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Plateforme ouverte du patrimoine

Fortification d'agglomération dite enceinte urbaine (Le Palais)

Désignation

Dénomination de l'édifice

Fortification d'agglomération

Appellation d'usage

Enceinte urbaine du Palais

Destination actuelle de l'édifice

Promenade

Titre courant

Fortification d'agglomération dite enceinte urbaine (Le Palais)

Localisation

Localisation

Bretagne ; Morbihan (56) ; Le Palais ; Intra-muros

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Bretagne Sud

Adresse de l'édifice

Intra-muros

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

En ville

Partie constituante non étudiée

Fossé

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

2e moitié 18e siècle ; 19e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1683 ; 1761 ; 1794 ; 1802 ; 1803 ; 1810 ; 1861 ; 1862 ; 1863 ; 1864 ; 1865 ; 1866 ; 1870

Commentaires concernant la datation

Daté par travaux historiques ; porte la date ; daté par source ; daté par travaux historiques ; daté par source ; daté par source ; daté par source ; daté par source ; daté par source ; daté par source ; daté par source ; daté par source ; daté par source ; daté par source ; daté par source ; daté par source ; daté par source

Commentaires concernant l'attribution de l'édifice

Attribution par source ; attribution par travaux historiques ; attribution par travaux historiques ; attribution par travaux historiques

Personnalités liées à l'histoire de l'édifice

Louis XIV (personnage célèbre) ; Louis XVI (personnage célèbre) ; Napoléon III (personnage célèbre)

Description historique

A l'occasion de son premier passage à Belle-Île en 1683, Vauban rédige un premier projet d' enceinte bastionnée pour Le Palais. Il s'agit de compléter la citadelle en occupant les hauteurs la dominant au sud et à l'ouest, et forcer un adversaire à déployer un important corps de troupe pour en faire le siège. Le siège de 1761 démontre la justesse de ces vues, lorsque la prise des hauteurs défendues par de simples redoutes finit par entraîner celle de la citadelle. Les six redoutes de 1761 sont néanmoins conservées à la fin du 18e siècle, certaines étant même renforcées pendant les guerres de la Révolution. En 1802, le premier Inspecteur général du génie, Marescot, visite Belle-Île et établit un projet pour occuper les hauteurs dominant la citadelle. Plutôt qu'une enceinte continue, il propose un camp retranché constitué par des forts détachés entourés par un fossé continu. Les travaux commencent en 1803. Toutefois, l'ambitieux projet initial est revu à la baisse dès 1806. Les forts prévus sont remplacés par des lunettes terrassées munies de casernes casematées leur servant de réduits de gorge. Les ouvrages A, B, C, D et E, la galerie crénelée à feux de revers de la contrescarpe du fossé, les réduits de places d'armes G et H et la porte de Bangor sont construits entre 1807 et 1812. Le camp retranché est laissé inachevé à la chute de l'Empire. Lorsque la question de la fermeture du Palais est de nouveau mise à l'étude à la fin des années 1810, les ingénieurs militaires reviennent à l'idée de Vauban d'établir une enceinte continue. Nicole Le Pourhiet-Salat a dénombré 24 projets soumis au Comité des fortifications de 1819 à 1860 avant qu'un tracé définitif soit adopté. Le tracé et les dispositions de détail de l'enceinte varient d'un projet à l'autre. Toutefois, tous intègrent à leurs tracés les lunettes construites sous l'Empire, qui deviennent des bastions, et modifient peu la contrescarpe avec sa galerie crénelée et ses réduits. Beaucoup de projets prévoient un système basé sur une enceinte de sûreté crénelée appuyée sur les réduits de gorge A, B et C des lunettes, complétée par des masses terrassées pour la protéger des feux de l'artillerie. Le projet finalement retenu en 1860 prévoit de revêtir en maçonnerie les lunettes et de les relier par des courtines terrassées revêtues en maçonnerie. Les réduits A, B et C sont conservés à la gorge des nouveaux bastions 19, 20 et 21. La contrescarpe et la porte de Bangor sont conservées en l'état. Un nouvel ouvrage vient occuper la hauteur de Beausoleil pour ne pas laisser ""en l'air"" la courtine reliant la droite de l'enceinte au bassin de la Saline, d'autant qu'à partir des années 1830 le génie renonce au tracé de l'enceinte reliant directement les hauteurs à la citadelle moyennant la destruction d'un quartier entier du Palais. La courtine - ou coupure - 18 reliant la partie gauche de l'enceinte à la mer, autre point faible, est construite dès les années 1840. Pour le reste de l'enceinte, les travaux commencés à l'occasion de tensions diplomatiques laissant entrevoir la possibilité d'un conflit avec la Grande-Bretagne à l'automne 1840 sont achevés de 1861 à 1870. La chute du Second Empire ne marque pas la fin de l'histoire militaire de l'enceinte du Palais. La littérature met parfois en avant son obsolescence à son achèvement, due à l'apparition de l'artillerie rayée dans les années 1860. C'est négliger le contexte particulier des opérations de guerre maritime, où le déploiement d'une artillerie lourde de siège n'est pas aussi aisée que sur d'autres théâtres. A la fin du 19e siècle, l'enceinte et de la citadelle sont conservées comme ouvrages susceptibles de combattre : vers 1890, leur armement totalise 8 canons de 138 mm, 12 canons de 120 mm et 6 mortiers de 22 cm, plus des canons de 4 de campagne et de 12 culasse pour le flanquement, et encore 4 canons de 120 mm et 16 canons de 95 mm en réserve. Les aménagements réalisés pour accueillir et approvisionner cet armement sont bien visibles : plates-formes, traverses, niches à munitions, magasins à poudre. Le classement de l'enceinte du Palais comme monument historique en 2004 consacre la reconnaissance d'un ensemble de fortifications des années 1840 et 1860 intégrant de rares éléments du Premier Empire, encore amélioré après 1870 malgré une obsolescence qui n'est que théorique.

Description

Matériaux du gros-œuvre

Granite ; schiste ; calcaire ; terre ; pierre de taille ; moyen appareil ; petit appareil ; moellon

Matériaux de la couverture

Pierre en couverture ; terre en couverture

Typologie de plan

Système bastionné

Typologie de couverture

Terrasse

Commentaire descriptif de l'édifice

L'enceinte urbaine du Palais est une fortification d'agglomération bastionnée qui se développe sur un kilomètre de long, depuis les falaises dominant la rade du Palais, jusqu'au bassin de l'arrière-port. Elle consiste en quatre fronts bastionnés, 18-19, 19-20, 20-21 et 21-22 précédés d'un fossé, d'une galerie crénelée de contrescarpe, d'un chemin couvert avec réduits de places d'armes et d'un glacis. Trois bastions dénommés 19, 20 et 21 occupent la position d'anciennes redoutes construites en 1761 sur des points dominant la citadelle. Ils sont dotés de casernes casematées leur servant de réduits de gorge, dénommées A, B et C. Un ouvrage à cornes dit ouvrage de Beausoleil ferme la droite de l'enceinte sur la rive nord du bassin de l'arrière-port. Trois portes et deux poternes font communiquer l'intérieur de l'enceinte avec la campagne. La porte de Bangor et la porte Vauban sont situées sur le front 20-21, la première sur la contrescarpe, la seconde sur la courtine. La porte de Locmaria s'ouvre à la jonction entre la courtine 18 et le bastion 19. Les courtines 19-20 et 20-21 disposent chacune d'une poterne. Elles sont reliées aux réduits de places d'armes du chemin couvert H et G par des caponnières doubles à ciel ouvert. La porte percée dans le mur crénelé de l'hôpital, à l'extrémité droite de la courtine 21-22, peut être considérée comme une porte supplémentaire. Il existe deux magasins à poudre : l'un sous le bastion 19, l'autre en retrait de la courtine 21-22. Le boisement actuel des fossés et des glacis est un héritage des plantations effectuées par le génie au 19e siècle.

État de conservation (normalisé)

État moyen ; inégal suivant les parties ; envahi par la végétation

Protection et label

Date et niveau de protection de l'édifice

inscrit MH ; classé MH

Précision sur la protection de l'édifice

La parcelle AC 84 de l'enceinte urbaine : inscription par arrêté du 30 octobre 2000 - L'enceinte urbaine, à savoir les ouvrages, le chemin couvert, les glacis, le mur de fortification au-delà de la porte de Locmaria et l' ouvrage de Beausoleil (cad. AC 6, 8 à 11, 13, 33 à 36, 64, 65, 78, 79, 86, 88, 91, 93, 94 ; AE 233) : classement par arrêté du 3 novembre 2004.

Intérêt de l'édifice

Vestiges de guerre

Eléments remarquables dans l'édifice

Ensemble fortifié

Observations concernant la protection de l'édifice

N° notice Inventaire : IA00008179.

Statut juridique

Statut juridique du propriétaire

Propriété d'une société privée ; propriété privée ; propriété de la commune

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2005

Date de rédaction de la notice

2005 ; 2017

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Jadé Patrick ; Duigou Lionel ; Lécuillier Guillaume

Typologie du dossier

Dossier avec sous-dossier

Adresse du dossier Inventaire

Région Bretagne - Service de l'Inventaire du Patrimoine Culturel - 283 avenue du général Patton - CS 21101 - 35711 Rennes Cedex 7 - 02.22.93.98.35

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Le Palais, enceinte urbaine, magasin à poudre du bastion 19, chambre de stockage.  ; Le Palais, enceinte urbaine, magasin à poudre du bastion 19.
Le Palais, enceinte urbaine, magasin à poudre du bastion 19, chambre de stockage. ; Le Palais, enceinte urbaine, magasin à poudre du bastion 19.
(c) Association 1846
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Le Palais, enceinte urbaine, galerie de contrescarpe, extrémité gauche.  ; Le Palais, enceinte urbaine, galerie de contrescarpe.
Le Palais, enceinte urbaine, galerie de contrescarpe, extrémité gauche. ; Le Palais, enceinte urbaine, galerie de contrescarpe.
(c) Association 1846
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Vue aérienne verticale de la ville du Palais (Orthophotographies littorales) ; Vue aérienne verticale de la ville du Palais (Orthophotographies littorales 2000)
Vue aérienne verticale de la ville du Palais (Orthophotographies littorales) ; Vue aérienne verticale de la ville du Palais (Orthophotographies littorales 2000)
(c) Inventaire général, ADAGP
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Le Palais, enceinte urbaine, porte de Bangor, façade côté ville.  ; Le Palais, enceinte urbaine, porte de Bangor.
Le Palais, enceinte urbaine, porte de Bangor, façade côté ville. ; Le Palais, enceinte urbaine, porte de Bangor.
(c) Association 1846
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Le Palais, enceinte urbaine, réduit B, façade de gorge.  ; Le Palais, enceinte urbaine, bastion 20, gorge.  ; Le Palais, enceinte urbaine, réduit B.
Le Palais, enceinte urbaine, réduit B, façade de gorge. ; Le Palais, enceinte urbaine, bastion 20, gorge. ; Le Palais, enceinte urbaine, réduit B.
(c) Association 1846
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Le Palais, enceinte urbaine, porte Vauban, côté ville.  ; Le Palais, enceinte urbaine, courtine 20-21, porte Vauban côté ville.  ; Le Palais, enceinte urbaine, porte Vauban.
Le Palais, enceinte urbaine, porte Vauban, côté ville. ; Le Palais, enceinte urbaine, courtine 20-21, porte Vauban côté ville. ; Le Palais, enceinte urbaine, porte Vauban.
(c) Association 1846
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Le Palais, enceinte urbaine, magasin à poudre, vue d'ensemble.  ; Le Palais, enceinte urbaine, magasin à poudre.
Le Palais, enceinte urbaine, magasin à poudre, vue d'ensemble. ; Le Palais, enceinte urbaine, magasin à poudre.
(c) Association 1846
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Le Palais, enceinte urbaine, réduit H, vue d'ensemble de la gorge.  ; Le Palais, enceinte urbaine, réduit H.
Le Palais, enceinte urbaine, réduit H, vue d'ensemble de la gorge. ; Le Palais, enceinte urbaine, réduit H.
(c) Association 1846
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