Quai
Quai Ligny
Quai Ligny
Pays de la Loire ; Maine-et-Loire (49) ; Angers
Angers intra-muros
Angers Centre
Centre-ville (quartier)
1840 J 1, 2, 105 à 117, 181 à 208, 234 à 240 ; 1970 DH 1, 535 à 539, 541 à 560, 592 à 596, 602, 603, 606, 607, 609 à 612, 627
En ville
Immeuble ; hôtel de voyageurs ; boutique
Ville
IA49006892
Milieu 19e siècle
1833 ; 1971
Daté par source
Attribution par source
Le port Ligny est attesté dans les textes dès le 11e siècle, mais ne fut pendant des siècles qu'une grève irrégulière. C'était originellement un port au blé puis le lieu du commerce du bois. Un premier quai est établi en 1575 par Jean Thomasseau, marchand teinturier, directement au sud du pont de Verdun, à hauteur de l'ancienne place Loricard. Les aménagements visibles sur le plan de ville de Moithey en 1776 ne semblent pas avoir été effectués. C'est à la Révolution qu'est réellement lancé le projet de quais sur tout le front de la rive gauche. Le plan de ville de Rudemare matérialise en 1813 cet aménagement programmé : un quai précédé d'une cale avec un front linéaire d'îlots d'habitation. Mais la réalisation du quai Ligny, intervient seulement dans les années 1830, après l'achèvement du quai René-Bazin : il est remblayé en 1831 avec des débris de la carrière d'ardoise de Pigeon (carrière au nord-est de la ville sur la route de Paris). Un modèle de façade uniforme pour l'ensemble du quai est dessiné en 1833 par l'architecte voyer d'alors, Bienfaisant Thierry : propriétaire des terrains, la municipalité peut imposer cette contrainte dans les actes de vente. Néanmoins le cadastre établi en 1840 montre très peu de nouvelles constructions : des problèmes de viabilité des terrains, ainsi que les délais de construction trop courts avec façade imposée ont rebuté les acquéreurs, obligeant la municipalité à réduire, en 1842, le prix des terrains et à augmenter les délais. L'essentiel du front bâti se réalise dans les années 1840 ; seuls quatre terrains sont encore vacants en 1855. Le programme n'est pas réalisé intégralement. Aux deux extrémités nord et sud, les propriétés étaient déjà en place au moment de l'opération ; leurs occupants n'avaient donc pas d'obligations contractuelles envers la municipalité (n° 7 à 11 et 53 à 57 ; seul l'immeuble au n° 55 s'est fait selon le dessin général) ; la maison faisant l'angle avec la rue Baudrière n'était pas concernée pour des raisons identiques et de même sa voisine, lorsque la montée Saint-Maurice fut prolongée jusqu'à la rivière au début du 20e siècle (n° 1 et 3). Habitées tout d'abord par une population aisée en relation avec la vie économique du port, les demeures sont progressivement délaissées à la fin du 19e siècle au profit des quartiers rénovés ou créés sur les hauteurs de la ville. La situation s'aggrave au 20e siècle à l'instar de tous les quartiers du bas de la ville : à la fin des années 1960, la décision est prise de raser l'ensemble des quais et tout le secteur environnant jugés insalubres (démolition achevée à la fin des années 1970). Un projet d'immeubles à larges balcons en gradin de l'architecte parisien Jean Monge sera finalement abandonné au profit d'une promenade plantée dégageant le promontoire rocheux de la Cité et du château ; une voie rapide faisant office d'autoroute est établie le long de la rivière, en attente de la réalisation du contournement de la ville.
Tuffeau ; moyen appareil ; bossage
Ardoise
Sous-sol ; entresol ; 3 étages carrés
Élévation à travées
Toit à longs pans ; pignon couvert ; croupe
Quai d'une longueur bâtie d'environ 400 mètres entre la rue Baudrière et le boulevard du Général-de-Gaulle. Les élévations antérieures sont réalisées d'après un dessin unique hormis quelques tronçons, entre la rue Baudrière et la montée Saint-Maurice (n° 1-3) , entre la rue Thomasseau et la rue Barret (n° 7 à 11) , et à l'extrémité sud (n° 55 et 57) , qui cassent la continuité (particulièrement les n° 9 bis et 11). Les élévations en tuffeau sont à rez-de-chaussée, entresol, deux étages carrés dont le premier est doté d'un balcon continu, et un étage-attique. Le rez-de-chaussée et l'entresol sont réunis par de grandes arcades et bossages. Les ouvertures s'ordonnent en travées répétitives, mais sans régularité entre elles (les travées sont fonction de chaque unité constructive, de largeur inégale, édifiée au coup par coup). Les couvertures sont principalement à longs pans parallèles à l'élévation antérieure, avec pignons latéraux ; mais comme chaque unité a une profondeur variable, il n'y a pas de ligne de faîtage continue.
Détruit
Élévation
Le quai Ligny faisait partie d'une opération plus vaste qui consistait à doter l'ensemble des quais de la rive gauche, entre les ponts de la Basse-Chaîne et Haute-Chaîne, d'élévations ordonnancées, en trois tronçons successifs, totalisant environ un kilomètre de longueur. Seuls les deux premiers, quais Ligny et René-Bazin, ont été réalisés (ce dernier dès les premières années du 19e siècle) , tandis que le troisième situé plus au nord, quai Gambetta, est resté à l'état de projet. Cette grande façade urbaine constituait le plus ambitieux programme urbanistique d'Angers, qui cherchait vraisemblablement à rivaliser avec la façade fluviale de Nantes, et à conférer à la ville une image plus dynamique et moderne - dans une cité où aucune opération d'urbanisme concerté n'avait vu le jour sous l'Ancien Régime. Les trois quais, conçus à des périodes s'échelonnant du début au milieu du 19e siècle, permettent de suivre l'évolution de l'architecture urbaine monumentale, depuis le néo-classicisme encore attaché au style Louis XVI jusqu'à l'éclectisme Napoléon III à forte connotation Louis XIV, en passant par le néo-classicisme tardif inspiré par la rue de Rivoli à Paris.
2006
© Région Pays de la Loire - Inventaire général ; © Ville d'Angers
2007
Letellier-d'Espinose Dominique ; Biguet Olivier
Sous-dossier
Région Pays de la Loire - Centre de ressources 1, rue de la Loire - 44966 Nantes cedex 09 - 02.28.20.54.70