Quai
Quai de la Poissonnerie ; quai Bonaparte ; quai Royal ; quai National ; quai René-Bazin
Quai de la Poissonnerie, puis quai Bonaparte, puis quai Royal, puis quai National, puis quai René-Bazin
Pays de la Loire ; Maine-et-Loire (49) ; Angers
Angers intra-muros
Angers Centre
Centre-ville (quartier)
1840 H2 2200 à 2205, 2221 à 2223, 2246 à 2250, 2258 à 2260, 2276 à 2282, 2290, 2291, 2299, 2300, 2314 à 2316 ; 1970 BT 289 à 292, 300 à 304, 308 à 311, 316 à 319, 328 à 333, 342 à 344
En ville
Immeuble ; boutique
Ville
IA49006892
Limite 18e siècle 19e siècle ; 1ère moitié 19e siècle ; 3e quart 19e siècle
1805 ; 1859
Daté par source
Attribution par source
Le quai René-Bazin est l'héritier du quai de la Poissonnerie, connu au 13e siècle sous le nom de Port Bucherez. Sous l'Ancien Régime, les lieux font l'objet de quelques tentatives d'aménagement, mais sans intégration du tissu bâti, disposé de manière irrégulière en retrait de la grève. Des plans et devis sont établis dans les années 1760-1780, le quai de la Poissonnerie relevant de la route royale Paris-Nantes ; une adjudication, apparemment sans suite, est prononcée en 1783. A la Révolution (1791) , la municipalité relance le sujet avec un grand projet de quais sur l'ensemble de la rive gauche de la Maine, de la Haute-Chaîne au nord à la Basse-Chaîne au sud, ouvrage de génie civil dont les plans et devis sont dressés par l'architecte de Saumur François Miet. Mais les travaux piétinent jusqu'en 1805, où la situation progresse : les prescriptions architecturales des élévations selon un dessin imposé, enfin données par l'ingénieur de la ville Jean-François Demarie, marquent le réel départ du parti urbanistique du quai de la Poissonnerie. Des immeubles se réalisent encore autour de 1840 entre le passage des Trois-Marie et la rue Denfert-Rochereau. Le petit tronçon entre la rue Denfert-Rochereau et la rue Plantagenêt date de 1859, avec le réalignement de la rue de la Boucherie qui devient la rue Plantagenêt. Le quai, baptisé successivement Bonaparte, puis Royal, puis National, prend son appellation actuelle en 1954. Il est détruit dans la seconde moitié des années 1970 au profit d'une voie rapide le long de la rivière faisant office d'autoroute, en attente de la réalisation du contournement de la ville.
Tuffeau ; moyen appareil ; bossage
Ardoise
Sous-sol ; entresol ; 2 étages carrés ; étage en surcroît
Élévation à travées
Toit à longs pans ; pignon couvert ; croupe
Quai d'une longueur bâtie d'environ 180 mètres entre la rue Baudrière au sud et la rue Plantagenêt au nord. Les élévations antérieures à travées sont réalisées d'après un dessin imposé, mais des variations de détail sont observables (bossages, modénatures des fenêtres, présence ponctuelle de balcons). Les élévations en tuffeau sont à rez-de-chaussée, entresol, deux étages carrés et un étage en surcroît dans les combles, avec des lucarnes en bois. Le rez-de-chaussée et l'entresol sont réunis par de grandes arcades et bossages (bossages vermiculés pour le petit tronçon entre la rue Denfert-Rochereau et la rue Plantagenêt). Les couvertures sont à longs pans parallèles à l'élévation antérieure, avec pignons latéraux et croupes pour les angles de rue ; certaines unités d'habitation ont une profondeur plus importante pour le corps sur quai, entraînant ponctuellement une rupture dans la ligne générale de faîtage.
Détruit
Élévation
Le quai René-Bazin faisait partie d'une opération plus vaste qui consistait à doter l'ensemble des quais de la rive gauche, du pont de la Basse-Chaîne à celui de la Haute-Chaîne, d'élévations ordonnancées en trois tronçons successifs, totalisant environ un kilomètre de longueur. Seuls les deux premiers, le quai Ligny et le quai René-Bazin, ont été réalisés (ce dernier dès les premières années du 19e siècle) , le troisième plus au nord, quai Gambetta, étant resté à l'état de projet. Cette grande façade urbaine constituait le plus ambitieux programme urbanistique d'Angers, cherchant vraisemblablement à rivaliser avec la façade fluviale de Nantes, et à conférer à la ville une nouvelle image plus dynamique et moderne - dans une cité où aucune opération d'urbanisme concerté n'avait vu le jour sous l'Ancien Régime. Les trois quais, conçus à des périodes s'échelonnant du début au milieu du 19e siècle, permettent de suivre l'évolution de l'architecture urbaine monumentale, depuis le néo-classicisme encore Louis XVI jusqu'à l'éclectisme Napoléon III à forte connotation Louis XIV, en passant par le néo-classicisme tardif inspiré par la rue de Rivoli à Paris. Le quai René-Bazin, par son écriture stylistique encore 18e siècle, constitue finalement avec retard l'opération urbanistique que la ville d'Angers n'a jamais réussi à réaliser sous l'Ancien Régime.
2006
© Région Pays de la Loire - Inventaire général ; © Ville d'Angers
2007
Letellier-d'Espinose Dominique ; Biguet Olivier
Sous-dossier
Région Pays de la Loire - Centre de ressources 1, rue de la Loire - 44966 Nantes cedex 09 - 02.28.20.54.70