Synagogue
Actuellement hangar
Ancienne synagogue, actuellement hangar
Grand Est ; Moselle (57) ; Maizières-lès-Vic ; ruelle d'Hellocourt
Anciennement région de : Lorraine
Vic-sur-Seille
Vic-sur-Seille
Hellocourt (ruelle d')
1988 2 249 ; 2011 2 341
En village
3e quart 19e siècle
1868 ; 1872
Daté par source
Attribution par source
Cette petite synagogue rurale a été élevée sur les plans de l'architecte de Sarrebourg Ferdinand Boudot (1816-1889) également auteur de celle de Phalsbourg (1857). Destinée à remplacer un lieu de culte installé dans une maison particulière (tableau de 1838), elle a été construite dans une ruelle du village, sur un terrain de 3,5 ares acquis en 1868 pour 400 f par le Consistoire de Nancy pour le compte de la communauté après la concession en 1858 par la commune d'une première parcelle. Son coût total s'élève à 8030 f dont 1200 f de subventions de la commune et 2000 f de l'Etat. Une coupe et un devis de Boudot en date du 21 février de 1865 laissent entrevoir un premier projet plus ambitieux qui aurait été revu à la baisse pour d'évidentes raisons de coûts (dimensions un peu plus grandes 14, 5 m X 8 m, vestibule pouvant servir en même temps de salle de classe pour 12 enfants, 30 places d'hommes et 30 places de femmes avec une tribune sur 3 côtés, façade avec fenêtres géminées en forme de tables de la Loi comme sur certaines synagogues contemporaines de l'architecte de l'arrondissement de Sélestat Ringeissen). Seules les proportions, très imposantes, de son arche sainte pourraient avoir été conservées dans le projet réalisé. Inaugurée en 1872, elle semble avoir été fermée au culte dès 1890, faute de fidèles. En 1911, elle est vendue par le Consistoire et peu de temps après vendue et transformée en grange. Elle sert déjà de remise à foin en 1931 lorsqu'elle est décrite par Léon Worms (à cette date un appentis en bois masque une partie du portail). A l'intérieur, subsistent la tribune des femmes et l'arche sainte (aron ha-kodesh). Quelques familles juives semblent implantées à Maizières-lès-Vic avant la Révolution, leur présence s'expliquant sans doute, comme à Donnelay, par la proximité de la route de France. La communauté se développe fortement dans la première moitié du 19e siècle (33 personnes vers 1808, 83 en 1840 exerçant les professions traditionnelles de bouchers, marchands de draps ou de bestiaux) avant de décroître après 1871. Selon des sources orales, le bain rituel ou mikvé (disparu) se trouvait dans une cave du corps de bâtiment arrière du 46, Grand Rue, c'est-à-dire quasiment en face de la synagogue. En dehors de quelques éléments à Donnelay (un mikvé en plein air, l'emplacement d'un second (disparu) et les vestiges d'une ancienne "schoule" au 1er étage d'une maison particulière malheureusement complètement dénaturée), elle constitue le principal témoignage d'une longue présence juive dans le canton. Des communautés plus anciennes existaient en effet aussi à Marsal, Moyenvic et Vic-sur-Seille, attirées dans ces trois localités par la protection des évêques de Metz. Une synagogue aménagée à Vic-sur-Seille dans l'ancienne chapelle des religieuses de Notre-Dame, rachetée en 1829, a été rasée par les nazis (cf IM57000546). Très peu de synagogues rurales sont encore conservées dans le département. Outre celle de Maizières, on citera celles de Buding, Ennery, Imling ou Gosselming, également transformées en hangar mais plutôt moins bien conservées ou celle de Grossbliederstroff, en cours de désaffectation.
Grès ; moellon sans chaîne en pierre de taille ; enduit ; pierre de taille
Tuile mécanique
Plan allongé
1 vaisseau
Élévation à travées
Toit à longs pans ; croupe
Escalier dans-oeuvre ; escalier tournant à retours sans jour ; en charpente
Petit édifice de plan rectangulaire (la =7,45 m ; l = 11 m + 90 cm correspondant à l'arche sainte), orienté vers le nord-est. Construction en grès enduit, couverte d'une toiture à longs pans et croupes en tuile mécanique. Ses deux travées sont percées de baies en plein cintre et la façade principale d'une petite rosace. Le portail, de style classique, comporte des pilastres et un entablement occupé par une inscription en hébreu ("car ma maison sera appelée maison de prière pour tous les peuples"), cette inscription (Isaïe, 56,7) étant fréquente sur les synagogues de cette époque. L'intérieur, plafonné, a conservé son arche sainte dite aron ha-kodesh, encastrée dans le mur du fond, entre deux fenêtres. L'entrée a conservé son dallage en grès d'origine, en revanche, le parquet qui couvrait le reste de la surface a été remplacé par une dalle en ciment. S'il ne reste rien de l'estrade de lecture (almemor), la synagogue comprenait initialement cinq rangées de bancs pour les hommes et une tribune pour les femmes. Desservie par un escalier, cette dernière est toujours en place. L'état de conservation est mauvais, toiture endommagée, vitraux brisés, fenêtres murées... ; le pilastre droit du portail a été détruit par le percement d'une porte de hangar.
Maçonnerie ; sculpture
Ornement à forme architecturale ; pilastre ; fronton
Portail de style classique avec pilastres et fronton triangulaire
Désaffecté
IM57002875
À signaler
A. D. Moselle, 439 ED 3PI, OP 719, 12 Z 66 ; A. D. Meurthe-et-Moselle, 7 V 19 ; A. N., F 19 11107 ; A. C. Nancy, 352 Z 35 ; WORMS (Léon), Revue juive de Lorraine, 1931, p. 180-181 ; MEYER (Pierre), Synagogues anciennes de Moselle in Archives juives, 1981, n° 2, p. 33 ; SCHUMANN (Henry), Mémoire des communautés juives de Moselle, 1999, Ed. Serpenoise, p. 50. ; ROSENFELD (Claude), LANG (Jean-Bernard), Histoire des juifs de Moselle, 2001, Ed. Serpenoise, p. 269 ; DECOMPS (Claire), la synagogue de Maizières-lès-Vic in Liaisons n° 24, 2006, p. 24-25
Propriété privée
1999
© Région Lorraine - Inventaire général ; © Conseil général de la Moselle
1999
Decomps Claire ; Gloc Marie
Dossier individuel
Conseil régional de Lorraine - service régional de l'inventaire général Hôtel Ferraris - 29, rue du Haut Bourgeois 54000 Nancy - 03.83.32.90.63