Cimetière
Cimetière des pauvres
Place
Ancien cimetière des pauvres, actuelle place de la Paix
Pays de la Loire ; Maine-et-Loire (49) ; Angers ; place de la Paix
Angers intra-muros
Angers Nord
Centre-ville (quartier)
Paix (place de la)
1840 G ; 1999 AO
En ville
Ville
IA49006892
4e quart 12e siècle ; limite 17e siècle 18e siècle ; 4e quart 18e siècle ; 1ère moitié 19e siècle ; 4e quart 20e siècle
Fin du Moyen Age (?) ; 1er quart 17e siècle
Fondé vers 1180, l'hôpital Saint-Jean est amené rapidement à se pourvoir d'un cimetière pour les gens de condition modeste : Philippe de Ramefort, fils du fondateur et sénéchal d'Anjou Etienne de Marçay, donne un vaste emplacement, béni vers 1190 par l'évêque d'Angers Raoul de Beaumont, sur les hauteurs occidentales dominant l'hôpital, alors en extrémité de ville. Une croix (refaite semble-t-il au début du 17e siècle d'après l'historiographe Jacques Bruneau de Tartifume) en occupait le centre. Vers 1685-1686, le cimetière est clôturé (bien visible sur le plan des échevins de 1736) , des ruelles séparant désormais le cimetière des habitations riveraines. En vertu de l'édit royal de 1776 sur la suppression des cimetières en ville, il est transféré vers celui de Guinefolle, créé en 1786 hors les remparts, le long de l'actuel boulevard Georges-Clemenceau. En 1792, le lieu désaffecté reçoit l'appellation de place de la Paix. Sous le Premier Empire, les hospices d'Angers cèdent le cimetière à la ville. D'importants travaux de terrassement sont effectués dans les années 1820-1830 qui régularisent l'espace et une rue y est percée depuis la rue de l'Hommeau pour rejoindre le nouveau boulevard extérieur (bd Daviers) à la faveur de la destruction des remparts. Bâti environnant : sur le front est, sous-sol du 12e siècle (site de l'hôtel de Scépeaux, n° 9) en un lieu appelé La Roche du Ronceray au 14e siècle. Les autres logis datent des 15e-18e siècles, avec importante reconstruction du front nord, dans les années 1980-1990 (front déjà repris au 19e avec le percement de la rue Négrier). Dernier aménagement de la place pour la Ville d'Angers par sa Direction des Parcs et Jardins, en 2001.
Selon la vue cavalière d'Adam Vandelant en 1576 (représentation la plus ancienne) , le cimetière des pauvres était un vaste espace planté d'arbres et bordé de demeures, dont les murs de clôture donnaient directement sur l'espace du cimetière. Il est probable que l'état médiéval était similaire : un terrain vague plantés d'arbres fruitiers (noyers notamment) et de chênes, d'après les archives du 15e siècle. Une croix en occupait le centre, visible sur les plans du 18e siècle. Seul monument funéraire un tant soit peu monumental, une tombe en forme de table portée par quatre piliers, est signalée comme sortant de l'anonymat des sépultures. Au 18e siècle, le cimetière était en revanche enclos, séparé des habitations par des ruelles. Les transformations issues de la désaffectation du cimetière à la fin de ce siècle ont redonné au lieu une apparence plus proche de l'état antérieur. L'actuelle place de la Paix (5 624 m2) , herbeuse et plantée d'arbres à l'exception de la voie centrale qui la traverse de part en part entre la rue de l'Hommeau et la rue Négrier, est encore très évocatrice de sa fonction première, d'autant quelle conserve largement un bâti ancien, hôtels particuliers et plus modestes maisons remontant pour la plupart aux 15e et 16e siècles. Le dessin de Vandelant, qui représente un renfoncement du cimetière vers nord-est (alors qu'il est sud-est) , est manifestement erroné car en contradiction avec la configuration de ce bâti ancien encore largement observable.
Détruit
Les quelques places intra-muros d'Angers sont issues des cimetières d'Ancien Régime, comme les places du Tertre-Saint-Laurent et du Tertre, sur cette même rive de la Doutre. La place de la Paix constitue l'un des sites les plus remarquables d'Angers et le plus grand espace libre de la vieille ville, selon une configuration proche des 15 ou 16e siècle, sinon médiévale, au moins pour son emprise. Un exemple rare de site cimetérial urbain, de surcroît de très grande taille, perpétuant l'image de ces espaces funéraires boisés au coeur d'un tissu ancien. Parmi les hôtels orientés sur cette place, sont à signaler en particulier les hôtels du Petit-Rivau, Drouet, de Scépeaux, Marcouault-Duguesclin, la plupart protégés au titre des Monuments historiques.
2002
© Région Pays de la Loire - Inventaire général ; © Ville d'Angers
2002
Letellier-d'Espinose Dominique ; Biguet Olivier
Sous-dossier
Région Pays de la Loire - Centre de ressources 1, rue de la Loire - 44966 Nantes cedex 09 - 02.28.20.54.70