Port
Port de levée
Port dit port de Médine
Bourgogne ; Nièvre (58) ; Nevers ; Médine (quai de)
Région Centre-Val de Loire
Nevers
Médine (quai de)
En ville
Loire (la) ; Nièvre (la)
Milieu 18e siècle
1751
Daté par source
Babaud de La Chaussade Pierre (propriétaire)
En 1751, un terrain situé sur "les grands pâtureaux de Nevers, paroisse Saint-Arigle, entre les rivières de Loire et de Nièvre » est concédé par le duc de Nevers à Pierre Babaud de La Chaussade qui décide d'y établir un port. Nous n'avons pas connaissance de la nature des aménagements du site portuaire durant les premières décennies d'utilisation. On sait seulement que la levée de Médine est construite durant cette période et que le port de Médine était le lieu d'où étaient expédiés les produits des forges de La Chaussade situées à Guérigny à une douzaine de kilomètres en amont de Nevers. Ce port était donc à l'origine un port privé réservé à un usage privé. Le 8 mars 1781, Pierre Babaud de La Chaussade vend au roi les forges de La Chaussade ainsi que "le fief de Médine (...) consistant en une maison et bâtiment servant d'écurie et magasin, grenier dessus (...), place pour le dépôt des ancres, jardin et port considérable sur la Nièvre, près la Loire". Les plans de 1793-1794, de 1812 et de 1865 mentionnent une corderie immédiatement en amont du port de Médine. Actuellement, la présence d'une "rue des Corderies" à cet emplacement rappelle l'existence de cette activité. Un plan de 1807 du port de Médine (non retrouvé mais décrit par F. Maisse) figure une « maison du maître du port et du garde magasin, une aire de stockage pour le charbon et le fer, une bascule à peser le fer, une grue et une aire de stockage pour les ancres ». Cette description montre que l'endroit était particulièrement bien équipé, organisé et surveillé. Un texte de 1801 rapporte que le port de Médine appartient à la Marine Nationale, qu'il sert de magasin découvert et de port et qu'il forme "l'entrepôt des ancres, canons et autres munitions et approvisionnements que le gouvernement destine aux armées de terre et de mer". Ce même texte déplore que depuis quelques années, l'endroit sert aussi d'entrepôt à des particuliers qui n'ont jamais eu le droit de s'y établir ; cette tolérance a généré des dégradations considérables qui nécessitent des réparations très dispendieuses. Il est demandé que, dorénavant, les particuliers déposent leurs marchandises sur le port qui se trouve à l'embouchure de la Nièvre sur la rive droite de la rivière du côté de la ville. Plusieurs plans dressés en 1812 par l'ingénieur Coinchon représentent sur le port de Médine une cale abreuvoir simple du côté de la Loire et une grue établie du côté de la Nièvre. Nous ne connaissons pas précisément les dates d'établissement de ces éléments (fin XVIIIe siècle ?). L'emplacement de la grue est encore indiqué durant la seconde moitié du XIXe siècle. Un autre plan, également daté de 1812 mais tracé par l'ingénieur Tibord, figure un projet de grande cale double à tablier haut du côté de la Loire (en amont de la cale simple existante). Cet ouvrage n'a semble-t-il jamais été construit. En 1824, le directeur des Forges de La Chaussade souhaite faire construire près de la levée de Médine un hangar en planches destiné à recevoir les câbles en fer fabriqués dans cet établissement. L'autorisation est accordée par le préfet de la Nièvre. Vers 1831, les Forges royales de Guérigny conservent sur le port de Médine la jouissance exclusive de la longueur de trois bateaux sur la rive gauche de la Nièvre vis à vis la grue que l'établissement a fait établir pour son service. Entre 1845 et 1848, un port destiné au dépôt de la houille et dénommé Port Neuf est établi le long de la levée de Médine en empiétant sur le lit de la Loire. Avec cette réalisation, le port de Médine voit son accès direct à la Loire réduit d'environ un tiers de sa longueur (cet espace était en réalité la plupart du temps ensablé). L'inspecteur de la navigation expose en 1844 que le port de Médine est réservé pour l'usage des forges royales de La Chaussade mais qu'il n'est pas entièrement occupé par les dépôts de cet établissement. Vingt-six ans plus tard, la situation demeure comparable puisque le maire de Nevers autorise les concessionnaires des deux bateaux lavoirs stationnant dans la Loire au droit du port de Médine à étendre du linge sur les parties de ce port qui seraient dépourvues de marchandises moyennant un droit de 10 centimes par jour et par longueur de 20 mètres de cordeau et sous la réserve expresse qu'ils doivent enlever les linges, perches et cordeaux dans les plus brefs délais si le commerce à besoin des emplacements. Le port de Médine présente alors une superficie d'environ 66 ares dont un dixième à peine est occupé par les marchandises. En 1878, le ministre de la Marine remet à l'administration des Domaines le terrain du port de Médine et l'année suivante, on projette d'affecter ce terrain au service des Ponts-et-Chaussées. Actuellement, l'emplacement de l'ancien port de Médine n'a plus aucune fonction portuaire. La rivière de la Nièvre qui longeait le port de Médine a été comblée dans les années 1950-1960 suite à la réalisation de la dérivation de la RN 7 (actuelle D 907).
Situé rive droite, entre la rivière de la Nièvre et la Loire (près de l'embouchure de la Nièvre), le port de Médine était équipé d'une cale abreuvoir simple (côté Loire) et d'une grue (côté Nièvre). De forme triangulaire, il mesurait environ 375 mètres de long pour une largeur en son milieu d'environ 40 mètres. Aujourd'hui, seules la cale simple et une partie de la levée qui formait sa limite côté Loire sont encore visibles.
Propriété publique
2012
(c) Région Centre-Val de Loire, Inventaire général
2013
Mauret-Cribellier Valérie ; SIRS SA/CPIE Touraine-Val de Loire
Dossier individuel
Région Centre-Val de Loire - Service régional de l'Inventaire - 6 rue de la Manufacture 45000 Orléans – 02.38.70.25.06