Port
Port refuge
Port dit port refuge (ou gare) du Sanitas
Bourgogne ; Nièvre (58) ; Cosne-Cours-sur-Loire ; Sanitas (quai du) ; Sanitas (impasse du)
Région Centre-Val de Loire
Cosne-Cours-sur-Loire
Sanitas (quai du) ; Sanitas (impasse du)
En ville
Loire (la)
4e quart 18e siècle
La réalisation des quais de Cosne à la fin du XVIIIe siècle a généré, à l'extrémité aval de ces quais, un espace en retrait plus ou moins protégé des aléas du fleuve. Cet espace n'est pas fermé mais procure sans doute un peu de sécurité car l'endroit est utilisé au cours du XIXe siècle pour le stationnement et la mise à l'abri des bateaux. Le plan de 1807 figure précisément le décrochement du perré en retour d'équerre qui termine le quai en aval et le plan de 1828 indique à cet endroit une "ancienne gare comblée" de sable apportés par les crues et d'immondices conduits par les habitants de la ville. Cette même année, l'ingénieur ordinaire estime d'ailleurs qu'il est nécessaire de curer cet emplacement sur 74 m de largeur, 100 m de longueur et 1,50 m de hauteur. Il précise que cet espace forme une gare naturelle mais qu'elle n'a jamais été considérée comme telle car il est impossible de s'en servir. Selon lui, la gare résulte en effet de la construction du quai de Cosne et le perré en retour d'équerre n'a pas été établi pour former une gare mais pour raccorder le quai avec le chantier. En 1828, l'ingénieur considère que les travaux de curage ne sont pas indispensables car le stationnement des bateaux vides peut se faire dans la partie amont de la gare, là où il y a actuellement (sans curage) assez d'eau pour garer des bateaux vides. L'année suivante, un autre texte précise que la gare sert pour la mise à l'abri des bateaux lors des grandes crues et des glaces. On déplore encore l'ensablement de la gare en 1836. Au début des années 1840, l'espace mesure 160 mètres sur 40 mètres et on y accéde au moyen de deux rampes, une en amont et une en aval. En 1845, une pétition signée par un grand nombre de citoyens de Cosne est adressée au préfet. Elle réclame l'établissement d'une (vraie) gare à Cosne au coin de la place de Pêcherie et de la rue du Sanitas. Lors de la séance du 4 novembre 1845, le conseil municipal s'associe au voeu exprimé par les pétitionnaires. Début 1846, par conséquent, le préfet demande à l'ingénieur en chef de rédiger un projet de gare à Cosne. L'étude dressée le 18 mars 1846 par l'ingénieur en chef Maréchal propose une gare d'un hectare et 54 ares pouvant contenir 70 bateaux, ce qui paraît largement suffisant puisqu'à cette date, le quai de Cosne (à peine 500 mètres de long) ne permet le stationnement qu'à 15 à 20 bateaux sur une seule ligne (le double si les bateaux se garent sur deux lignes). L'ingénieur propose de faire financer les travaux conjointement par l'Etat (deux tiers) et la commune et les forges royales (un tiers). Le conseil municipal vote la dépense en avril 1846. Ce même mois, le ministre des Travaux publics considère que l'utilité de la gare concerne principalement la ville de Cosne et que la gare sera très exposée à l'ensablement. Il demande que la ville prenne à sa charge les deux tiers de la dépense. Le 13 mars de l'année suivante, le conseil municipal vote une somme plus importante pour la réalisation de la gare mais cette somme n'atteint pas les deux tiers de la dépense. Un second projet, moins ambitieux, est alors proposé le 14 juin 1848 : une gare présentant une surface de 92 ares et 69 centiares pouvant contenir 45 à 50 bateaux et équipée d'une double porte pour prévenir l'ensablement et pour opérer des chasses destinées à enlever les sables qui pourraient venir obstruer l'entrée du chenal. Malgré ce projet revu à la baisse, le Directeur général des Ponts-et-Chaussées écrit au préfet le 10 août 1848 qu'il ne sera pas donné de suite au projet de gare à Cosne puisque la ville ne peut participer à hauteur de deux tiers de la dépense. Nous n'avons malheureusement pas retrouvé de plan relatif aux projets de gare de 1846 et 1848. L'ancienne gare "naturelle" est cependant encore utilisé comme lieu de stationnement et comme refuge jusqu'à la fin du XIXe siècle puisqu'en 1883, les habitants de Cosne demandent le curage de la "gare du Sanitas". En 1887, le maire expose que l'ancienne gare est complètement abandonnée et à moitié comblée. Il demande au préfet l'autorisation de combler une partie de cette gare en conservant un espace suffisant pour recevoir les bateaux des pêcheurs en temps de glace. Des plantations sont effectuées par la ville le long de l'ancienne gare en 1887-1889. Le 16 janvier 1904 (arrêté préfectoral), la commune est autorisée à continuer à remblayer la gare et à faire de nouvelles plantations sous réserve de se conformer à un alignement qui lui a été fixé afin de ménager un garage pour 27 petits bateaux (5 à 10 m de long).
Située rive droite, en aval du port de Cosne, le port refuge (ou gare) a été comblé et n'existe plus aujourd'hui.
Non repéré par la DIREN.
Propriété publique
2012
(c) Région Centre-Val de Loire, Inventaire général
2013
Mauret-Cribellier Valérie ; SIRS SA/CPIE Touraine-Val de Loire
Dossier individuel
Région Centre-Val de Loire - Service régional de l'Inventaire - 6 rue de la Manufacture 45000 Orléans – 02.38.70.25.06