Présentation de la commune de Belz
Bretagne ; Morbihan (56) ; Belz
Ria d'Etel
De nombreux monuments mégalithiques du Néolithique, dolmens, allées couvertes, menhirs, parsèment la campagne ou les abords des hameaux (fig. 15). On a mis au jour en 2005 des alignements de menhirs couchés dans la lande de Kerdruellan. Le tumulus de Crubelz, aux dimensions remarquées au 19e siècle (Cayot-Delandre, 1847), est aujourd´hui arasé (fig. 3).On attribue parfois l´origine du nom de Belz à un sanctuaire gaulois ou le dieu Belenus aurait été honoré. Aucun élément n´est venu confirmer cette hypothèse. Toutefois l´occupation protohistorique du territoire est attestée par plusieurs découvertes archéologiques tel ces deux lots de haches à douilles en bronze découverts l´un en 1886 à Kerclément (Danigo, 1986), l´autre en 1888 à Kercadoret (Le Mené, 1891). Par ailleurs, les stèles circulaires trouvées sur le territoire attesteraient de l´occupation à l´Âge du fer. Il en existe à Bodéac, à Kerclément, à Kergo. La voie romaine Quimper Vannes passait au nord de Belz sur la commune actuelle de Locoal-Mendon. Peu de vestiges archéologiques datant de l´époque romaine ont été répertoriés à Belz. Il y aurait une ancienne villa aux abords du hameau de Magourin (Danigo, 1986).Au Moyen Âge la paroisse de Belz est citée dans plusieurs chartes du 11e siècle et en particulier dans le cartulaire de l´abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé. En effet un ermitage attribué à saint Cado est établi sur l'île du même nom au 6e siècle. Les Bénédictins de Quimperlé recueillent cet ermitage en 1089, grâce à l´intervention du duc de Bretagne Alain IV. Ils en font un prieuré dont ils gardent les bénéfices jusqu'à la Révolution (fig. 10). L´intervention des comtes de Cornouaille dans les affaires de Saint-Cado est légitime lorsque l´on sait que le pays de Belz et les environs leur appartenaient depuis le 9e siècle sous le nom de Pou Belz (Pagus de Belz). Il rentra dans le domaine ducal en 1066, par l´avènement d´Hoel, fils d´Alain Caignard, à la couronne ducale. Le Pou Belz n´était pas seulement un territoire féodal, c´était aussi une circonscription ecclésiastique, un doyenné connu dès le 11e siècle au moins. Il s´étendait du Blavet à la rivière d´Auray, et regroupait 18 paroisses. Le doyen paraît avoir résidé d´abord à Belz. Il y possédait en toute propriété l´île de Riec. Jadis elle aurait été reliée au continent par un pont et c´est de la que vient la dénomination de Pont Belz, substituée parfois à celle de Pou Belz. Vers le 13e siècle le siège du doyenné fut transféré à Mendon. (Le Mené, 1891).Sous le domaine ducal plusieurs seigneuries se développaient à Belz à la fin du Moyen Âge. On reconnaît ainsi aux 15e et 16e siècle : Kerguen aux Livec, Kerlutu aux Urvoy puis aux de Rosmadec, Keryargon aux Guymarho (fig. 16), Penher aux Talhouet de Keravéon.Les quelques descriptions de la fin du 18e siècle rapportent que Belz, sous le domaine royal, dépend de la sénéchaussée d´Auray. Le pays plat est fertile en grain (Ogée, 1ère édition, fin 18e s). Il y a foire à Saint-Cado le dimanche qui précède et le dimanche qui suit le 21 septembre. Sur la carte de Cassini (fig.1) figurent les moulins à vent de Kercadoret et de Keryargon, le moulin à mer de Keroie (des Oies) et l´étang du Sac'h.En 1795, après la bataille de Quiberon, Belz dépose les armes et adhère aux propositions de paix (Ogée, 1843). Après la Révolution, Belz devient commune, chef lieu de canton. La paroisse est rétablie en 1804. Au milieu du 19e siècle la commune est le théâtre de grands chantiers routiers. Celui de la nouvelle départementale qui relie Auray à Port-Louis, engendre la construction d´un pont suspendu, inauguré par le préfet Lorois en 1844. Deux autres routes départementales sont aménagées dans la foulée : celle qui relie Pont-Lorois à Carnac, via Erdeven, et celle qui descend vers Etel (fig. 4 et 5). En effet, à la fin du siècle la commune bénéficie du formidable essor de la pêche au port d´Etel. Les Belzois constituent la majorité des équipages des bateaux armés à Etel. Ils iront aussi travailler dans les usines de conserves de ce même port, travail saisonnier qui occupe principalement les femmes.Enfin c´est aussi à partir de la fin du 19e siècle que l´élevage des huîtres remplace progressivement la drague des bancs naturels qui s´épuisent. La rivière d´Etel et plus particulièrement les rivages de Belz y compris ses îlots, deviennent un pôle de production ostréicole important à l´échelle du département.
2006
(c) Inventaire général ; (c) Conseil général du Morbihan
2006
Herbaut Claudie ; Toscer Catherine
Présentation de l'aire d'étude
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