Présentation de la commune de Pluherlin
Bretagne ; Morbihan (56) ; Pluherlin
Bretagne
"L'occupation humaine sur le territoire est attestée depuis le Néolithique comme en témoignent les très nombreux menhirs, vestiges d'alignements et dolmens, majoritairement situés dans le nord de la commune : menhir de Talvé, menhir de la Pierre longue, alignements de Brambien. Ce site aurait été un haut lieu du mégalithisme ; il aurait compté au 19e siècle, plus de deux mille menhirs. L'importante concentration de pierres (menhir du Bonnet rouge, Pierre au Berceau) s'étendant dans ce secteur sur un périmètre de plus de 8 kilomètres, tend à le prouver. Des pierres à cupules ont aussi été découvertes dans ce secteur. L'une d'entre elle, romanisée, est aujourd'hui placée devant à la mairie. La grande majorité des mégalithes ont été détruits ou déplacés. D'autres ont servi de matière première aux constructions (certaines écluses du canal de Nantes à Brest, notamment).De nombreuses pierres et haches polies ont été excavées lors des labours des terres agricoles. Certaines, à talon et en bronze remontent à l'âge des métaux, tout comme des tombelles, stèles et souterrains artificiels. La présence gallo-romaine est attestée par des vestiges de villas, des monnaies et par la découverte de plus de cinquante statuettes de Vénus et de Junon au Nonenno. Citons également, les traces d'un rare temple ou « fanum », que l'on devine à peine aujourd'hui, à la Grée Mahé et un ossarium à Carbouëdé.Pluherlin viendrait de "Plou" (paroisse, village) et de "Hernim", nom d'un moine qui aurait immigré en Armorique au 6eme siècle. La paroisse primitive de Pluherlin est mentionnée dès 833 dans le cartulaire de l'abbaye de Redon sous le nom de "Plebs Huiernim" ou "Hoiernin". Ce document révèle qu'un certain Rethwalart, donna aux moines de l'abbaye de Redon, une propriété située en Plou-Huiernim. Dès le 9ème siècle et le 10ème siècle, les premières seigneuries apparaissent : celle de Rochefort, dont le berceau se situe dans la ville éponyme, est la principale. Les autres sont : Bodevrel, Boisbréhan, Carmoy Clergerel, Pont-au-Roux, Talhoët, Trébrun, La Ville-au-Mai, et La Ville-Boury. D'après J-M. Le Mené, ces fiefs ne relevaient pas tous du même suzerain. Les uns, (en majorité), dépendaient du seigneur de Rochefort ; deux seulement, Talhoët et Trébrun, rendaient hommage au sire de Molac, et plus tard au seigneur de Largoët. Pluherlin est lié sur le plan historique et juridique à celle de Rochefort, cependant la cité Pluherlinoise reste la paroisse mère. Sous l'Ancien Régime, la paroisse de Pluherlin regroupe plusieurs chapellenies dont celles du Talhouët, de Bon réconfort, de Clergerel, des Bours, des Fleury. Lors de l'épisode révolutionnaire, dont témoignent notamment quelques armoiries bûchées, une chouannerie se développe en réaction aux pillages et arrestations. En 1790, Pluherlin est érigé en commune et voit son territoire amputé de sa trêve en 1802. La présence de crêtes schisteuses traversant la commune, conduit à l'exploitation de carrières d'ardoise. L'année d'ouverture des premiers sites d'extraction (Quenelet, Moulin de Gueuzon) est inconnue mais est probablement très ancienne. Plusieurs carrières avec leurs puits, galeries et souterrains, créés autour de 1830, émaillent cette longue bande de schistes (Pont aux Roux, Croix aux Chênes, Pont de l’Église et La Grée Pouté). Dès la fin du 19e siècle, certaines carrières cessent leur activité, comme celle de la Croix aux Chênes en 1891. Le site du Pont de l'Eglise ferme en 1902 (en 1914 et 1970, on tente de le rouvrir, mais sans succès). Les landes de Lanvaux qui couvrent le nord de la commune empêchent toute construction dans ce secteur jusque dans le dernier quart du 19e siècle. Le défrichage de ce territoire, débuté vers 1862 suite au partage des terres par M. Loisel-Dupaty géomètre de Malestroit, permet la création de nouvelles parcelles, plus grandes et plus régulières, bien différentes de celles figurées sur la cadastre napoléonien. Les hameaux situés au nord de la commune ont tous été édifiés après 1870 (Talvé, la Chêne aux loups, le Moulin Rouge, Lanvaux). Celui de la Maraudière, dont le nom dérive de « marouaud », terme familier donné à la main d'œuvre venue de Vendée et de Loire-Atlantique pour défricher et coloniser les landes, fait clairement référence à cet épisode historique. Ceux de Saint-Pierre, la Ville-Amaury, Kerlaure et Saint-Louis connaissent la même organisation : ils se composent d'une unique exploitation constituée d'un logis et d'une écurie. En effet, tous ont été bâtis pour les descendants d'un important propriétaire terrien M. de la Bourdonnais comme l'indique la toponymie des lieux, en partie composé d'un de leur prénom. En 1854, au nord-ouest de la commune, entre Molac et Pleucadeuc, l'étang de Gournava est réalisé pour servir de réserve d'eau à un moulin (Molac). Le château du même nom est érigé en 1895 par le comte Louis-Henri de Béru. De la deuxième moitié du 19e siècle et jusqu'au début du 20e siècle, plusieurs chantiers sont également réalisés : ponts, routes, écoles, mairie et l'un des plus vastes : l'église paroissiale construite en trois étapes, entre 1886 et 1902. Sont également construits, deux monuments aux morts des Première et Seconde Guerres mondiales. En 2008, le bourg de Pluherlin fait l'objet d'un réaménagement, guidé par une approche environnementale. Dans ce sens, dans la partie ancienne du bourg certaines parcelles sont délimitées par des des plaques de schistes (palis), rappelant ainsi l'histoire de la commune, qui jusqu'au début du 20e siècle vivait de l'extraction des carrières d'ardoises."
1979
(c) Inventaire général ; (c) Région Bretagne
1979 ; 2013
Ducouret Jean-Pierre ; Le Lu Stéphanie
Présentation de l'aire d'étude
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