Bâtiment conventuel
Immeuble
Bâtiment conventuel des soeurs grises, actuellement immeuble
Grand Est ; Meurthe-et-Moselle (54) ; Nancy ; 20 rue des Dominicains
Anciennement région de : Lorraine
Nancy
Dominicains (rue des) 20
2008 BE 266
En ville
Couvent d'hospitalières de saint François, dites soeurs grises
IA54002874
4e quart 15e siècle ; 1er quart 17e siècle
3e quart 18e siècle ; 19e siècle ; 4e quart 20e siècle
1599
Daté par source
Les premiers bâtiments à vocation hospitalière, construits à l'initiative du duc de Lorraine Charles II (1390-1431), sont ruinés lors des guerres de Bourgogne (1475-1477). Leur emplacement est inconnu, mais la présence dans une cave sous le bâtiment actuel d'un mur de moyen appareil de moellon pourrait témoigner du remploi d'une partie des structures d'origine. Le bâtiment conventuel est reconstruit par les hospitalières de saint François à la fin du 15e siècle ; quelques éléments sont encore en place : baies et colonnettes en rez-ce-chaussée. Victime d'un incendie en 1599, le bâtiment fait l'objet d'une nouvelle campagne de travaux au début du 17e siècle (corroboré par une dendrochronologie réalisée par le laboratoire allemand DendroNet de Bohlingen sur trois poutres : abattage après 1599). Les deux escaliers hors oeuvre permettant d'accéder au premier étage sont reconstruits dans le troisième quart du 18e siècle : 1777 pour l'escalier est (date portée par une pierre de fondation aujourd'hui disparue ou masquée), et 1780 pour l'escalier ouest disparu (source : Paul Pierre, Journal de la société d'archéologie lorraine et du Musée historique lorrain, 1887, p. 108-112). A la Révolution, le couvent est vendu par lot comme bien national. Le bâtiment conventuel, ainsi que la cour, est acheté par les frères Dorvasy, et transformé en immeuble au cours du 19e siècle : il est partiellement surélevé d'un étage, les fenêtres des premier et deuxième étages sont modifiées et de nouveaux escaliers dans oeuvre en bois sont aménagés. Dans le dernier quart du 20e siècle, l'extrémité ouest du bâtiment conventuel est démolie lors de la construction d'un nouvel immeuble en coeur d'îlot, et le rez-de-chaussée est transformé en espace commercial et entièrement dénaturé.
Cet ancien bâtiment conventuel abritait les pièces communes de la vie monacale : salle du commun, cuisine, réfectoire, infirmerie et salle des armoires du linge en rez-de-chaussée, dortoir à l'étage accessible au moyen de deux escaliers hors-oeuvre en vis, dont l'un est toujours conservé (escalier en pierre en vis à jour, avec garde-corps en fer forgé orné de motifs de volutes). Le bâtiment est divisé par d'épais murs de refend qui soutiennent les poutres maîtresses du plancher du premier étage, ornées d'une moulure complexe ; les poutres du plancher du deuxième étage, décorées d'un simple quart-de-rond (vestiges de badigeon ocre jaune et blanc), sont quant à elles portées par les deux murs de façade. La façade nord, sur cour, conserve en rez-de-chaussée quelques fenêtres anciennes, à linteau à arc en anse de panier délardé, et un triplet de baies séparé par des colonnettes à fut rond (CO023, CO024), base et chapiteau prismatiques, éclairant le réfectoire ; aux trois étages, les fenêtres sont à linteau droit et chambranle en bandeau. La façade sud sert aujourd'hui de mur mitoyen avec le numéro 22 rue des Dominicains ; à l'occasion de travaux intérieurs en 2013, d'anciennes fenêtres murées ont pu y être observées au rez-de-chaussée et au premier étage. La transformation du bâtiment en immeuble a entrainé la reconfiguration complète des espaces et de la distribution intérieure, avec notamment l'aménagement d'un nouvel escalier en bois rampe sur rampe dans-oeuvre, avec garde-corps à balustres tournés.
Vestiges
Secteur sauvegardé
Propriété privée
2013
© Région Lorraine - Inventaire général ; © communauté urbaine du Grand Nancy ; © Ville de Nancy
2013
Tronquart Martine ; Vaxelaire Yann
Sous-dossier
Conseil régional de Lorraine - service régional de l'inventaire général Hôtel Ferraris - 29, rue du Haut Bourgeois 54000 Nancy - 03.83.32.90.63