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Plateforme ouverte du patrimoine

Corps de garde crénelé, batterie de La Ferrière (Locmaria)

Désignation

Dénomination de l'édifice

Corps de garde ; réduit

Précision sur la dénomination de l'édifice - hors lexique

Corps de garde crénelé servant de réduit à une batterie d'artillerie de côte ; corps de garde défensif

Appellation d'usage

Batterie de La Ferrière

Titre courant

Corps de garde crénelé, batterie de La Ferrière (Locmaria)

Localisation

Localisation

Bretagne ; Morbihan (56) ; Locmaria

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Bretagne Sud

Canton

Belle-Ile-en-Mer

Lieu-dit

Grands Sables (les)

Références cadastrales

ZI 17

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

Isolé

Partie constituante non étudiée

Caserne ; citerne ; cuisine ; poudrière ; mur défensif

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

3e quart 19e siècle

Siècle de campagne secondaire de consctruction

4e quart 19e siècle (?)

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1858 ; 1859

Commentaires concernant la datation

Porte la date ; daté par source ; daté par travaux historiques ; daté par source

Auteur de l'édifice

Description historique

Le réduit attribué par la Commission de 1841 à la batterie de La Ferrière est une tour crénelée devant porter deux obusiers de montagne. Mais dès 1846, l'Inspecteur général du génie en tournée à Belle-Île, le général Berthois, suggère de remplacer cette tour par un corps de garde crénelé pour 30 hommes renforcé. Une telle substitution est courante, les tours crénelées du type de 1846, complexes, coûteuses et difficiles à défiler du large du fait de leur hauteur, sont en effet souvent remplacées au stade des études par des corps de garde de contenance équivalente, éventuellement renforcés pour pouvoir porter l'artillerie légère attribuée pour la défense rapprochée de la position. Au cours de l'étude des projets, à la fin des années 1840 puis de nouveau à partir de 1857, les ingénieurs militaires ont à résoudre la question du défilement de la terrasse du corps de garde. Celle-ci est très dominée par le plateau en arrière de la plage des Grands Sables, ce qui la rendrait intenable en cas d'attaque. La solution, originale et unique dans le programme des corps de garde crénelés du type de 1846, est trouvée par le capitaine Bourgeois, chef du génie de Belle-Île, en 1857 : il propose de rehausser le mur sud du parapet de la terrasse et d'y adosser une grande traverse terrassée destinée à protéger des coups venant du large ce mur dépassant alors au-dessus du parapet de la batterie. La desserte des créneaux de tir et des bretèches de la face sud de la terrasse se fait au moyen d'une galerie voûtée aménagée sous la traverse. Le bâtiment est construit sous cette forme en 1858-1859. En 1860, il est envisagé d'améliorer le défilement de la terrasse en construisant des murs-traverses en maçonnerie sur le reste de la terrasse, sans suite. L'ancien magasin d'artillerie de la batterie est partiellement démoli en 1861 pour dégager le champ de tir de l'embrasure de la face est de la terrasse. A la fin du 19e siècle, le corps de garde subit l'arasement de sa terrasse afin de la soustraire aux tirs du large. Son enterrement partiel et la fermeture de ses baies par des murs crénelés ont probablement lieu au même moment. Cela correspondrait à la conservation de la batterie de La Ferrière comme point d'appui de la défense mobile dans les années 1870 et 1880. Le corps de garde de la batterie de La Ferrière est actuellement propriété privée et à l'abandon.

Description

Matériaux du gros-œuvre

Schiste ; moellon ; granite ; pierre de taille

Typologie de plan

Plan rectangulaire régulier

Typologie du couvrement

Voûte en berceau plein-cintre ; voûte en berceau segmentaire

Typologie de couverture

Terrasse

Commentaire descriptif de l'édifice

Le corps de garde crénelé de La Ferrière, placé en retrait du parapet de la batterie, est construit d'après la variante courante pour 30 hommes du plan-type n° 2 de la circulaire du ministère de la Guerre du 31 juillet 1846. Comme il s'agit aussi d'un corps de garde renforcé, ses voûtes, leurs piédroits et les murs des façades nord (60 cm) et sud (80 cm) sont épaissis. La présence de la grande traverse sur la terrasse à conduit à inverser la position de l'escalier, situé ici à gauche en entrant, ainsi que celle du dalot de recueil des eaux pluviales. Toutefois, cette inversion n'a pas entraîné celle de l'emplacement de la cuisine et du magasin aux vivres, situés à droite en entrant comme sur le plan-type. Le reste de la distribution intérieure est conforme au plan-type. La modification intervenue à la fin du 19e siècle a entraîné la destruction du parapet et de la traverse de la terrasse. L'aspect initial de cette terrasse est connu par un plan du génie de 1860 et une photographie non datée. Les consoles des bretèches ont été conservées. Toutes les baies semi-circulaires sont bouchées, celles de la façade nord enterrée par des murs en petit appareil de moellons, les autres par les murs pierre de taille dans lesquels sont ménagés un ou deux créneaux de tir. Il s'agit d'aménagements datables de la fin du 19e siècle. Les matériaux employés sont le schiste local pour les moellons et le granite importé du continent pour les pierres de taille. Contrairement à d'autres sites de l'île, le calcaire charentais n'est pas mis en œuvre pour garnir les créneaux de tir. La face ouest, façade de gorge, porte l'inscription ""Batterie de La Ferrière"" et la date ""1858"" au dessus de la porte. Les pièces du bâtiment ont conservé de nombreuses traces de leur aspect des années 1860 : enduit peint blanc avec plinthe ocre, crochets pour hamacs, assises en pierre des poteaux soutenant les barres des hamacs, pitons des étagères à bagages, emplacement de la pompe de la citerne, sols en bitume ou dallé en pierre (cuisine). Il s'agit du dernier réduit de batterie ou de poste garde-côte du programme des plans-type de 1846 sur Belle-île a avoir conservé ces témoignages archéologiques.

Commentaires d'usage régional

Corps de garde crénelé type 1846 n° 2 modifié pour 30 hommes, renforcé.

État de conservation (normalisé)

Mauvais état

Protection et label

Date et niveau de protection de l'édifice

inscrit MH

Eléments remarquables dans l'édifice

Corps de garde

Statut juridique

Statut juridique du propriétaire

Propriété d'une société privée

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

1973

Date de rédaction de la notice

1973 ; 2017

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Jadé Patrick ; Duigou Lionel ; Service régional de l'Inventaire de Bretagne

Typologie du dossier

Sous-dossier

Adresse du dossier Inventaire

Région Bretagne - Service de l'Inventaire du Patrimoine Culturel - 283 avenue du général Patton - CS 21101 - 35711 Rennes Cedex 7 - 02.22.93.98.35

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Locmaria, Grands Sables, batterie de La Ferrière.  ; Locmaria, Grands Sables, batterie de La Ferrière, corps de garde crénelé, angle sud-est.
Locmaria, Grands Sables, batterie de La Ferrière. ; Locmaria, Grands Sables, batterie de La Ferrière, corps de garde crénelé, angle sud-est.
(c) Association 1846
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Locmaria, Grands Sables, batterie de La Ferrière.  ; Locmaria, Grands Sables, batterie de La Ferrière, corps de garde crénelé, angle sud-est.
Locmaria, Grands Sables, batterie de La Ferrière. ; Locmaria, Grands Sables, batterie de La Ferrière, corps de garde crénelé, angle sud-est.
(c) Association 1846
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Vue aérienne prise du nord-ouest ; Vue aérienne prise du nord-ouest
Vue aérienne prise du nord-ouest ; Vue aérienne prise du nord-ouest
(c) Inventaire général, ADAGP
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Locmaria, Grands Sables, batterie de La Ferrière, corps de garde crénelé, angle sud-est.
Locmaria, Grands Sables, batterie de La Ferrière, corps de garde crénelé, angle sud-est.
(c) Association 1846
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