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Plateforme ouverte du patrimoine

Maison Desprez, dite d'Adam et Eve

Désignation

Dénomination de l'édifice

Maison

Appellation d'usage

Maison d'Adam et Eve

Titre courant

Maison Desprez, dite d'Adam et Eve

Localisation

Localisation

Pays de la Loire ; Maine-et-Loire (49) ; Angers ; 21 rue Saint-Laud

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Angers intra-muros

Canton

Angers Centre

Lieu-dit

Centre-ville (quartier)

Adresse de l'édifice

Saint-Laud (rue) 21

Références cadastrales

1840 H2 520 ; 1980 BS 204 ; 1999 BS 204

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

En ville

Partie constituante non étudiée

Cour ; boutique

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

1er quart 16e siècle ; 4e quart 18e siècle

Auteur de l'édifice

Description historique

Maison construite entre 1510 et 1520 (d'après dendrochronologie) pour la famille Desprez qui la possède jusqu'au milieu du 16e siècle : une déclaration au chapitre de Saint-Maurille est rendue par la veuve de Michel Desprez en 1518. Le logis passe par mariage à Etienne Regnard, marchand drapier, puis par une vente en 1559 à un chanoine de la cathédrale, Jean de la Barre. Au milieu du 17e siècle, la maison est la propriété d'un maître-chirurgien, Pierre Goubault. Plusieurs remaniements sont effectués dans le 4e quart du 18e siècle : l'élévation postérieure est partiellement reconstruite, avec surélévation du comble. De cette époque datent la réfection de l'escalier (au même emplacement) et des cheminées, ainsi que la transformation de la fenêtre du premier étage, dotée d'un balcon : ce garde-corps, ainsi que celui plus modeste de la baie supérieure sont d'un dessin Louis XVI. D'après le recensement des maisons et habitants d'Angers vers 1769, le logis (n° 931) appartient alors à un artisan, le tailleur Pignan. La façade est restaurée en 1995 par Gabor Mester de Parajd, architecte des MH : à cette occasion, les arcs en accolade ornant la sablière du rez-de-chaussée, derniers éléments subsistants de la devanture, ont servi à rétablir la rangée de petites baies fixes éclairant la boutique ; lors de cette même restauration, la porte-fenêtre et son balcon sont supprimés au profit d'un modèle de baie du 16e siècle. Les croisées des autres fenêtres sont reconstituées à partir des vestiges subsistants. Enfin, les traces de polychromie, sur les sculptures, sont remises en valeur. La date de cette dernière restauration et les n° de voirie sont peints en chiffres romains (MCMXCV et XXI) au 2e étage, sur les culots des colonnes d'angle. L'appellation d'Adam et Eve semble une appellation récente.

Description

Matériaux du gros-œuvre

Bois ; pan de bois ; brique ; enduit partiel ; schiste ; moellon sans chaîne en pierre de taille ; tuffeau ; moyen appareil ; enduit ; appareil mixte

Matériaux de la couverture

Ardoise

Description de l'élévation intérieure

Sous-sol ; 2 étages carrés ; 2 étages de comble

Typologie de couverture

Toit à longs pans ; pignon couvert

Emplacement, forme et structure de l’escalier

Escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour, en charpente

Commentaire descriptif de l'édifice

Maison à un seul corps de logis et cour postérieure. La façade étroite, à une seule travée, présente deux étages carrés et deux étages de comble, couverts par un toit à longs pans. Sur la rue, une lucarne monumentale à fronton-pignon (visuellement assimilable à un pignon) éclaire les deux niveaux de comble. La façade sur rue seule est entièrement construite en pan de bois, avec surplomb (des étages) sur poteaux élargis, colombage constitué de panneaux à losanges (croisement de décharges et de guettes) , hourdis en briques, et décor sculpté sur poteaux et sablières. L'élévation sur cour présente un rez-de-chaussée en schiste : celui-ci portait probablement des étages en pan de bois, reconstruits en tuffeau au 18e siècle, parallèlement à une surélévation du comble. Les murs mitoyens (celui de droite recevant les conduits de cheminées) sont en schiste, d'après les parties observées. Situé au fond du couloir, à l'arrière du logis, l'escalier de proportions modestes, est en bois, avec limon suspendu, à retours avec jour.

Technique du décor des immeubles par nature

Sculpture ; ferronnerie

Indexation iconographique normalisée

Ange, écu, homme, femme, engoulant, animal fabuleux, colonne, torsade, rosace, tête : homme, tête : femme ; ornement à forme géométrique

Description de l'iconographie

La façade en pan de bois présente plusieurs éléments figurés sculptés et peints : à la base des poteaux-corniers du premier étage, des anges accroupis arborent des écus et supportent les statues en haut-relief d'Adam (à gauche) , et d'Eve (à droite). Des crocodiles (ou engoulants) ornent les sablières des étages, tandis que de petites têtes d'animaux fantastiques occupent les extrémités de la sablière, sous les anges à écu : seule subsiste celle de droite, dont le profil évoque vaguement un chameau. Les poteaux d'angle et d'huisseries sont habillés de colonnes et colonnettes à motifs variés : torsades de différents types, certaines garnies de rosaces ou encore recouvertes d'écailles. La colonne droite du premier étage montre un décor de noeuds d'arbre. D'autres colonnettes sont habillées de motifs d'écailles, sur fond nu. Des têtes d'homme (peut-être un iroquois) et de femme ponctuent la retombée des colonnettes d'huisserie du second étage carré. Les restes d'une frise de rais de coeur courent sur le poteau, à gauche de la porte latérale. Les garde-corps en fer forgé étaient faits d'un simple barraudage vertical ponctué par des motifs circulaires.

Commentaires d'usage régional

Maison marchande des XVe-XVIe siècles : façade en pan-de-bois, structure savante (type A1a).

Protection et label

Date et niveau de protection de l'édifice

1921/04/28 : classé MH partiellement

Précision sur la protection de l'édifice

Façade : classement par arrêté du 28 avril 1921.

Intérêt de l'édifice

À signaler

Eléments remarquables dans l'édifice

Élévation ; pan de bois

Observations concernant la protection de l'édifice

La datation récente de cette maison permet de mieux apprécier la chronologie des architectures savantes en pan de bois, à décor gothique, qui se prolongent encore en pleine Renaissance et dont Angers ne conserve plus que trois exemples. Le modèle de la maison d'Adam (vers 1491) a eu plus d'influence auprès des charpentiers que l'architecture de pierre contemporaine, italianisante. Malgré l'usure due à l'érosion, la finesse des figures d'Adam et Eve reste encore très appréciable et atteste pleinement de la qualité et de l'individualisation de ces façades en pan de bois du gothique finissant.

Statut juridique

Statut juridique du propriétaire

Propriété privée

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

1983

Date de rédaction de la notice

1998

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Letellier-d'Espinose Dominique ; Biguet Olivier

Cadre de l'étude

Typologie du dossier

Dossier individuel

Adresse du dossier Inventaire

Région Pays de la Loire - Centre de ressources 1, rue de la Loire - 44966 Nantes cedex 09 - 02.28.20.54.70

Façade sur rue, après restauration.
Façade sur rue, après restauration.
© Région Pays de la Loire - Inventaire général, ADAGP
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