Établissement de bains ; casino
Le Salon des Bains (1er casino), puisLe Casino des Bains de mer (2e casino), actuellementLe Casino Municipal de Granville (3e casino)
Établissement de bains et casino dit le Salon des Bains puis Le Casino des Bains de mer, puis casino dit Le Casino Municipal de Granville
Normandie ; Manche (50) ; Granville ; Maréchal Foch (place du)
Granville
Granville
Maréchal Foch (place du)
2005 BK 115, 116
En ville
2e quart 19e siècle (détruit) ; 3e quart 19e siècle (détruit) ; 1er quart 20e siècle
4e quart 19e siècle (détruit) ; 2e quart 20e siècle ; 3e quart 20e siècle ; 1er quart 21e siècle
1828 ; 1858 ; 1884 ; 1911 ; 1925 ; 1957 ; 2001
Daté par source ; daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques ; porte la date ; daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques
Attribution par travaux historiques ; attribution par travaux historiques ; attribution par travaux historiques ; attribution par travaux historiques
Bonheur Georges (commanditaire)
Engagée en 1828 par la municipalité de Granville sur la grève nord, propriété du Génie militaire, la construction du "Salon des Bains" (dit La Cabane des Bains, puis le Grand Salon), est marquée par le creusement de la falaise sur une longueur de 15 mètres et une profondeur de 4 mètres. Détruite le 7 octobre par la chute d'un rocher, aussitôt réédifiée, cette construction légère en bois devait être démontée chaque année le 1er septembre et remontée le 1er juillet pour la saison des bains. Servant autant "pour la réunion des baigneurs que pour chauffer le linge et le bouillon" (lettre du maire du 21 mars 1827), on y assurait également la location des loges pour le bain installées sur la plage. Un agent veillait au respect des règles de sûreté et de décence par les baigneurs. A partir de 1836, l'établissement s'attacha les services d'un médecin-inspecteur chargé de prodiguer des conseils à ces derniers et d'indiquer à l'administration les règles d'hygiène qu'il convenait d'assurer. Lieu de divertissements, le premier casino de Granville organisait des bals deux fois par semaine, financés à partir de 1834 grâce à une souscription volontaire des habitants et à une subvention de la ville. L'accès était gratuit, mais nécessitait la présentation d'une carte délivrée par le maire et les commissaires de l'établissement (art. 5 de l'arrêté municipal du 1er juillet 1837).Face à un afflux de plus en plus important des estivants, la municipalité envisagea, en 1856, de se doter d'un nouveau casino. Le projet se précipita après la destruction du Salon des Bains par un éboulement de la falaise le 18 juin 1858. Celui-ci fut remplacé dans les mois qui suivirent par le "Casino des Bains de mer", dont les plans furent dressés par Pierre Méquin, ingénieur des Ponts et Chaussées. Ce deuxième casino est pourvu d'une salle de théâtre en 1884, un kiosque à musique de plan hexagonal est installé vers 1890 sur la terrasse, ainsi qu'un pavillon en bois, de plan rectangulaire, en prolongement de la salle de café.En 1909, Georges Bonheur, concessionnaire de son exploitation, projette la construction d'un nouvel établissement de jeux, plus grandiose, ainsi que d'un grand hôtel et de villas sur les terrains cédés par la ville. Il fonde alors avec le milliardaire américain Franck Jay-Gould la Société Hôtelière de Normandie (S.H.N.), qui confie à l'architecte parisien Auguste Bluysen le soin de concevoir les plans des différents bâtiments envisagés. L'architecte granvillais Alphonse Ravous est nommé responsable de la préparation du chantier. Démoli en 1910, le Casino des Bains de mer cède la place au Casino Municipal de Granville. Inauguré le 15 juillet 1911 par Jules Pams, ministre de l'agriculture, ce troisième casino dispose d'une galerie (40 m x 3 m) éclairée par de larges baies donnant sur la terrasse et desservant toutes les salles du rez-de-chaussée : deux vestibules latéraux, un salon de lecture, un salon de conversation et de musique ou salle de bal, une salle de petits chevaux et une salle de spectacle de 400 places. Un café-restaurant est aménagé dans le pavillon à la façade curviligne, les pièces de service (cuisine, office, administration) occupent l'arrière de l'édifice. Au premier étage, se trouvent les salles de baccara et de bridge. Sur la terrasse du toit, encadrée par deux campaniles, prend place un jardin suspendu avec pergola (les plantations seront supprimées dans les années 1920). Centre de la vie artistique granvillaise, le casino donne tous les jours, à 11 heures et 17 heures, des concerts sur la terrasse ; le soir, sont organisés des concerts symphoniques ou des représentations théâtrales. Transformé en hôpital militaire durant la Première Guerre mondiale, il reprend ses activités au lendemain de l'Armistice. En 1925, la Société Immobilière et Hôtelière de Normandie, qui succède à la S.H.N., creuse la Montagne du Moulin à Vent afin d'offrir une voie d'accès plus large à l'établissement de jeux, dont l'entrée est alors déplacée du côté du Plat-Gousset. Ce déplacement entraîne le réaménagement des espaces intérieurs : transfert du café-restaurant au premier étage, à la place des salles de jeux déplacées au rez-de-chaussée. C'est à cette période que le casino perd une partie de son décor intérieur et extérieur d'origine, tels les cartouches de style rocaille ornant les grands frontons. En 1939, le café-restaurant est supprimé. Réquisitionné durant la Seconde Guerre mondiale, le casino reprend ses activités le 7 janvier 1945. En 1957, la salle de théâtre est agrandie, offrant une capacité d'accueil de 660 places au lieu des 400 initiales. Un dancing succède à la salle de bal au début des années 1960, la salle de théâtre est fermée en 1975 pour raisons de sécurité. En 1990, plusieurs projets sont proposés par des promoteurs pour transformer le casino. Afin d'éviter sa démolition, ce dernier est protégé au titre des Monuments historiques en 1992. Son acquisition par la municipalité en 1991 s'accompagne d'une rénovation de la salle de théâtre, qui ouvre à nouveau ses portes en 2001 : inaugurée le 13 novembre en présence de son parrain, Jacques Gamblin, elle prend le nom de théâtre de l'Archipel. L'ancien hall a été converti en salle de jeux, l'accès au premier étage a été supprimé, une partie des baies a été occultée et les façades ont été badigeonnées.
Bois ; béton ; enduit
Bois en couverture ; zinc en couverture ; tuile plate ; béton en couverture
Plan rectangulaire régulier
En rez-de-chaussée ; rez-de-chaussée ; 1 étage carré
Élévation ordonnancée
Toit à longs pans pignon couvert ; toit à longs pans brisés ; toit en pavillon ; terrasse
Le premier casino était un édifice mobile en bois, mesurant vingt pieds de long sur seize de large (soit environ 6,50 x 5,20m). Il se singularisait par sa simplicité : plan rectangulaire régulier, rez-de-chaussée couvert par un toit à longs pans, sans doute recouvert de bois. Également de plan rectangulaire régulier, le casino de 1858, de type chalet, était construit en bois et coiffé par un toit à longs pans couvert en zinc, dont les bords de rive étaient ornés de lambrequins. Sa façade côté mer, dont l'entrée était marquée par un avant-corps axial de type pignon, était précédée d'une large terrasse couverte, qui ménageait un point de vue privilégié sur le paysage maritime. Il abritait un salon de lecture, une salle de danse, une salle pour les artistes, un restaurant et un café séparés par des cloisons mobiles, dont le retrait permettait de le transformer en une salle de spectacle de trois cents places, ainsi que des pièces de service (bureau du directeur, vestiaires, office pour le personnel, cuisine, cave à cidre, cave à vin et cave à liqueurs). Le troisième casino est composé d'une grande galerie en rez-de-chaussée couverte par une terrasse, flanquée de deux campaniles prolongés par des pavillons à deux niveaux d'élévation et couverts par un toit à longs pans en tuile plate. Le gros-oeuvre est en béton armé sous enduit. De plan allongé, l'édifice fait référence à l'architecture classique (fronton, façades latérales curvilignes, cartouche de style rocaille, toit à longs pans brisés) et au style Arc-Déco, qui transparaît dans l'emploi du béton armé comme matériau de construction et dans le traitement du corps central et des campaniles.
Fonctions associées : médication et distraction ; style chalet ; style néo-classique ; style Art-Déco
Détruit ; remanié
1992/05/18 : inscrit MH
Façades et toitures, y compris les deux campaniles et la pergola ; ancien hall d'entrée (actuelle salle de jeux) avec l'ensemble de son décor (cad. AV 280) : inscription par arrêté du 18 mai 1882.
Propriété de la commune
2008
(c) Région Normandie - Inventaire général
2008
Hébert Didier
Dossier individuel
Région Normandie – Service Inventaire du patrimoine