cage d'escalier ; l'angle arrière droit possède toujours le sien, mais refait au 17e siècle dans sa cage d'origine. Hors ces éléments, le cloisonnement ancien a disparu. C'est en tous cas très rapidement une maison unitaire car dès une vente réalisée en 1583, la demeure est décrite comme telle. Dans la 1ère moitié du 17e siècle, elle est propriété du libraire Nicolas Chesneau, frère d'un réputé imprimeur-libraire parisien. Une cheminée au deuxième étage date de la 2e moitié du 17e siècle. Au 18e ou au 19e siècle, la maison subit un remaniement partiel du pan de bois au premier étage, avec disparition de support anthropomorphe, pilastre et potelets sculptés. Une autre cheminée, au premier étage, date de la 1ère moitié du 19e siècle. Le remaniement important de la couverture, avec suppression du double pignon sur rue est effectué dans la première moitié du 20e siècle. La façade est restaurée en 1994, mais sans rétablissement des pignons.
Bois ; pan de bois ; torchis ; enduit partiel ; schiste ; moellon sans chaîne en pierre de taille ; enduit ; appareil mixte
Ardoise
Sous-sol ; 2 étages carrés ; étage de comble
Élévation à travées
Toit à longs pans ; pignon couvert
Escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour, en charpente
Maison de plan massé constituée à l'origine de deux unités d'habitation, mais très rapidement unifiée. Le logis est à maçonnerie de schiste et élévation antérieure en pan de bois sculpté hourdis en torchis. Cette dernière, à une travée et une demi-travée, était initialement couronnée d'un double pignon au-dessus des deux étages carrés. Aujourd'hui ce n'est plus qu'une couverture à deux longs pans, sans comble habitable. L'escalier subsistant, dans-oeuvre dans l'angle postérieur droit, est à jour, à quatre noyaux et balustres en bois.
Sculpture
Pilastre, ordre ionique, ordre corinthien, figure : en gaine, humain fabuleux, masque, cuir découpé, palmette, entrelacs
Au premier étage, des figures engainées masculine et féminine ornent les poteaux-corniers et le poteau d'huisserie gauche de la demi-fenêtre droite. Un pilastre cannelé ionique habille le poteau d'huisserie droit de cette même baie, tandis qu'au deuxième étage, tous les poteaux-corniers et d'huisserie portent des pilastres cannelés corinthiens. Des masques et humains fabuleux ornent les vestiges de potelets du premier étage et ceux du second : à ce dernier niveau, ils sont habillés de cuirs découpés ou de palmettes. Une frise d'entrelacs parcourt la sablière entre premier et second étage carrés.
Maison marchande des XVe-XVIe siècles : façade en pan de bois, structure savante (type A1a).
Restauré
1993/11/19 : inscrit MH
Maison (cad. BR 237) : inscription par arrêté du 19 novembre 1993.
À signaler
Élévation ; pan de bois ; cheminée
Bien qu'altérée, la façade de cette maison reste particulièrement précieuse, car il ne reste que quatre logis en pan de bois de cette Seconde Renaissance maniériste dans la ville : c'est l'une des plus anciennes, datée de façon certaine. A l'intérieur, une des cheminées remonte à la construction de la maison, cas suffisamment rare pour être signalé, les remaniements intérieurs les ayant généralement fait disparaître au 17e et surtout 18e siècles. On connaît le statut social d'un des commanditaires, un tailleur d'habits, qui dans un acte de vente, déclare ne savoir écrire et signer : la qualité esthétique maniériste de la maison doit plus au goût du jour, à la richesse du maître d'ouvrage, qu'à un niveau intellectuel d'humanisme de la Renaissance.
Propriété privée
1975
© Région Pays de la Loire - Inventaire général ; © Ville d'Angers
1990
Letellier-d'Espinose Dominique ; Biguet Olivier
Dossier individuel
Région Pays de la Loire - Centre de ressources 1, rue de la Loire - 44966 Nantes cedex 09 - 02.28.20.54.70