Ardoisière
Ardoisière
Pays de la Loire ; Maine-et-Loire (49) ; La Pouëze
Pays Segréen
Lion-d'Angers (Le)
Espérance (l')
1938 A2 2006, 2007 ; 1938 B1 1509
En village
Logement patronal ; puits d'extraction
19e siècle ; 20e siècle
En 1797, lors de la fermeture d'une petite ardoisière située à Chatelais, sur la veine de Renazé, trois familles quittent Saint-Quentin-les-Anges en Mayenne pour continuer leur métier à La Pouëze : les Cheneaux, les Gasnier, les Bellanger. Jusqu'en 1830, une dizaine d'ouvriers seulement, maîtres-perreyeux compris, sont recensés sur les carrières. De 1830 à 1865, les carrières prennent un développement considérable. De 888 habitants en 1831, la population de La Pouëze passe à 1761 en 1866. On dénombre une carrière en 1830, deux en 1835, trois en 1856 et quatre dans les années 1860. Le site le plus ancien semble être celui de la Fiogée appelée "la grande carrière" : en 1832 les époux Guillot l'exploitent avec 90 ouvriers et 36 chevaux, fabricant 3 à 4 millions d'ardoises par an dont une partie est acheminée à Ingrandes pour être transportée par la Loire. Avec Goupil et Cie, la carrière fonctionne avec une machine à vapeur de 30 chevaux et occupe plus de 200 ouvriers. Approfondie jusqu'à 48m, la carrière n'apporte finalement qu'un faible rendement et fait faillite en 1855. Reprise sous le nom de "Compagnie des Ardoisières et Scierie Mécanique de la Sarthe et de la Mayenne", les dettes sont payées en 1858 et elle se reconstitue en 1862 sous le nom de Compagnie des Ardoisières de la Fiogée qui est fermée et adjugée en 1873 au fonds de réserve de la commission. "La petite carrière" dite l'Espérance fabrique à elle seule quatre millions d'ardoises en 1861 et est rachetée en 1865 par Monsieur Larivière. L'exploitation du Clos Colas, à l'est, s'est ouverte en 1862 et ferme dès 1867. Réouvert ensuite, il sera arrêté à 23 m de profondeur en 1902. En 1891, lors de la fusion, le gisement de La Pouëze entre en entier dans le domaine de la nouvelle société Larivière et Cie. La carrière d'ardoise de la Carterie est exploitée au moins à partir de 1828 : elle appartient à cette époque à Amys du Ponceau propriétaire du château de Villenière. En 1873 elle est acquise par la société Larivière et Cie qui l'exploite avec succès à ciel ouvert avec des profondeurs moyennes de 60m. La recherche de nouveaux fonds est constante et de nombreuses tentatives se sont succédées. Dans les années 1980, un prolongement de l'exploitation du site a été tenté par le creusement en plan incliné ("la descenderie") à partir du Chemin Neuf pour rejoindre la Carterie à moins 110m en se dirigeant à l'ouest vers le château de la Villenière. Cette exploitation s'est arrêtée suite à un éboulement en 1989 condamnant la totalité du site de la Carterie. La fabrication des ardoises dans l'atelier neuf, équipé de machines à fendre automatiques, a été maintenu quelques années avec de la pierre venant de Trélazé et de Noyant la Gravoyère/Misengrain. Le travail de la pierre d'ardoise s'est définitivement arrêté à La Pouëze en 1998.
Le centre ardoisier de La Pouëze se situe dans le prolongement de la veine de Trélazé-Saint-Barthélémy-Avrillé-Angers et s'étend sur le versant nord du synclinal d'Angers. Les vestiges des sites ardoisiers de La Pouëze se trouvent au nord-est du bourg. Le paysage est encore fortement marqué par les anciennes carrières à ciel ouvert et les buttes de déchets d'ardoise. Plusieurs puits permettaient l'extraction de l'ardoise : le puits n°1 (la Carterie) était descendu jusqu'à 101 m et a été détruit en octobre 1899 lors de l'incendie créé par la machine d'extraction à vapeur qui, installée à la voûte du fond, a mis le feu au boisage. A la suite de cette catastrophe, l'exploitation a été renouvelée entièrement et le puits n°2 (la Carterie) a été creusé. Le puits n°3 en bois (l'Espérance) , aujourd'hui conservé, est exploité "en remontant" dès 1922 à 210 m de profondeur et travaillé par niveau de 10m jusqu'à moins 110m, c'est-à-dire 10 niveaux. Ce chevalement présente une structure de charpente simple, massive à tirants, étrésillons et moises. En langage local, ce chevalement s'appelle "la carré". En 1941, la décision a été prise d'engager de nouveaux capitaux : on approfondit le puits n°3 et on creuse un puits de secours 3bis en petite section (la Carterie). Ceci a permis de maintenir le centre ardoisier en activité. En 1968, le puits 3 épuisé (à 355m) est relayé par le creusement jusqu'à 450 m de profondeur du puits de secours 3bis (chevalement en fer) qui a été détruit à la fin des années 1980. Le puits n°3 complètement abandonné depuis 1974 a été protégé au titre des Monuments historiques mais continue de se dégrader. Les autres vestiges du site ardoisier sont peu nombreux : le bâtiment abritant les bureaux (avec des encadrements de baies en brique) , le logement patronal daté 1897 ainsi que les cités ouvrières de la Fiogée et des Pouëzettes.
Établissement industriel désaffecté ; détruit ; mauvais état
1999/03/16 : inscrit MH
Chevalement en bois du puits d'extraction n°3 inscrit par arrêté du 16 mars 1999
Arrêté
À signaler
Propriété privée
Fermé au public
2006
© Région Pays de la Loire - Inventaire général ; © Conseil général de Maine-et-Loire - Service de l'Inventaire du patrimoine
2006
Steimer Claire
Dossier avec sous-dossier
Région Pays de la Loire - Centre de ressources 1, rue de la Loire - 44966 Nantes cedex 09 - 02.28.20.54.70