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Plateforme ouverte du patrimoine

Église Saint-Pierre de Pleugriffet

Désignation

Dénomination de l'édifice

Église paroissiale

Titre courant

Église Saint-Pierre de Pleugriffet

Localisation

Localisation

Bretagne ; Morbihan (56) ; Pleugriffet

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Pontivy Communauté

Canton

Grand-Champ

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

20e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1954

Commentaires concernant la datation

Daté par source

Auteur de l'édifice

Description historique

L'actuel édifice a été construit entre 1954 et 1956.

Description

Matériaux du gros-œuvre

Béton ; enduit ; granite ; grand appareil ; parement ; granite ; moellon sans chaîne en pierre de taille ; enduit ; brique ; revêtement

Matériaux de la couverture

Ardoise

Typologie du couvrement

Coupole en pendentifs ; en béton armé

Commentaire descriptif de l'édifice

"L'église de Pleugriffet est construite Place de l'église, au croisement des différents axes reliant le bourg aux hameaux. Cette place qui est sur le point le plus haut du bourg, est enfermée par les bâtiments la constituant. La physionomie du terrain impacte le projet de la nouvelle église et empêche la construction d'un grand édifice. Guy Caubert de Cléry parvient tout de même à réaliser un édifice respectant les attentes du maire de la commune. L'architecture:La nouvelle église qui reste dédié à St-Pierre, est construite entre 1954 et 1956. Sa structure est en béton armé et son remplissage est fait de moellons hourdés à la chaux et recouverts d’un enduit de mortier de ciment peint. Les encadrements de baie, les soubassements et la flèche du clocher sont en pierre de taille granitique. L'église est édifiée selon un plan en croix latine et est orientée au nord, contrairement à l'église primitive qui était orientée à l'est. L’espace étant restreint, ce plan est ramassé et compact. La nef, le transept et le chœur possèdent des dimensions qui privilégient la largeur à la longueur. Ces proportions donnent visuellement une impression de plan massé rappelant les édifices construits selon le modèle de la croix grecque. Cette sensation est accentuée par la présence d'une coupole sur pendentif qui forme la croisée du transept et offre un magnifique espace central. En observant le plan de plus près, les impressions de plan massé se confirment. A l'intérieur du plan en croix latine, Guy Caubert de Cléry insère un plan en croix grecque. La superposition des plans lui permet de créer une coupole, exigée par le commanditaire. L'architecte n'en ai pas à son coup d'essai puisqu'il avait auparavant réalisé un immense espace centrale sous coupole pour l'église Saint-Charles-de-Blois d'Auray (1929 - 1941).Cette coupole est une coupole sur pendentifs. Les pendentifs sont nécessaires pour passer d’un plan carré à un plan circulaire. Ils consistent en un triangle incurvé dont la pointe part de l’angle du carré et s’évase pour assurer la forme parfaitement circulaire de la coupole. Ne voulant pas reproduire les erreurs d'Arthur Regnault, M. Caubert de Cléry imagine une voûte parabolique pour sa coupole. Ce procédé permet d'alléger visuellement la massivité de la coupole.En s'inspirant de l'église de Maure-de-Bretagne, Eugène Lorillé et Guy Caubert de Cléry font le choix d'une esthétique néo-byzantine. Ce style est propre à l'architecture de la deuxième moitié du XIXe siècle et du début du XXe siècle. L'architecture néo-byzantine intègre des éléments de l'architecture byzantine associés à des éléments empruntés à l'architecture chrétienne médiévale de l'Europe de l'Est. Les architectes puisent leur inspiration dans des édifices construits à Constantinople et, plus généralement, dans l'Empire byzantin entre les Ve et XIe siècles. Ce style se caractérise par l'emploi de coupoles, de dômes, de plan massé, ... Du point de vue des matériaux, la brique ainsi que la mosaïque sont privilégiées. Les coupoles sont, dans l'art byzantin, l'emplacement idéal pour développer des programmes ornementaux. L'église de Pleugriffet ne fait pas exception à la règle. L'architecte installe au centre de sa coupole, une verrière conçue par l'atelier E. Rault. Cette verrière accueille la représentation des tétramorphe. Les tétramorphe sont l'image des quatre évangiles. Le lion symbolise Saint-Marc, le taureau correspond à Saint-Luc, l'ange pour Saint-Mathieu et l'Aigle pour Saint-Jean. Le centre de la composition donne à voir le Saint-Esprit. Les symboles de l'oméga et de l'alpha sont également présents. La tradition chrétienne assimile la première lettre et la dernière lettre de l'alphabet grec classique à Jésus-Christ pour symboliser l'éternité du Christ.Les fresques:Cette église possède peu de représentation biblique dans son ornementation. La sobriété des symboles religieux est significative. Les deux seuls programmes figuratifs sont la verrière et le chemin de croix réalisés par l'artiste André Mériel-Bussy. Cet artiste né à Fougère en 1902 et mort en 1984 à Ploudalmézeau, a reçu la médaille d'or de la Société des artistes français lors du Salon de 1939. Sa carrière la conduit à réaliser les fresques de Notre-Dame-en-Saint-Melaine de Rennes en 1942, le chemin de croix de l'église Sainte-Marthe des Quatre-Chemins de Pantin, les fresques de Ploudalmézeau, le chœur de l'église de Théhillac, ...Les fresques qu'ils réalisent, sont d’un dessin dépouillé, d’inspiration cubique. Sa palette chromatique privilégie les pastels et la déclinaison des nuances d'ocre, de rose, de bleu et de vert. Le chemin de croix qu'il a représenté à l'église de Pleugriffet se situe en-dessous des grandes baies latérales. Les différents épisodes du chemin de croix sont présentés de manière linéaire sous la forme de petits tableaux aux formes biscornues. Ces scénettes sont peintes à même le béton, sur une surface légèrement plus épaisse que l'enduit blanc recouvrant le mur. Le relief et le contraste entre le mur blanc et le béton brut qui sert de support au chemin de croix, font ressortir les fresques. Cette réalisation est à rapprocher d'un autre chemin de croix de l'artiste créé pour l'église Notre-Dame du Bouguen de Brest en 1949. Ce chemin de croix ressemble trait pour trait à celui exécuté en l'église Saint-Pierre de Pleugriffet. Seul le support varie, celui de Brest est peint sur bois tandis que celui de Pleugriffet sur du béton.Les vitraux:Les vitraux de l'église de Pleugriffet sont réalisés par l'atelier rennais E. Rault, créé en 1898 par Emmanuel Rault. A sa mort en 1939, se sont ses deux fils qui reprennent l’atelier. Paul (1909-1962) et André (1912-1997) ont étudié à l’école des Beaux-Arts de Rennes et sont nommés meilleur maître-verrier, en 1932 et 1937. En 1947, les frères construisent un atelier situé place Hoche à Rennes qui comptait 98 employées. Les frères Rault vont se passionner pour une nouvelle technique de vitraux : la dalle de verre. Cette technique est mise au point à la fin des années 20 par le verrier Jean Gaudin qu’il nomme « mosaïque lumineuse ». Cette nouvelle technique va prendre un véritable essor après la Seconde Guerre mondiale et va acquérir ses lettres de noblesse à partir des années 50. La dalle de verre permet de réaliser de grande surface plus solide et résistante. Ces dalles de verres sont réalisées à l’aide d’un gaz naturel qui permet une température plus haute des fours que le charbon traditionnel. Cette température plus élevée permet de confectionner des plaques de verres de deux à trois centimètres quand le charbon ne permettait pas d’aller au-delà d’un centimètre d’épaisseur. La dalle de verre est une plaque de verre coulée, translucide et colorée dans la masse. Cette plaque carré ou rectangulaire fait environ 20cm d’arête. Ces pièces de verre sont ensuite taillées et disposées comme de la mosaïque puis selon le procédé de Jean Gaudin, assemblées par du béton. Ce procédé ne convainc pas entièrement les frères Rault. Ils estiment que l'assemblage par le béton assombrie la composition. Pour y remédier, ils décident d'assembler les dalles de verres au plomb suivant la technique traditionnelle du vitrail. Au préalable, les maîtres-verriers établissent une maquette au 1/10, puis un carton qui sert de repère. Il s'en suit un relevé du tracé réalisé avec un calque puis un calibrage des pièces sur papier fort. La coupe des plaques d’une forte épaisseur est ébauchée à la scie ou au diamant, puis achevée avec une marteline (il s'agit du même outil utilisé pour tailler la mosaïque). Cette coupe peut être laissée volontairement brute et comme déchiquetée, pour obtenir des jeux de lumière. Ensuite tous ces morceaux sont assemblés par du plomb. En opérant ainsi, les frères Rault jouent habillement avec la lumière. L'atelier n'a pas de style défini, il s'adapte aux commanditaires. Ils réalisent du figuratif, du semi-abstrait ainsi que du non figuratif, tout en réinterprétant les symboles du christianisme.L'église de Pleugriffet allie modernité et tradition. Le béton paré de brique, de granit, de mosaïque et d'enduit permet à l'architecte Guy Caubert de Cléry de réaliser un édifice pouvant être considéré comme "le dernier avatar du néo-byzantin". L'église Saint-Pierre est un témoin intéressant de l'architecture des années 1950 sur le territoire. Édifice jugé trop passéiste au moment de sa construction, il étonne dans les campagnes du Centre-Bretagne. L'église de Pleugriffet est l'unique édifice religieux datant du milieu du XXe siècle sur le territoire. Elle marque la transition entre deux époques."

État de conservation (normalisé)

Bon état

Protection et label

Intérêt de l'édifice

À signaler

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2018

Date de rédaction de la notice

2018

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Bourgault Marine

Typologie du dossier

Dossier individuel

Adresse du dossier Inventaire

Région Bretagne - Service de l'Inventaire du Patrimoine Culturel - 283 avenue du général Patton - CS 21101 - 35711 Rennes Cedex 7 - 02.22.93.98.35

Façade  sud
Façade sud
(c) Pontivy Communauté
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