Hôtel
Hôtel de Custine
Établissement administratif
Hôtel de Custine puis Hôtel de Ludres
Grand Est ; Meurthe-et-Moselle (54) ; Nancy ; 11 place du Colonel-Fabien
Anciennement région de : Lorraine
Nancy-Nord
Colonel-Fabien (place du) 11
1830 GU 357 ; 1865 GU 635-636 ; 2006 AN 86
En ville
Jardin ; fontaine ; cour ; remise
1er quart 18e siècle
19e siècle
1713
Daté par travaux historiques
Attribution par travaux historiques
Custine de (commanditaire) ; Ludres de (habitant célèbre)
Construit entre 1713 et 1715 (date par travaux historiques) par l'architecte Germain Boffrand (attribution par travaux historiques) pour le comte (puis marquis) Christophe de Custine (1661-1755), colonel du régiment des gardes du duc Léopold, conseiller d'Etat puis gouverneur de Nancy de 1729 à 1737 et grand bailli de la ville de 1738 à 1752, l'hôtel porte le nom de son commanditaire, puis celui du propriétaire suivant, Charles-Louis de Ludres, qui conserve l'immeuble jusque 1793, date à laquelle il est vendu comme bien national. L'année suivante, Elzéard Coriolis achète le bâtiment ; il y transfère la manufacture de papiers peints qui se trouvait alors sur la place de Grève (actuel cours Léopold) et appartenait à Louis Laugier avec lequel il s'associe. Au décès de Coriolis, en 1812, la manufacture cesse son activité. En 1835, le bâtiment est acquis par le receveur du département de la Meurthe qui y installe la Recette principale. Depuis cette date, l'immeuble, devenu propriété de l'Etat en 1962, est occupé par des services fiscaux (trésorerie municipale notamment). Au cours du 19e siècle, l'hôtel a été remanié : la fontaine a été remplacée par la fontaine actuelle, les corps latéraux ont été accrus de façon à communiquer directement avec les communs. Ils étaient au 18e siècle d'inégale longueur : le corps de gauche (B), très étroit, ne comportait qu'une pièce de service, le corps de droite (C) contenait les cuisines, il était précédé d'une courette avec puits et latrines, elle-même surmontée d'un passage vitré servant de liaison (au niveau de l'étage uniquement) entre le corps principal et ce corps latéral. Au début du 19e siècle (avant 1830), le corps latéral gauche (B) fut doublé en épaisseur et agrandi en longueur pour faire jonction avec les communs. Les écuries (disparues) se situaient au-delà d'une seconde cour (ou basse-cour, disparue) qui s'ouvrait entre le corps renfermant les communs (D) et celui renfermant les cuisines (C). Cette basse-cour était également accessible de la maison voisine appartenant au propriétaire de l'hôtel de Custine et probablement occupée par ses domestiques. Le passage vers la basse-cour fut fermée durant le 19e siècle, ce qui assura la liaison des communs (D) et du corps latéral (C), la basse-cour fut en partie couverte. Les armoiries encadrées par deux sauvages et un décor de résille qui ornaient la façade sur rue ont disparu ; à leur emplacement fut percée une baie dans la continuité de celles du 3e niveau. Les décors des pièces de réception, à l'étage noble, a été entièrement refait au milieu du 19e siècle peut-être à l'instigation du baron Alfred Buquet, maire de Nancy (1852-1869) ; par leur motif, ils sont proches ce ceux de l'hôtel de Fontenoy (IA54002251). L'immeuble est protégé à divers titres : inscription MH (14/04/1944) ; élément constitutif de la place du colonel Fabien : site urbain inscrit (DIREN 17/09/1947) ; localisation secteur sauvegardé de la ville (3/04/1996). Vendu en 2011 à un propriétaire privé, il devrait faire l'objet d'une réhabilitation.
Calcaire ; pierre de taille ; moellon ; enduit
Ardoise ; tuile mécanique
Rez-de-chaussée ; 2 étages carrés ; sous-sol
Élévation ordonnancée
Toit à longs pans ; croupe ; toit à longs pans brisés
Escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour, en maçonnerie, en charpente ; escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour, en charpente ; escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour, en charpente
L'hôtel comporte 4 corps de bâtiment (A, B, C, D) disposés autour d'une cour fermée : corps principal (A) en front de rue, double en profondeur, prolongé par deux ailes en retour (B, C) reliées par un corps en fond de cour curviligne (D) renfermant les communs. Cette disposition est semblable à celle de deux hôtels construits à Nancy par Germain Boffrand (hôtels de Ferraris et de Fontenoy) pour des proches de la cour ducale. L'ensemble est construit en moellon de calcaire enduit, avec chaîne d'angle à bossage et bandeaux moulurés marquant les niveaux. Seul le corps principal sur rue est couvert d'ardoise et percé de deux rangs d'ils-de-buf côté rue et de lucarnes à croupe côté cour, les autres toitures étant en tuile. Rythmée par des baies rectangulaires à crossettes, la façade sur rue semble ordonnancée bien que la largeur des travées soit irrégulière. La travée centrale est percée d'une large porte cochère à linteau droit qui ouvre sur le passage accèdant à la cour. Elle est soulignée par des pilastres superposés, ceux du 1er niveau se terminent par des culots à décor floral et végétal qui soutiennent la corniche du portail, ceux du 2e niveau dont les socles sont dissimulés par des pots couverts supportent des chapiteaux composites timbrés d'un décor guerrier en demi-relief. Le corps C compte 3 niveaux de baies à linteau segmentaire, et une travée plus basse faisant liaison avec le corps A, travée percée d'une porte cochère surmontée d'une grande baie à cadre métallique reposant sur une balustrade en pierre. L'élévation sur cour du corps B indique une rupture de construction visible dans la forme des baies, le décalage de niveau entre les bandeaux, la mouluration de la corniche : les 4 1ères travées prolongent parfaitement le corps A alors que les 2 travées suivantes, légèrement plus basses, sont dans la continuité du corps D. Ce dernier, de plan curviligne, compte 5 travées ordonnancées de façon symétrique de part et d'autre d'une fontaine qui prend place sous une arcade en cintre légèrement surbaissé, en continuité avec les 4 ouvertures qui l'encadrent, toutes surmontées d'une agrafe nue : trois d'entre elles sont fermées par des portes en bois (les 2 proches de la fontaine sont identiques, la 3e plus récente) donnant accès à d'anciennes remises. Un jardin est aménagé sur le côté sud du corps B, il conserve les vestiges d'un bassin circulaire et d'une fontaine.
Sculpture ; sculpture (étudiée dans la base Palissy) ; ferronnerie ; menuiserie (étudiée dans la base Palissy)
Ordre composite ; vigne ; mascaron ; urne ; godron ; chute ; pomme de pin ; casque ; flèche
Sur l'entablement du portail sont sculptés un mascaron à tête masculine et une frise de vigne qui se développe sur toute la longueur disponible, décorant le haut du crâne du mascaron central ; la travée centrale de la façade sur rue est encadrée de pilastres à chapiteaux composites ; sur la partie basse des pilastres s'appuient des urnes ornées de godrons et de chutes végétales, fermées par un couvercle surmonté d'une pomme de pin ; table surmontant les chapiteaux composites (sous la corniche) : trophées guerriers composées d'un casque et de flèches.
1944/04/14 : inscrit MH partiellement
Façades et toiture : inscription par arrêté du 14 avril 1944
Arrêté
Élévation
IM54010309 ; IM54010274 ; IM54010307 ; IM54010308 ; IM54010310 ; IM54010278 ; IM54010276 ; IM54010279 ; IM54010280 ; IM54010275 ; IM54010277
Secteur sauvegardé ; site inscrit
À signaler
Hôtel attribué à l'architecte Germain Boffrand (1667-1754), faisant partie d'un ensemble d'hôtels particuliers édifiés à proximité du Palais Ducal sous le règne du Duc Léopold.
Propriété de l'Etat
2010
© Région Lorraine - Inventaire général
2011
Tronquart Martine
Dossier individuel
Conseil régional de Lorraine - service régional de l'inventaire général Hôtel Ferraris - 29, rue du Haut Bourgeois 54000 Nancy - 03.83.32.90.63